Ils en prévoyaient 190 000 et je peux vous dire qu’on les a sentis ces 19 000 visiteurs en plus… principalement les jeudi et vendredi.
Comme d’habitude, la seule option contre ce raz-de-marée humain est de fuir le plus loin possible des halls 1,2 et 3 et d’écumer les jeux des halls moins « mainstream » ;o)
Personnellement, j’ai trouvé que c’était une année un peu « en-dessous » des précédentes cuvées. La faute à qui, à quoi ? Allez savoir, il est certain que le prix de certains jeux n’aidait pas à acheter… c’est une remarque qui m’est souvent revenue aux oreilles lors de mon périple.
Le hall 6 était quant à lui un peu plus fourni que l’année passée, les jeux de figurines y sont nombreux et on peut passer pas mal de temps à s’exercer gratuitement à la peinture.
Beaucoup de « bons » jeux mais aucun vraiment d’exceptionnel ! Ce sera, je pense, la conclusion de cet Essen… en tout cas, pour le moment, on est loin d’avoir tout essayé et des bombes ludiques peuvent toujours apparaître (vivement que j’essaie The Magnificient ou Sierra West par exemple).
Par contre, on a beaucoup joué et ça, c’est bien. On a joué à des jeux chouettes, des jeux moyens et aussi des jeux auxquels on aurait préféré ne pas jouer… Le débrief en détail de 4 jours de jeux, c’est maintenant :
Les trucs qui nous ont plu :
It’s a Wonderful World (La Boîte de Jeu)
Il me tardait de l’essayer, je n’ai pas été déçu, c’est vraiment très très bien… à tel point que j’ai regretté de ne pas avoir participé à la campagne car voilà, le problème = le prix ! Il était vendu 50 euros pour la version KS de base (avec des petits cubes en plexi et des coupelles) mais moi, la seule version qui m’intéressait était la version héritage où il y avait 2 campagnes et malheureusement, cette version était vendue à 85 euros… ça commençait à faire très cher tout de même. Sachant que pendant le KS, cette version était vendue 50 euros, la différence était un peu exagérée. Du coup, j’ai fait l’impasse, tant pis.
Baron Voodoo (Yoka by Tsume)
Un jeu de prise de dés à la manière d’un jeu de dames où le but du jeu est de collectionner des dés afin de les convertir en points de victoire. On ajoute à ça des pouvoirs asymétriques, un brin de chaos (car le plateau peut radicalement changer entre 2 coups), un zeste de chafouinerie (la possibilité d’aller chiper des dés chez les voisins) et on obtient un jeu intéressant et pas désagréable du tout.
13 Couronnes (Yoka by Tsume)
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Non, Vincent ne dort pas…suis nul en photo, c’est tout |
Tant qu’à faire, autant tester le petit jeu dont notre compatriote Vincent Joassin a réalisé les graphismes (on commence à reconnaître sa petite patte, non ?). Le but du jeu étant de collecter 13 couronnes, à notre tour de jeu, nous allons soit répondre à la loi en cours (la carte qui est posée face visible sur la table) ou bien la recouvrir par une nouvelle loi et l’appliquer. C’est malin, il faut retenir quelles cartes possèdent les autres pour changer de loi au bon moment, voir combien de cartes, ils ont, etc… Ça dure 15 minutes.
