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The Palaces of Carrara (2nd Edition)

Comme le disait un célèbre architecte égyptien « Pas d’pierre, pas d’construction. Pas d’construction, pas d’palais. Pas d’palais… pas d’palais. » Dans The Palaces of Carrara (2nd edition), ce sera à vous de vous approvisionner en marbres des meilleures qualités pour construire les bâtiments les plus prestigieux et laisser votre marque dans les plus belles villes de Toscane. Et bon, si dans le processus vous pouvez négocier quelques réductions et rafler les meilleurs blocs avant vos concurrents, c’est pas plus mal… Pour découvrir les principes simples mais très tactiques du jeu, et ce que je pense de cette réédition par GameBrewer, vous êtes au bon endroit.

Principes généraux

The Palaces of Carrara vous place à la tête d’une famille noble mandatée par la famille royale pour embellir les villes de Toscane. Vous achèterez ainsi des marbres précieux pour construire divers bâtiments et les agrémenter de décorations et statues. De temps en temps, la famille royale viendra évaluer vos progrès et vous récompensera en florins et en points de victoire. Il faudra trouver le bon timing pour vos actions et garder un équilibre entre génération de revenus et de points de victoire afin de rester dans la course par rapport à vos concurrents.

Un tour de jeu

A chaque tour, on va réaliser une seule action, parmi 4 possibles (auxquelles s’ajoutent des actions bonus avec les règles avancées):

  • Acheter des blocs
  • Constuire un bâtiment ou un monument
  • Evaluer
  • Passer

Acheter des blocs

Les blocs s’achètent sur la roue centrale du plateau. On pourra acheter tous les blocs qu’on veut d’un même secteur, au tarif indiqué dans le secteur correspondant. Avant ça, on pourra éventuellement faire tourner la roue d’approvisionnement d’un secteur, rendant les blocs moins chers pour vous, mais aussi pour vos concurrents. Dans la version avancée, si vous videz totalement un secteur lors d’un achat, vous pourrez alors acquérir soit la décoration, soit la statue représentée sur ce secteur. Outre des points de victoire en fin de partie, les décorations servent à augmenter la valeur des bâtiments auxquelles elles sont associées, tandis que les statues ouvrent de nouvelles possibilités de scoring pendant la partie.

Construire

Pour construire un bâtiment disponible sur la plateau central, il faut payer son coût en blocs de la qualité adéquate. Chaque ville a des exigences en matière de qualité. Ainsi, Lerici accepte les blocs de toutes les qualités, tandis que Livorno ne prend que la meilleure (blocs blancs). Alternativement on pourra acheter un des monuments uniques, en payant la différence de coût avec un bâtiment correspondant. Ce faisant, on pourra prendre une tuile amélioration disponible, qui viendra améliorer un des emplacements de scoring de son plateau personnel.

Evaluer

Pour déclencher une phase de scoring, on s’empare du marqueur de visite royale et d’un de ses marqueurs d’évaluation encore disponible sur le plateau, et on gagne le bonus éventuel associé. Ensuite on va pouvoir choisir une des évaluations disponibles, soit sur le plateau central (les différentes villes), soit sur son plateau personnel. Chaque scoring ne pourra être réalisé qu’une seule fois par partie. Et concernant les villes, chacune ne pourra même pas être évaluée que par un seul joueur. Il faudra donc bien jauger le timing de cette action !

Le principe général est simple, chaque bâtiment concerné par un scoring va produire autant de ressources que son coût en pierre (augmenté de un si il possède une décoration dans la version avancée), multiplié par le modificateur de la ville associée (sauf exception pour les deux types de bâtiments, villes et campagnes). Et la ressource produite va être soit des florins, soit des points de victoire, en fonction de la ville dans laquelle il a été construit. On sera bien entendu tenté par la production d’un maximum de points de victoire, mais il ne faut pas oublier qu’on a également besoin d’argent pour acheter les précieux blocs de marbre. Une bonne partie du sel du jeu se concentre dans cette action, savoir quand et quoi évaluer pour une efficacité maximale. Car lorsque vous déclenchez une visite royale, tous vos adversaires ont l’occasion d’en réaliser une à leur tour !

Le plateau du joueur rouge en fin de partie (version de base)

Passer

Si vous n’avez rien de mieux à faire, vous pouvez toujours passer et gagner deux florins. C’est toujours mieux que rien !

Actions bonus

Avec les règles avancées, vous pourrez en plus, à tout moment, déplacer une décoration ou une statue de vos deux entrepôts vers un bâtiment. Ou encore acheter une décoration ou une statue de la réserve pour 10 florins.

