Je pense qu’on va commencer à le comprendre que mon type de jeux, c’est les jeux de cartes, les deckbuilding et les affrontements. Et clairement, quand Twisted Fables me propose tout cela dans un univers de contes totalement dark, je ne vais pas laisser passer ma chance de m’amuser et de vous en proposer un article, une fois.

Le concept de Twisted Fables

Dans Twisted Fables vous allez incarner une héroïne de conte mais, en une version quelque peu plus badass que les versions de Disney & Co.
En effet, Le Chaperon Rouge, ici, est une tueuse à gage cybernétique qui ne va pas hésiter à vous coller des dégâts bien vénères. Blanche Neige est une empoisonneuse qui va corrompre le deck de l’adversaire. La Belle au bois dormant est une schizophrène résistante physiquement mais qui se révèle très forte quand elle se réveille. Alice, dans sa folie merveilleuse, use d’un avatar pour changer son style de jeu. Mulan quant à elle, est une experte du combat, orientée défense et Kaguya est une épéiste qui joue sur les ripostes.

L’idée est donc de faire s’affronter ces héroïnes dans un combat en face à face en 2D comme les bons jeux vidéo d’antan tel que Street Fighters ou Tekken.

Le combat va se dérouler à partir d’un Deck que vous allez construire avec des cartes communes, ou des cartes propres au personnage.

La mise en place

D’abord vous alignez 9 petites cartes, les cartes artefacts, pour former la zone de combat. Alignez-les face verso si vous voulez jouer en mode simple. Face recto, les artefacts auront un effet sur la partie.

Ensuite, séparez les cartes communes par type et faites des paquets de chaque type. Vous aurez besoin des cartes neutres dans votre deck. Vous pourrez en acheter tout au long de la partie.

Choisissez votre héroïne. Pour commencer, il est conseillé : Chaperon rouge VS Blanche Neige. Respectez la mise en place écrite sur sa fiche personnage. Vous aurez donc en général 3 paquets de cartes représentant les 3 actions possibles (défense, attaque et déplacement) et 3 cartes épiques dans la réserve, pas encore dans votre deck. Chaque joueur aura donc « un magasin de cartes » propres à soi dont il pourra acheter les cartes dans l’ordre prédéfini par le jeu.

Chaque joueur construit aussi son deck avec la première carte de chaque paquet de son magasin personnel, et 2 cartes neutres de niveau 1 de chaque type (défense, attaque et déplacement).

Vous êtes prêts pour le combat.

Les phases de combat

Vous pouvez jouer autant d’actions qu’il vous est possible de faire avec les cartes que vous avez en mains, de base 6 cartes.

Je les ai déjà évoquées mais les actions possibles sont :

• Le déplacement : déplacez-vous sur la ligne de X cases (X est la force de vos cartes de déplacement) et gagnez X points de pouvoir (X est le nombre de cases dont vous vous êtes déplacé).
• L’attaque : attaquer l’adversaire en lui infligeant des dégâts d’une portée de 1. Gagnez aussi X points de pouvoir ou X est le nombre de points de dégât infligés. Les dégâts doivent être infligés d’abord à la défense de l’adversaire, ensuite à ses points de vie.
• La défense : augmentez de X votre défense (X est la force de vos cartes de défense) et gagnez X points de pouvoir (X est le nombre de points de défense gagnés)
• Le talent : le talent est une carte propre à chaque personnage. Elle doit être jouée avec une carte de base prédéfinie (un talent d’attaque, avec une carte d’attaque, par exemple). Le talent est plus puissant mais ne permet pas de gagner de points de pouvoir.

Du pouvoir, encore du pouvoir

Une fois vos actions réalisées, vous vous retrouvez logiquement avec des points de pouvoir que vous pouvez dépenser pour vous procurer de nouvelles cartes. Ces cartes, vous pouvez les acheter dans le magasin commun ou dans le magasin personnel de votre personnage. Attention, vous devez toujours acheter la carte du haut du paquet.
Vous ne pouvez pas économiser vos points de pouvoir pour une phase ultérieure. Tout point non utilisé est perdu.

On fini la phase en défaussant sa main et en piochant jusqu’à 6 cartes.

Vous gagnez immédiatement après avoir amené les points de vie de votre adversaire à 0.

Si vous voulez plus de détails sur comment jouer, n’hésitez pas à lire le livret de règles. Je n’ai balayé ici que les principes de base pour vous faire une idée du jeu.

Et les cartes épiques alors ?

Les cartes épiques sont des cartes super puissantes pour renverser la tendance du combat. Quand vos points de vie arrivent à votre seuil, vous pouvez prendre une seule de ces 3 cartes dans votre main. Les 2 autres peuvent être rangées dans la boite.