Marco Polo II : Im Auftrag des Khan (Hans im Glück)
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Oui, c’est à l’envers…je sais |
L’impatience que je nourrissais sur ce jeu était réelle, allait-il être disponible en anglais ? allait-il être aussi bon que le premier ? quelles ont été les modifications par rapport au premier opus ? Et bien, la boîte du jeu a beau être en allemand, le livret de règles en anglais était disponible… oh joie ! Maintenant, le jeu est-il aussi bon ? Oui, la réponse est OUI ! On est face à Marco Polo mais tout a changé et ils ont réussi à gommer les petites imperfections du premier (pour peut-être en amener d’autres, ça, seul le temps nous le dira) mais en tout cas, il n’est plus possible de gagner sans voyager comme c’était le cas dans le premier opus où il vous suffisait de faire des contrats à tour de bras. Ils ont gardé la mécanique des dés mais maintenant, les contrats sont disposés dans les villes et vous devrez d’abord visité ces villes avant de pouvoir réclamer ces contrats, le reste des modifications sont, pour moi, plus cosmétiques qu’autres choses mais nous avons passé un excellent moment et j’ai hâte de le ressortir. Une VF verra-t-elle le jour ? Trop tôt pour le dire…
Expedition to Newdale (Lookout Games)
Oh my Goods est un petit jeu de cartes créé par Alexander Pfister qui vous permettait d’utiliser vos cartes comme bâtiment de production ou comme des ressources. C’était assez bien fichu. Après 3 petites boîtes, voilà qu’il sort une grosse boîte pour exploiter ce système sous forme d’un jeu de plateau à campagne. Plusieurs scénarios, plusieurs plateaux vous permettant de vous développer, des objectifs secrets, etc… Un très bon jeu où la chance est un peu trop présente malheureusement. Déjà, si vous avez de la chance dans le tirage de cartes, vous allez très vite être capable de produire massivement… Ensuite, il y a une phase, genre « bingo » qui peut ruiner votre tour complet si la malchance s’acharne et c’est un peu dommage car du coup, on a plutôt tendance à jouer sur autre chose que sur cet aspect là du jeu.
Papillon (Kolossal Games)
Le jeu est très simple, après avoir misé pour l’ordre du tour, on récolte des tuiles avec lesquelles, nous allons créer notre jardin. Quand on ferme un parterre de couleur, par exemple, rouge, nous aurons le droit de poser un papillon sur un arbre de couleur rouge. A la fin de partie, il y aura un décompte de majorité pour tous les arbres. En plus, on regardera aussi combien de papillons vous aurez réussi à enfermer dans vos parterres de fleurs.
C’est tout mignon, ça fait penser à Carcassonne mais le matériel aura raison de la qualité du jeu. Car si ce jeu peut être un agréable jeu de pose de tuiles, il reste que le matériel et spécialement les papillons sont beaucoup trop fragiles et cassent très facilement. Je n’ose imaginer la boîte mail du SAV. Dommage car le jeu est vraiment beau.
Potomac (Djeco)
Créé par Geoffroy Simon, vous devrez coopérer pour faire franchir la rivière à votre bande de potes sans que le loup ne vous attrape. A votre tour, vous lancez le dé qui vous indiquera si vous bougez un de vos animaux, le loup ou une barque (nécessaire pour traverser la rivière). Bien tendu, en début de partie, le jeu devient un peu plus facile une fois que vous commencez à récolter les petits pouvoirs qui se trouvent dans la forêt. Très agréable et accessible, j’ai beaucoup apprécié. Bravo Geoffroy.
Maracaibo (Dlp Games)
Il fallait se lever tôt pour réussir à choper une des rares tables présentant ce jeu. La hype était énorme. Alexander Pfister est devenu maintenant un auteur incontournable dans les jeux dits « experts », allait-il répondre aux attentes des joueurs ? Ma réponse sera plutôt nuancée, n’ayant pas effectué une partie complète, il faudra prendre avec des pincettes ce que je vais dire mais pour moi, le jeu est bon mais ne vaut pas ces précédents opus. La raison est simple : on retrouve le déplacement de Great Western Trail, on retrouve la notion d’augmenter sa « popularité » auprès d’une nation pour gagner des multiplicateurs de points de victoire comme à Mombasa et on peut débloquer des bonus sur son plateau personnel comme à Black Out Hong-Kong. Il y a des toujours des cartes mais il n’y a pas de gestion particulière avec celles-ci. Donc, voilà, personnellement, j’ai joué à un condensé de ces 3 jeux et c’est très bien mais il m’a manqué quelque chose. Maintenant, le jeu est fait pour être joué en campagne… apporte-t-elle des choses nouvelles à part beaucoup de cartes ? Je ne sais pas, j’ai renoncé à dépenser 65 euros pour le découvrir.
Flick of Faith (Awaken Realms Lite)
Un jeu de contrôle de territoires à base de pichnette. En début de manche, vous allez voter pour une des 2 lois qui sont mises en jeu. Ces lois vous imposent des choses « loufoques » : jouer les yeux fermés, jouer 2 jetons en même temps, etc. Ensuite, on essaie d’être le majoritaire sur les différentes îles avec nos pions. C’est rapide, c’est rigolo et le matériel est de très bonne facture. Un bon moment.
