Essai ludique

Quand commencer un jeu ?

En tant que parent, tu as déjà connu ça. En pleine partie ludique, les enfants n’en peuvent plus et il faut les coucher. On se dit: « Pas grave, on reprend après les avoir couché ». Le lendemain, tu réalises que tu dois ranger le jeu pour faire de la place pour le petit-dej’. Tu regrettes alors et te demandes: « Pourquoi commencer ce jeu la veille ? ».

L’exemple le plus flagrant fut Museum Pictura qui est resté 1 semaine sur le côté avant d’être rangé. Victor avait renversé un verre de lait et le matériel avait failli en prendre un coup…

Quel est le but de cet article ?

Comme dit Sun Tzu : “Le bon général a gagné la bataille avant de l’engager.”. C’est pourquoi je te donne mes recettes perso pour éviter des frustrations inutiles. Le but est d’identifier les indicateurs qui te disent: « là ça ne sert à rien de commencer un jeu » ou « c’est le moment ! ».

Attention: je n’ai pas la science infuse, seulement une expérience en tant que parent ludiste avec deux enfants en bas âge: Gabriel (5 ans) et Victor (2 ans et demi).

Pour faire simple, je vais donner dix conseils et c’est ensuite à toi de voir s’ils s’appliquent à ta propre situation. Vois-tu où je veux en venir ? Ce copain ou cette copine (agaçant.e) qui te dit « hé bien avec mon enfant, ça fonctionne ! ».

Les 10 règles du parent ludiste

1) Ne jamais commencer un jeu dont tu as lu les règles il y a une semaine

La partie ne suit pas systématiquement la lecture des règles. Avec la fatigue qui entraine une défaillance de la mémoire, je perds souvent du temps à me replonger dans les règles lorsque je dois expliquer à ma moitié. C’est pourquoi une relecture un jour avant est la bienvenue.

2) Disney est (souvent) ta meilleure baby-sitter

Que celui/celle qui n’a jamais eu recours au dessin animé pendant un resto ou pour souffler un peu, me jette la première pierre ! Un dessin animé qui a la même durée qu’une partie + 30 minutes, c’est l’idéal pour avoir la paix pendant toute une partie. Par contre, si, comme moi, ton cadet éteint la TV en cours de visionnage car le dessin animé ne lui plait plus – ce qui déclenche la fureur de l’ainé – là, t’es mal…

Libéré, on peut commencer à jouer!
Libéré, délivré, c’est maintenant ou jamais !

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3) Avoir une table de jeux de société

Oui ça revient cher et ça prend de la place mais, franchement, ça vaut le coup ! Je n’hésite plus à commencer un jeu et rien n’est plus soulageant que de remettre le couvercle de la table et de laisser la partie intacte pendant qu’on mange soit dessus, soit sur une autre table. J’ai remarqué par ailleurs que depuis que la table est dans le salon, il n’y a plus aucun jouet qui traine dans l’espace qu’elle occupe dorénavant. Les enfants ont en effet peur de se cogner la tête en jouant en-dessous.

4) Un service de baby-sitting groupé

Grâce à des amis qui nous ont recommandé leur babysitter, on peut enfin sortir au resto entre amis, voire même faire des jeux sans avoir les enfants. Par contre, ça demande une babysitter comme la nôtre, capable de gérer au moins 4 enfants sans problème. Pour l’annif d’un ami, je pense qu’elle s’est occupée de 8 enfants en même temps. Cela force le respect …

Avec une baby-sittor, on peut commencer à jouer!
Je te rassure, ma babysitter n’est pas comme ça.

5) 30 minutes chrono

Si comme moi, tes longues nuits ludiques étaient bercées par Terraforming Mars ou Great Western Trail, il faut les mettre temporairement de côté: les jeunes enfants n’ont pas la patience de nous laisser jouer 3 heures d’affilée sans nous interrompre. C’est pourquoi nous jouons à des jeux qui durent 30 minutes si on a réussi à coucher les enfants assez tôt. Tu te dis pourquoi pas un jeu d’une heure ? Hé bien, quand tu as eu une longue et dure journée comme Cécile, ton cerveau a du mal à réfléchir le soir à une bonne stratégie, surtout contre un adversaire impitoyable comme moi. Au moins avec un jeu de 30 minutes, tu n’as pas la frustration de t’arrêter à mi-chemin, pris d’assaut par la fatigue.

Commencer avec un perfect Shot
Un perfect Shot, c’est juste …parfait ç

6) Eviter le bling bling

Les enfants sont vraiment attirés par l’attrait de la nouveauté. Donc si tu ouvres des jeux avec du super matos, ne t’étonne pas qu’ils s’asseyent et touchent à tout. Rien de mieux qu’un jeu avec peu de matos ou bien moche pour profiter d’un bon moment ludique !

