Valeria le Royaume
Coups de Cœur

Valéria : Le Royaume

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Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une belle surprise. Il s’agit du jeu « Valéria : le Royaume » jadis édité chez Pixie Games et ré-édité récemment par Lucky Duck Games.

Je vous avoue que de prime abord, j’étais mitigé quand j’ai regardé le pitch. Une disposition de cartes rappelant Splendor, une mécanique de récupération de ressources rappelant Miniville. Le tout enrobé dans un univers d’Héroic-Fantasy assez vendeur. Mais après une partie de test, nous avons voulu remettre le couvert, 2 fois.

Je vais vous raconter donc ce qui m’a fait accrocher.

Le concept de Valéria : Le Royaume

Le roi de Valéria est mort. Le royaume a donc besoin d’un nouveau souverain. Bien sur, vous êtes candidat. Pour vous en montrer digne, il vous faudra asseoir votre influence avec vos citoyens, acquérir des bâtiments de prestige ou partir à l’aventure pour trucider des monstres.

Différentes cartes de Valéria le royaume
Différents types de cartes. Vous voyez à gauche les cartes monstres, en haut les cartes citoyens et en bas les cartes bâtiments

Je vais vous détailler brièvement le fonctionnement de Valéria : Le Royaume. J’espère ne pas être trop long, mais le cas échéant, n’hésitez pas à passer direct à « mon avis ».

Les tours de jeu vont se jouer en 3 étapes : le lancé de dés du joueur actif, la récolte des ressources pour tous les joueurs et 2 actions pour le joueur actif.

Comme je le disais donc, tous les joueurs récoltent des ressources en même temps suite au lancé de dés du joueur actif. Chaque joueur va donc regarder le résultat des 2 dés et voir s’il possède un citoyen avec le numéro affiché sur un des 2 dés ou/et un citoyen avec le numéro qui est l’addition des 2 dés. Pour chaque citoyen qui correspond à ces conditions, le joueur propriétaire va donc pouvoir prendre des ressources selon ce qui est noté sur la carte.
Selon qu’on soit le joueur actif ou pas, les effets de récolte sont différents.

Il y a 3 types de ressources : la force, l’or et la magie. La force est nécessaire pour combattre les monstres, logique. L’or pour acquérir les citoyens et les bâtiments, bien sur. Et la magie est un bonus qui permet de multiplier la force ou l’or, à condition cependant d’avoir déjà un or ou une force engagé.
Notons que pour acquérir un bâtiment, vous devrez également posséder des citoyens de certaines classes, en plus des ressources d’or.

Les citoyens coutent 1 or de plus pour chaque citoyen identique dans votre royaume. Ceci sans doute pour éviter qu’on monopolise un numéro de citoyen, à moindre frais.

Mise en place

Valéria le royaume : la mise en place
Une mise en place d’exemple de Valéria. Prévoyez un peu de place au centre de la table

La mise en place précise est détaillée dans le manuel, je fais ici un tour d’horizon pour que vous compreniez le principe du jeu. Dans le livre des règles, vous trouverez aussi des mises en place conseillées car il y a plus de cartes que ce qu’on place pour une partie. Ce qui permet une rejouabilité et des parties différentes.

Chaque joueur reçoit 2 cartes de départ : un paysan (5) et un chevalier (6). Chacun reçoit aussi 1 ressource d’or et 1 de magie.

Ensuite, on dispose 5 paquets de monstres. On place ensuite 10 paquets de citoyens (2 rangées de 5) avec des numéros allant de 1 à 12. Et pour finir 5 paquets de 2 cartes bâtiments prises au hasard.
Toutes ces cartes doivent être placées au milieu des joueurs et chacun doit pouvoir prendre ces cartes à son tour, moyennant un cout bien sur.

Il faut également placer en vue de tous le double de cartes « épuisé » que de joueurs. Ces cartes marqueront la fin de la partie une fois qu’il n’y en aura plus.