Trails of Tucana (Aporta Games)
Très bon petit jeu où on va ne pas lancer les dés mais retourner des cartes qui vont vous indiquer entre quelles cases vous pourrez tracer un trait. Le but est de relier évidemment des points entre eux, tout en débloquant des bonus par-ci, par-là. Le jeu le plus joué du week-end.
Azul : Summer Pavillon (Plan B Games)
Le second opus m’avait laissé un peu perplexe après quelques parties donc je m’installe à cette table sans attente particulière, juste l’opportunité d’y jouer. Et bien, belle surprise, partie très agréable. Un vent frais sur cette trilogie. On garde la mécanique de base mais on ajoute les tuiles joker différentes à chaque tour. A votre tour, vous prenez comme d’habitude les tuiles d’une seule couleur mais vous pouvez également prendre une tuile supplémentaire si celle-ci est la couleur joker du tour… sympathique. Autre point de règle bienvenu : la pénalité qui s’appliquera à celui qui prendra le pion Premier Joueur, celui-ci perdra un nombre de points de victoire égal au nombre de tuiles qu’il récoltera. Dans l’ensemble, ça renouvelle l’ensemble. Côté point négatif, ce qui saute aux yeux, c’est le comptage des points qui est très très fastidieux si on respecte la règle. A voir dans le temps.
Lorenzo Il Magnifico, le jeu de cartes : Master Of Renaissance (Cranio Editions)
Lorenzo est un excellent jeu mais difficile à sortir car assez calculatoire et punitif. Ici, le jeu gagne en fluidité et en rapidité. Qui plus est, la prise de ressources est originale, bien que très mécanique. A votre tour, vous pouvez prendre des ressources en déplaçant une ligne ou une colonne sur le « boulier », ou bien prendre une carte en payant le coût indiqué ou bien encore lancer une production. Tout ceci, évidemment, dans le but de faire des points de victoire. J’ai adoré ma partie mais comme point négatif, j’ajouterai que la piste du Pape me semble vraiment très forte.
Point Salad (AEG)
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Oui, j’ai oublié de prendre une photo… |
Mon regret du salon. Je l’ai snobé… voilà, tant pis pour moi. A votre tour, soit vous prenez 2 cartes légumes, soit vous prenez 1 carte vous donnant des points de victoire en fin de partie (du style : 2 PV par tomates, etc). C’est tout, y a rien d’autre mais ça fonctionne !! Les parties durent 10 minutes au grand maximum et au final, on passe plus de temps à débattre qui va se sacrifier pour prendre telle ou telle carte pour ne pas qu’un adversaire puisse l’avoir. Je ne pense pas que ce jeu restera dans les anales mais vraiment essayez-le ! Bientôt disponible en VF (si toutefois, vous avez besoin de savoir que tomatoe signifie tomate ^^)
Bloom Town (Sidekick Games)
Encore un jeu de pose tuiles qui nous a fait méchamment pensé à Quadropolis car vous allez marquer des points suivant l’agencement de vos tuiles sur le plateau. C’est très sympathique, ça combote pas mal mais au final, nous préférons largement Quadropolis.
Era : Medieval Age (Eggertspiele)
Complètement passé sous mon radar, ce jeu est en fait la ré-implémentation de Roll Through the Ages (un excellent jeu de dés qui a quelques années, maintenant) et c’est donc toujours Matt Leacock qui est aux commandes et il nous propose donc, maintenant, une version plateau avec des bâtiments en 3D. Bâtiments qui, une fois construits, nous apporte soit un nouveau dé à lancer, soit des ressources, soit un pouvoir ou soit une manière de scorer des points de victoire en fin de partie. Mon dernier achat du salon, très très chouette.
Les trucs qui nous ont moins plu :
Bon, comme je le disais, il n’y a pas que des choses bien à Essen… on tombe aussi parfois sur des choses qui ne nous parlent pas comme :
Copenhagen : le jeu de dés (Queen Games)
Je n’ai pas testé la version plateau donc je ne peux pas comparer mais la version « dés » nous a laissé de marbre. On lance des dés et si, par exemple, vous obtenez 3 face bleues parmi ceux-ci, vous pouvez prendre la forme « tétris » qui correspond. Cette forme vous indique comment vous devez cocher votre feuille. Ensuite, le but est de remplir le plus vite possible des lignes et colonnes afin de marquer des points de victoire. A l’instar d’un « Très Fûté », les joueurs non-actifs pourront choisir un dé que vous n’avez pas pris pour effectuer une action secondaire. Voilà, pas grand chose à dire de plus, ce n’est pas déplaisant mais il y a mieux sur le marché.