Le scoring final

La fin de partie est déclenchée lorsque deux conditions sont remplies : au moins un joueur a utilisé tous ses marqueurs d’évaluation, et la pioche des bâtiments est vide. Celui qui déclenche la fin du jeu reçoit 5 PV et tous les autres joueurs jouent encore un dernier tour avant le décompte final.

On convertit ses florins restant en points de victoire, et dans la version avancée on ajoute les points de victoire pour les décorations utilisées et pour les majorités de statues dans chacune des villes. Le joueur possédant le plus de points de victoire… gagne la partie (surprise !).

Mon verdict

Le jeu

The Palaces of Carrara (2nd Edition) est un jeu typique de construction de tableau et de construction de moteur. Vous achetez des ressources, qui vous permettent de construire des bâtiments, qui en retour vous génèrent de nouvelles ressources ou des points de victoire. Et je dois bien avouer que j’aime beaucoup ce type de jeu de manière générale. Et The Palaces of Carrara en est un très bon représentant.

The Palaces of Carrara est un jeu avec des règles simples, où il faut constamment surveiller ses adversaires et chercher le bon timing et le bon équilibre dans ses actions. On oscille sur le fil entre construction de son tableau et génération des revenus (en florins ou en points de victoire). Sur base d’un choix d’actions limité, on est pourtant à chaque tour de jeu en train d’évaluer les meilleurs opportunités. Est-ce que j’investis dans des bâtiments peu chers, qui me rapporteront moins, mais plus rapidement ? Est-ce que j’investis dès maintenant dans les villes à gros points de victoire, au risque de voir mes revenus en florins fondre ?

Pas besoin de pages et de pages de règles pour s’offrir un bon moment de réflexion ludique ! The Palace of Carrara a su garder son côté épuré, même dans son mode avancé. Je craignais un peu que l’ajout des décorations et des statues ne vienne casser l’élégance du jeu, mais pas du tout. Ce mode ajoute de nouvelles opportunités dans le jeu sans l’alourdir. Le jeu de base est parfait pour initier de nouveaux joueurs, mais les habitués apprécieront sûrement les nouveaux challenges du mode avancé. A la maison, on l’intègre systématiquement quand on joue avec ma compagne. A ce propos, j’apprécie encore plus The Palaces of Carrara à deux joueurs. C’est dans cette configuration que je ressens le plus cette tension sur le bon timing des actions. A deux joueurs il est plus facile de se concentrer sur le jeu de l’adversaire qu’à quatre.

La nouvelle édition

Par rapport à la première édition, quelques points de règles mineurs ont été modifiés (l’action de tourner la roue avant achat est devenue facultative par exemple), mais le coeur du jeu est resté identique. Les joueurs de la première heure ne seront donc pas dépaysés et devraient apprécier l’arrivée des statues.

Au niveau du matériel, l’iconographie est claire, les tuiles et le plateau sont solides et le système de fixation de la roue centrale est simple et efficace. Les petites maisons des joueurs qui servent à cacher ses ressources sont du plus bel effet sur la table. Comme les principes du jeu, le matériel est sobre mais beau et ergonomique. Et mis à part la fixation de la roue, pas de plastique ici, tout est en bois et carton.

Le palais du joueur bleu et ses domaines

Le mot de la fin

The Palaces of Carrara (2nd Edition) est un jeu de construction de moteur beau, épuré, qui offre de belles opportunités de réflexion en se basant sur des règles simples. Et tout ça pour des parties de moins d’une heure à deux. Pour une réédition d’un jeu de plus de dix ans, c’est un vrai succès et un coup de coeur à la maison !

Fiche technique 

Auteurs : Michael Kiesling et Wolfgang Kramer
Illustrateur : Franz Vohwinkel
Editeur : Game Brewer
Joueurs : 2 à 4
Durée : 60 à 90 minutes 
Age : 10+ 

Auteur / autrice

  • Yves

    Jeux préférés : les jeux de gestion (Scythe, Terraforming Mars, Brass Birmingham, Res Arcana, Barrage, Great Western, Ark Nova, …), les jeux solo (Apex Theropod Deckbuilding, Nemo’s War, 7th Continent, …) Autres centres d’intérêt : sciences, chats Caractéristique : adore l’optimisation aux p’tits oignons, et oublie toujours le petit grain de sable qui va tout mettre par terre Citation favorite : « On ne s’arrête pas de jouer parce qu’on devient vieux; on devient vieux parce qu’on s’arrête de jouer. » George Bernard Shaw Instagram : @serialbgamer

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