Bien entendu, il faut également placer les ressources à portée d’un joueur pour qu’on puisse les recevoir durant la phase de récolte. Soit par un joueur jouant la banque, soit par tous les joueurs pour qu’ils se servent simultanément.

carte duc dans valéria le royaume
Choisissez bien votre duc, celui-ci va orienter votre stratégie

La fin de la partie

La partie se termine quand toutes les cartes « épuisé », soit 2 fois le nombre de joueurs, ont été placées. Ou quand tous les montres ont été vaincus, ou quand tous les bâtiments ont été achetés.

On compte alors les points qu’on a en notre possession, ensuite les points obtenus via les cartes monstres et les cartes bâtiments et pour finir, les points obtenus via la carte duc.

Le gagnant est celui qui a le plus ou points. En cas d’ex aequo, celui qui a le moins de cartes gagne.

Mon avis sur Valéria : Le Royaume

Comme je vous l’ai dit en préambule, c’est vraiment une agréable surprise pour moi. Je ne m’attendais pas à accrocher tellement au point de faire 3 parties d’affilée. Je vais vous expliquer les points forts de ce jeu.

Vue d'une partie en cours
Vue d’une partie en cours

Un jeu simple et rapide

Ce qui m’a plu en premier lieu, c’est la simplicité du concept.

Nous avons une phase de récolte et une phase d’actions, claires et efficaces. On ne passe pas 20 minutes à les expliquer, et on peut rentrer dans le jeu assez facilement.

Pour autant le jeu n’est pas dénué d’intérêt. Les stratégies sont vraiment présentes et doivent être dans la tête du joueur tout le long du jeu. Le jeu n’est pas punitif pour autant. Nous avons le droit de commettre des erreurs et de ne pas jouer la bonne carte au début. Ce n’est pas dramatique, nous pouvons rattraper le coup plus tard. Sauf si autour de la table, les autres joueurs précipitent la fin de jeu.

Ce que je trouve aussi très positif, c’est qu’il n’y ait pas vraiment de temps morts dans le jeu : à chaque tour, tout le monde participe à la récolte, donc il y a toujours matière à faire attention à ce qu’il se passe, et ne pas regarder son smartphone.

Le jeu est donc vraiment abordable à tous et cela me change de mes gros jeux.

Des règles explicites et complètes

Je disais que le jeu était simple à comprendre, mais le livret de règles compte pas moins de 14 pages. Que cela ne vous effraie pas, car si le nombre de page est grand, c’est surtout parce qu’elles expliquent précisément chaque point de règle.

carte d'aide de valéria le royaume
L’iconographie est claire et l’aide de jeu complète pour comprendre du premier coup d’œil les effets d’une carte

Une iconographie claire

Ce qui aide vraiment la compréhension et la fluidité du jeu c’est l’iconographie claire des cartes.

Chaque effet de carte est présent dans le bas de la carte dans une iconographie facilement reconnaissable et amplement expliquée dans les règles et sur l’aide de jeu, comme illustré ci-dessus.
Mais de vous à moi, même sans l’explication dans les règles, nous pouvons comprendre au moins 80% de l’iconographie de manière instinctive.
Et cela n’est pas le cas pour tous les jeux, avouons-le.

Graphiquement très agréable

Les illustrations des cartes sont vraiment jolies. Même si ce point est relatif.
Il y a une réelle identité graphique au jeu. Des illustrations originales et clairement reconnaissables pour qui connait le jeu.

Une installation laborieuse mais assistée

Si il y a un point qui fait que je sortirai le jeu moins souvent qu’il ne le mérite c’est surtout la mise en place. Si une partie peut vraiment se conclure en 45 minutes, la mise en place peut vraiment prendre 10 -15 minutes. Le temps de décider quelle configuration choisir, de placer les cartes au centre de la table, de mettre en disponibilité les tokens de ressources (personnellement je les mets aussi dans un petit récipient pour ne pas les faire trainer), de faire son choix de duc,… Mine de rien, cela prend du temps.

Notons au passage que pour aider à la mise en place, il existe dans les règles des configurations proposées. Les intercalaires de la boite de rangement sont aussi très pratiques pour retrouver efficacement les paquets qu’on veut placer.
Nous avons essayé une configuration aléatoire et cela fonctionne aussi très bien, même si certaines acquisitions sont plus complexes. Par exemple les combats imposant de la magie, alors que notre magasin ne comprend que peu de fournisseurs de magie était plus complexe à obtenir que dans une configuration orientée magie. Nous avons cependant veillé à ce qu’il y ait un citoyen par nombre jouable aux dés.