Pharaon (Catch Up Games)
Intrigué, j’étais content de pouvoir l’essayer. L’explication est un peu longue mais au final, la mécanique peut être résumée à : je donne des ressources jaune et verte pour avoir des ressources noire et rouge mais pour moi, le noir équivaut au bleu donc maintenant, je peux dépenser ces ressources pour aller chercher des cartes me donnant des points de victoire, etc… Ceci est très schématisé mais on en est pas loin. Dans certains cas, j’ai même cru que je pouvais m’amuser sans fin à convertir des ressources en d’autres ressources… d’où la nécessité de mettre en place un système qui donne des bonus assez avantageux aux gens qui passent leur tour. Voilà, je n’ai pas passé un mauvais moment mais j’ai trouvé ça très répétitif.
Castello Methoni (Mandoo Games)
A votre tour, vous jouez une carte vous disant où vous pouvez construire un mur, si vous fermez un territoire, vous pouvez le conquérir (en payant). Ensuite, vous pouvez annexer un territoire adjacent (toujours en payant). Je finis la partie avec un seul petit territoire car je me suis fait mangé par mes adversaires et je gagne la partie car au final, tous ces sous m’ont donné énormément de points de victoire. Tout ce que je déteste.
Chocobo Party Up (Square Enix Co)
Un jeu dans l’univers de Final Fantasy, pourquoi pas. Ici, nous sommes des gardiens de Chocobo et on doit les ramener dans notre enclos, sous forme de jeu de pousse-pousse. Vite oubliable,
une fois ^_^
Periodic : A Game of The Elements (Genius Games)
Aaaah, un jeu sur la chimie. J’avais repéré ce jeu sur Kickstarter mais je l’avais laissé passer et comme j’ai eu raison. Franchement, ce jeu n’a que peu d’intérêt. C’est une petite course aux objectifs où en gros, vous dépensez des jetons pour vous déplacer sur le tableau périodique pour atteindre les éléments demandés. Qui plus est, cet éditeur gagne la palme de l’explication la plus pourrie de tout le salon.. Bravo.
Botanists (Agie Games)
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Oh… un Olivier Grégoire |
Encore un jeu où l’on va construire son petit jardin. Ici, la prise de tuiles est assez maligne mais le reste du jeu est assez moyen : beaucoup de manipulations, trop de couleurs et de formes pour le daltonien que je suis, un énorme plateau qui ne sert à rien… Bref, nous n’avons pas du tout accroché.
Aquatica (Cosmodrome Games)
Il trustait dans le haut du classement BGG du salon. Plein de mes compagnons m’en avaient dit du bien, j’ai donc testé et je suis passé complètement à côté du truc. C’est une sorte de deck-building mais pas vraiment, vous avez la possibilité d’acheter des cartes mais au final, on en achète que 2 ou 3 et puis, après, on se rue sur les cartes Territoires qui apportent les points de victoire et qui permettent de « combotter » de manière astucieuse, ça je le reconnais. Mais voilà, personnellement, ce jeu a été très pénible.
Où sont les belges ?
En parlant de classement, on peut en penser ce que l’on veut mais en général, il représente tout de même la tendance générale du salon et ici, on ne peut que féliciter les jeux belges car 3 d’entre eux sont restés tout le week-end dans les 10 premiers du classement (bon, allez, les 15 premiers si on chipote).
Ces jeux étaient Bruxelles 1897
Qui a réalisé une très belle performance en restant dans les 5 premiers tout au long du week-end !
On retrouve ensuite Black Angel (un des futurs articles de Cowmic) et Last Bastion.
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Difficile d’approcher des tables de Black Angel |
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La version 3D de Last Bastion… ça claque, non ? |
Franchement, avec plus de 1200 jeux présentés, la bataille était dure donc messieurs, bravo, la qualité de vos jeux a été remarquée !