7) Guetter la fatigue

Tout comme sortir au resto avec les enfants, l’issue d’une bonne partie ou d’une partie avortée dépend du niveau de fatigue de vos p’tits bouts. Celle-ci peut soit être un atout si on arrive à les mettre à la sieste, soit la source de notre frustration car les enfants ne veulent ni dormir ni nous laisser tranquille. Donc l’envie de jouer ne suffit pas, il faut le pouvoir. Même si à la base tu n’as pas prévu de jouer, saisis l’occasion si les enfants sont à la sieste: le plaisir vient en jouant !

Il faut être au taquet
Ca y est ils dorment ? Mmmh je ne pense pas….

8) Le Roll & Write ou le Paper and Pencil

Un truc qui occupe bien mes garçons, c’est la plaine de jeux et le bac à sable. Ils peuvent rester une heure à jouer dedans. Par contre, il n’est pas évident de trouver une bonne table pour faire une partie tout en les surveillant du coin de l’œil. C’est pourquoi un bon petit Roll & Write sur un banc peut suffire à satisfaire notre envie de jouer.

Commencer avec un trek 12 !
Un petit Trek 12: compact et rapide

9) Un sacrifice vaut mieux que deux

Comme le relais, l’un s’occupe des enfants pendant que l’autre joue avec d’autres joueurs et on alterne. Ce n’est pas la solution optimale, mais ça permet au moins à chacun de faire une partie et de se concentrer dessus complètement. On perd en effet facilement le cours de la partie quand nos enfants nous dérangent tous les 3 minutes (et je n’exagère pas)… D’ailleurs, évitez les soirées ludiques où il y a trop de joueurs sans enfants. Combien de fois on ne s’est pas senti exclu: nous en train de gérer les enfants et le jeu tandis que les autres s’amusent dans leur coin… Il vaut mieux donc refuser l’invitation par politesse plutôt que de commencer une expédition ludique hasardeuse.

Sainte Cécile
Sainte Cécile telle que je la vois lorsqu’elle fait tout pour que je puisse commencer à jouer

10) Jouer avec eux, that’s so simple…

Non en fait car il faut qu’ils soient disposés à le faire: pas fatigués et pas trop excités pour rester concentrés. Hormis ça, c’est juste tellement chouette de partager des moments ludiques avec eux et les voir progresser de parties en parties. Par contre, il faut savoir gérer leur défaite car ils ont du mal avec ça…

Mot de la fin

Avoir des enfants n’est donc pas la fin des soirées jeux. Il faut juste s’adapter en conséquence et savoir quand commencer un jeu. Malgré le boulot, la gestion de la maison, des enfants, il faut garder du temps pour soi. Que cela soit autour d’un jeu, en peignant ou en jardinant, l’important c’est de se dire qu’on a fait un truc qui nous soulage l’esprit. Il n’y a rien de pire que de se sentir « dépassé » alors qu’il suffit juste de … commencer.

Auteur / autrice

  • Jeux préférés : Bruxelles 1893, Les aventures de Robin des Bois, Dice Forge, Ninjato, tous les jeux de Shem Philips, Path of Civilization, Watergate, Parks, Riversides, Wingspan

    Voir toutes les publications Rédacteur en chef et graphiste ad interim

Commentaires

Frédéric
03/01/2023 à 16 h 59 min

Bon , si j’ai bien compris, je peux t’apporter mon fils de deux ans histoire de pouvoir jouer avec bec ma moitié. Un dacrific valant mieux que trois 😁. Merci pour ton esprit d’abnégation !



Laculturedesjeux
04/01/2023 à 13 h 43 min

Bonjour, j’aime beaucoup cet article ! Tellement sincère et réaliste ! Merci d’avoir partagé vos bonnes idées.



    Daniel
    05/01/2023 à 9 h 07 min

    Merci beaucoup pour le commentaire! On est joueur mais avant tout parent. Il faut cependant un moment se dire , allez ! On doit aussi prendre du temps pour soi et trouver une solution qui conviennent à nous et à nos enfants. C’est ce que je voulais exprimer dans cet article car trop souvent les blogueurs ludiques donnent l’impression qu’on a toujours l’opportunité de jouer , créant une frustration à nous joueur-parent. Idem pour les parents ne jouant jamais prétextant qu’ils ont trop de responsabilités ou leurs enfants ont plein d’activités, nous faisant croire que notre agenda est bien moins rempli que le nôtre, jouant sur notre culpabilité de parent-joueur. Cet article a pour but de concilier nos deux casquettes: joueur et parent. Le jeu, c’est comme le sport: l’un entretient notre âme tandis que l’autre notre corps. Malgré ça, on le néglige au profit d’autre chose.



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