Une boite de rangement au top

Et ça fait plaisir !!! Non, mais sérieusement, il y a tellement de boites qui ne sont que des boites, sans plus. Ici, toute chose a sa place. On a des intercalaires pour bien séparer les cartes (et faire augmenter les paquets au fur et à mesure), il y a la place pour les extensions, on a une bonne place pour les ressources et les dés,…

Vraiment c’est un joli boulot. Et je tenais à le saluer.

boite de rangement de valéria le royaume
La boite de rangement bien ordonnée. Les cartes sont séparées par des intercalaires et des mousses comblent les vides qui seront remplis plus tard par les extensions. Un grand espace est prévu pour placer sans doute du futur matériel. Tout cela laisse présager plein de bonne choses dans le futur.

Flexible et rejouable

Les multiples configurations font qu’une partie diffère vraiment d’une autre. En plus le tirage du duc oriente clairement la stratégie que vous allez devoir mettre en place. Tout cela fait qu’on a une expérience de jeu différente d’une partie à l’autre.

Le jeu se joue aussi bien à 2 joueurs qu’à 4, le rythme est soutenu et le fait de participer à la récolte durant le tour de chaque joueur fait qu’on n’est jamais inactif. Je vous avoue ne pas avoir testé à 1 ni à 5 mais les règles me semblent forcer un peu le concept pour s’adapter à ce nombre de joueurs. Ce qui permet de rencontrer un plus large public.

Mon avis en bref

Si vous cherchez un jeu abordable, flexible et avec une très bonne rejouabilité, Valéria Le Royaume est vraiment fait pour vous. Jouable aussi bien à 2 qu’à 4. Le thème est respecté, présent graphiquement et conceptuellement.
Le jeu ne s’éternisera jamais de par le principe de cartes « épuisée » qui met fin à la partie.

Fiche Technique de Valéria

Auteur : Isaias Vallejo
Illustrateur : Mihajlo Dimitrievski
Editeur : Lucky Duck Games
Distributeur : Geronimo Games
Joueurs : 1 à 5
Durée : 30 – 45 minutes
Âge : 10 +

Un peu plus de Valéria : Le Royaume

Les règles complètes sont téléchargeables sur la page officielle.

Je l’ai déjà évoqué, mais Valéria : Le Royaume s’enrichi de plusieurs extensions déjà disponibles.

Lucky Duck Games en rachetant la licence à Pixie Games a compilé dans un pack les cartes promotionnelles sorties pour notre plus grand plaisir. Dans ce pack, nous retrouvons les « Samurais Immortels », des cartes alternatives aux Paysans et Chevaliers, des « Renforts Monstrueux » qui amènent des cartes monstres supplémentaires aléatoirement et surtout des cartes « évènements » qui surviennent en dévoilant des cartes « épuisée ». Ces dernières apportent pour moi quelque chose de vraiment bien, c’est à dire que chaque fois que nous épuisons un paquet de cartes suite à une acquisition, nous avons une chance sur deux de provoquer un évènement, positif ou négatif, qui donne un dynamisme au jeu.

Les extensions Sombreval et De Feu & De Glace sont également sorties. Mais je ne pourrai pas vous en parler plus longuement car je ne les ai pas testées.

Dans le même univers, le jeu Margraves De Valéria est également édité par Lucky Duck Games. Ce jeu est un jeu de placement d’ouvriers dans l’univers de Valéria. De nouveau je n’ai pas testé le jeu et je ne saurai vous en dire beaucoup plus.

Auteur / autrice

  • Jonathan

    Jeux préférés : Elysium, Seeders – Exodus, Dicium, Euphoria, La Gloire De Rome, Scythe, Colt Express, Smash up Autres centres d’intérêt : mangas, littérature générale, impro, animation, découvrir de nouvelles choses tout simplement Caractéristiques : A toujours trop peu d’étagères pour ranger ses jeux et ses livres. Toujours prêt à s’engager et à se surbooker, mais il veut tout tester.

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