Mon avis sur Twisted Fables

Je vous avoue qu’au teasing, j’étais mitigé. Après avoir testé Unmatched j’ai eu peur de voir dans Twisted Fables une redite. Mais que nenni !

J’ai trouvé de l’originalité et un certain défi à relever. Une rejouabiltié assez bonne et un univers graphique vraiment bluffant.

Un Deckbuilding original avec des « ventes-privées »

Dans les deckbuilding nous sommes habitué à avoir un magasin commun aux joueurs et devoir se ruer sur LA carte clef quand elle sort. Ici, pas du tout. Chaque personnage a son magasin privé, et achète ses cartes de la plus faible à la plus forte. Donc le hasard dans la construction de son deck est vraiment limité.

Dans notre magasin « privé », on a 3 paquets de cartes. Chaque paquet contient des cartes liées à une des 3 actions de base (déplacement, attaque, défense). A vous donc de construire votre deck avec votre position de combat préférée et de tester plusieurs combinaisons.

Je suis convaincu qu’il n’est pas conseillé de prendre des cartes dans les 3 paquets en même temps. Chaque paquet de talents doit en effet s’accompagner d’une carte d’action de base. Donc trop s’éparpiller, c’est risquer de ne pas pouvoir combiner et de ne pas pouvoir utiliser ses talents.

Des combats intenses et équilibrés

Même si nous avons des decks radicalement différents, chacun avec ses spécialités, le combat est équilibré. Certaines héroïnes prennent plus de temps à exploiter leur potentiel à fond (par exemple, Blanche Neige) mais elles compensent en puissance et en résistance.

Sur les quelques parties qu’on a faites, on ne s’est jamais retrouvé à dominer l’autre à 100%, et la fin de partie se joue souvent à 1 cheveu. Un peu quand même sur la chance du tirage de cartes de son deck, mais c’est le principe même du deckbuilding: construire son deck de sorte à maitriser le hasard.

L’arrivée de la carte « épique » dans son deck rééquilibre fortement les forces en présence. Si un personnage domine, cette carte obtenue tôt, va donner un atout majeur au personnage qui est dominé. Clairement, c’est une bonne idée pour relancer la tension. Surtout que l’autre joueur va de fait, lui aussi, tirer vite une de ses cartes épiques en se retrouvant ainsi mis en difficulté.

Une revisite Steampunk-Dark

Les illustrations sont splendides. Une vraie claque !

L’univers est bien loin des contes d’enfants, car les héroïnes sont dans un style assez sombre et chaotique, avec tendance Steampunk. Certes, ce sont des visuels « à la mode » mais ils sont d’un plus bel effet. Des petites œuvres d’art miniatures au format de carte.

Du matériel au service de la jouabilité

Le matériel est assez sympa avec son plateau joueur et ses marqueurs à emboiter dans le plateau. Par contre, je pense qu’il faut être assez soigneux, pour ne pas finir par abimer et user le petit token.

La boite de rangement est au top. Il y a une case pour tout et les cartes s’y rangent encore facilement après les avoir sleevées. J’adore quand un rangement se déroule sans accro.

Les figurines, gratuites, apportent aussi un peu de relief au jeu. Même si pour être totalement franc, j’utilise les illustrations cartonnées dans mes parties. Elles sont aussi très jolies.

Les playmats en vente sont superbes mais pas fournis dans la boite de base, donc je n’en parlerais pas plus que ça.

Fiche technique de Twisted Fables

Auteurs : Gang Wang, Xiang Gao
Illustrateurs : KyuYong Eom, Fajareka Setiawan, Jarold Sng, Ibrahem Swaid, Denys Tsiperko
Editeur : Légion Distribution
Distributeur : Légion Distribution
Joueurs : 2 joueurs (4 joueurs avec une boite supplémentaire)
Durée : 30 – 60 minutes
Âge : 12 +

Un peu plus de Twisted Fables

N’hésitez pas à demander les figurines, elles sont gratuites. J’insiste, demandez-les ! Certains vendeurs peuvent être distraits.

Une double extension est déjà sortie afin de prolonger le plaisir. Mais je ne les ai pas encore testées.
Nous avons le plaisir d’y retrouver Dorothy (magicien d’Oz), La Petite Sirène, mais aussi La Petite Fille aux allumettes et Shéhérazade.

Pour vous faire une idée correcte, je vous partage les vidéos de Cédric Bruzzo pour Légion, l’éditeur et distributeur du jeu :

Conclusion

Si vous avez aimé Unmatched, si vous êtes frustré par le fait de ne pas avoir réagi à temps pour le KS de Dice Thrones, Twisted Fable est fait pour vous.

Des combats nerveux, intenses et tendus, comme on les aime quand on aime les jeux d’affrontement.
Un jeu en duo qui figure en haut de notre pile de jeux à jouer quand on est en couple (et qu’on cherche la baston).