Carnegie
Dans cet article, Loulou, intéressé·e à devenir membre de l’équipe, va vous parler de Carnegie et de sa campagne qui est actuellement sur Kickstarter (Lien). L’auteur n’est d’ailleurs pas inconnu car il s’agit de Xavier Georges, un auteur belge qui a entre autre conçu avec ses amis Sébastien Dujardin et Alain Orban des perles ludiques comme Troyes Dice, Black Angel ou Troyes. Je laisse donc la parole à Loulou !
Résumé de Carnegie
Des industries du 19ème siècle qui s’enrichissent pour améliorer les conditions humaines —> C’est ce qui nous est proposé dans Carnegie.
Description du Jeu
Mécano-Thématique
C’est simple, faites de la thune ! Plein de thunes. MAIS faites-en surtout bénéficier les moins riches ! Car dans Carnegie, l’argent ne rapporte rien en fin de partie. C’est un peu comme ça que l’écossais Andrew Carnegie voyait les choses. Selon cet industriel devenu richissime : « Toute vie qui n’a pour but que de ramasser de l’argent est une piètre vie. »
Dans ce jeu, on va tout faire comme le très riche Andrew (et en partant de rien askip !): étudier tout plein de choses, faire tout plein de sous, et puis tout redistribuer pour le bien commun.
Car ce qui va rapporter des points ce sera plutôt ce qui sert la collectivité.
- Développer les transports publics
- Créer des logements, des infrastructures publiques, des commerces,..
- Améliorer les « conditions humaines »
Mais ne nous leurrons pas (trop), lors de mes parties (2 au compteur, à l’instant où je vous écris, et sur Board Game Arena), on a plus l’impression d’acheter des points de victoire que de faire du bien autour de nous… ).
Ouvriers, travailleurs… quid de leur paye ?
Dans ce jeu, il n’y a pas de salaire à payer à proprement parler. On peut raisonner en comptabilité et imaginer que les salaires sont déduits des recettes de l’entreprise. Du coup, l’argent que l’entreprise gagne pendant le jeu correspond à une sorte de profit net (c-à-d dont on a retiré les salaires, la part aux actionnaires (pas mentionnés dans le jeu, j’extrapole peut-être un peu ),… ). Ça me va comme ça !
Mais dans Carnegie, on se soucie de la formation des recrues. Il y a un coût d’activation qu’il ne faut payer qu’une fois et qui correspond à l’investissement en temps, en matériel, et autres qu’il faut pour former un travailleur. Ensuite, ils sont opérationnels pour travailler derrière un joli petit bureau en bois, dos à un beau vitrail où figure un meeple. Classe !
Ergonom-Esthétique
Le thème « vieille Amérique » ne me fascine pas. Mais les illustrations me plongent bien dans cette époque-là (époque victorienne etc…). Je me suis (un peu) cru dans le film Titanic, si vous l’avez vu… mais sans paquebot. Et c’est Ian O’Toole qui a fait ce beau travail graphique. En tout cas, j’aime beaucoup.
Et ceux qui aiment les pictogrammes qui parlent d’eux-mêmes et nous évitent de retourner dans le livret de règles seront ravis car… C’est le cas dans Carnegie ! Yesss !!
Ce qui est original niveau matos, ce sont ces languettes qui glissent en-dessous de notre plateau personnel. En plus, ces plateaux sont double-couches; histoire de faire passer lesdites languettes dans des rainures bien adaptées. C’est vraiment TOP ! Et les éditeurs n’étaient pas tenus de le faire. Les languettes seront donc sans doute en carton et non pas juste en papier. Une très bonne chose si c’est bien ça.
Spécificités Kickstarter
Aussi, la version Kickstarter sera fournie avec thermoformage personnalisé fait par les mêmes qui ont fait le rangement de Gùgong (Deluxe) et celui de Trickerion (Collector). Ceux-là étaient particulièrement réussis et pratiques. Ça devrait être du même genre pour Carnegie. Il y aura aussi d’autres bricoles, moins importantes (mais on ne crachera pas dessus !).
D’ailleurs, avec l’avancée de la campagne, les plateaux de joueurs seront désormais triples couches et non plus doubles couches. On aura l’impression de ranger les languettes dans leurs « fourreaux » respectifs (4 fourreaux intégrés à l’intérieur-même du plateau personnel) ou à la manière de tiroirs pour les moins chevaleresques d’entre nous !
(au passage, je trouve que le jeu a été super bien développé sur Board Game Arena ! N’hésitez pas à aller le tester !)
Il est possible de l’avoir via un pledge groupé grâce à CrowdFinder (Lien de l’article).
Conclusion
On peut espérer un peu plus de matos avant la fin de la campagne. Mais attention, l’espoir rend malheureux (A. Compte-Sponville). J’aime bien l’idée de faire de la thune pour la redistribuer et c’est d’ailleurs bien poétique mais ça reste du capitalisme, philanthropique certes. N’empêche, c’est un jeu de gestion bien foutu. Bravo aux développeurs du jeu et merci de l’avoir mis sur Board Game Arena.
Fiche technique
Auteur : Xavier Georges
Illustration : Ian O’Toole
Editeur : Quined Games
Joueurs : 1 à 4
Age : 1+
Durée : 40 minutes par joueur
Prix: 65 € (Frais de port non inclus)
Commentaires
Merci Loulou pour cet article. Voici mon avis sur ce jeu :
Avec des règles moins compliquées qu’il n’y parait c’est quand même un jeu niveau expert. Y jouer n’est pas difficile. Bien y jouer, c’est autre chose. Carnegie est un jeu de gestion, d’hyper combo ET d’interactions. Car il faudra essayer de deviner ce que préparent les autres joueurs pour s’y adapter le mieux possible et, éventuellement, les contrer. On ne joue donc pas chacun dans son coin. Si le mécénat est dans le thème, il est complètement absent du jeu. Sur ce plateau, on ne se fait pas de cadeau. D’autant plus que la moindre erreur est très difficile à rattraper. Après plusieurs parties, je n’ai pas trouvé de « formule magique » pour gagner. Enfin si : il faut regarder partout, tout le temps (surtout l’agenda) puis, faire les bons choix. Comme il y a beaucoup de stratégies possibles, le jeu est très re-jouable. Il contient la dose nécessaire de frustration pour que l’on ait vite envie d’y retourner. L’avoir déjà proposé sur BGA est vraiment une bonne idée. On peut le tester et même y jouer en solo pour découvrir rapidement tous ses mécanismes. ( De plus, BGA compte les points tout seul 🙂 ). Il n’est pas facile, et c’est pour moi une qualité, d’évaluer les points de ses adversaires. 75 % arrivant généralement en fin de partie. Bref, dans ce genre-là, c’est du tout bon. Aller, j’y retourne …
Bonjour Hugo,
C’est Daniel de l’équipe qui te parle. Merci pour ton complément d’information et ton intérêt pour l’article de Loulou. Ton avis complète bien l’article de Loulou et est pertinent. Je le laisse donc en dessous de celui-ci afin que les lecteurs puissent le voir. J’apprécie beaucoup ton analyse du jeu car elle correspond à mon approche stratégique de tous les jeux: observer le jeu des autres afin d’adapter le sien et l’emporter! Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec toi qu’il y a une énorme différence entre être capable de jouer à un jeu et le maîtriser. Le degré d’exigence d’un jeu fait qu’il a une grande rejouabilité ou pas.
Je te laisse maintenant et tes avis sont toujours les bienvenus!
Bien à toi,
Daniel de l’équipe Des Jeux Une Fois