Coups de Cœur / Duo

La Crypte de Sedlec

J’fais des trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous… C’est la crise du logement dans le cimetière, la faute à la Grande Peste, et on a confié sa gestion à un moine aveugle (mais que fait l’inspection du travail ?!). Du coup, c’est sur vous, moine novice, que le boulot retombe. Vous allez devoir déterrer les ossements et les entasser dans la Crypte de Sedlec pour faire de la place. Mais attention, même les morts ont des problèmes de voisinage. Il va donc falloir les disposer judicieusement pour le repos de leur âme.

Voilà le pitch du micro jeu publié par Matagot, dans son format pochette si caractéristique. En matière de plaisir ludique, est-ce que la taille compte ? C’est ce que je vous propose de découvrir avec moi.

Une partie en cours de La Crypte de Sedlec à deux joueurs

Le principe du jeu

Après avoir mis en place le cimetière, représenté par 6 tas de 3 cartes face cachée, les joueurs vont à tour de rôle réaliser une action parmi les 3 suivantes :

  • creuser : révéler jusqu’à deux cartes face cachée des piles cimetières, et en prendre une en main ;
  • collecter : choisir une carte face visible dans le cimetière et la prendre en main ;
  • empiler : placer une carte de sa main dans l’ossuaire.
Le cimetière de Sedlec, où on va déterrer tour à tour les ossements à ranger dans son ossuaire

L’ossuaire doit former une pyramide (avec 3 ou 4 cartes pour former la base selon qu’on joue à 3 ou 2 joueurs). Et une carte ne peut être posée à un étage supérieur que si elle repose sur deux autres cartes.

Facile, me direz-vous. Sauf que chaque défunt a ses préférences pour le repos éternel. Les rois veulent forcément être placés au-dessus des autres rois et des paysans. Les prêtres aiment être présents dans le maximum d’étages différents. Les amants ne trouveront le repos que côte à côte. Tandis que les criminels souhaitent expier leurs fautes en reposant à côté d’un prêtre. Et nos braves paysans sont déjà juste contents d’être là. Pour gagner il faudra donc disposer le plus judicieusement possible les ossements découverts dans le cimetière. Tout en sachant qu’on ne peut conserver plus de deux cartes en main.

Un des ossuaires de Sedlec en cours de création. On a déjà réussi à réunir deux amants, et un Roi domine un Paysan. Il faudra penser à poser quelques prêtres si on veut marquer des points pour les Criminels.

La partie se termine lorsque les deux joueurs ont terminé leur pyramide, et celui qui a fait le meilleur agencement gagne (une nouvelle pelle ?).

Mon verdict

Je suis toujours épaté par l’inventivité des auteurs qui parviennent à créer un jeu en quelques cartes. Avec un matériel limité, il faut aller à l’essentiel tout en gardant un intérêt ludique. Et avec la Crypte de Sedlec, le pari est réussi !

Avec son format passe-partout qui se glisse dans une poche, on a malgré tout un jeu complet, qui offre un vrai challenge à deux ou trois joueurs et dont les parties sont courtes (une dizaine de minutes) mais vraiment agréables. On a ici un puzzle game compact mais complet. Les règles sont faciles à expliquer, on peut enchaîner les parties partout, avec un large public : sur un coin de table, dans le train, dans une salle d’attente, … C’est le jeu qui ne me quitte plus en ce moment (avec Agropolis dont je vous parlerai plus tard). Je le préfère toutefois en duo, car à trois la taille réduite de la pyramide offre moins de liberté de placement.

Fiche technique 

Auteur : Dustin Dobson
Illustrateur : Martin Cobb
Editeur : Matagot
Distributeur: Asmodee
Joueurs : 2 à 3
Durée : 15 minutes 
Age : 8+ 

Auteur / autrice

  • Jeux préférés : les jeux de gestion (Scythe, Terraforming Mars, Brass Birmingham, Res Arcana, Barrage, Great Western, Ark Nova, …), les jeux solo (Apex Theropod Deckbuilding, Nemo’s War, 7th Continent, …) Autres centres d’intérêt : sciences, chats Caractéristique : adore l’optimisation aux p’tits oignons, et oublie toujours le petit grain de sable qui va tout mettre par terre Citation favorite : « On ne s’arrête pas de jouer parce qu’on devient vieux; on devient vieux parce qu’on s’arrête de jouer. » George Bernard Shaw Instagram : @serialbgamer

    Voir toutes les publications Rédacteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *