The Mind !
Bon, celui là est sorti depuis un moment et la plupart d’entre vous le connaissent peut-être déjà. Mais c’est un jeu auquel je joue très régulièrement et que je propose souvent lors d’animations. Et à chaque fois c’est un succès !
Sensibilité exacerbée
Commençons par le commencement : l’auteur. Il s’agit de Wolfang Warsch, l’Autrichien à qui l’on doit Les Charlatans de Quedlinburg Belcastel ainsi que Très Futé. Il a aussi créé un jeu sur les couleurs : Illusion. Autant dire que ses jeux sont tous aussi variés que réussis ! Et comme beaucoup de monde, j’attends avec impatience ce qu’il nous réserve pour la suite !
Empathie augmentée
Je ne peux m’empêcher de l’imaginer, se rendant chez des éditeurs afin de présenter son nouveau jeu :
WW : « Alors voilà, c’est un jeu collaboratif où chacun a des cartes en main. Le but est de réussir à les placer sur la table dans le bon ordre, sans communiquer d’aucune manière que ce soit. Si ça marche, on recommence avec plus de cartes. Alors, ça vous plaît? »
Les éditeurs : « … »
Conscience élargie
Eh oui ! Le jeu est on ne peut plus simple ! Beaucoup d’auteurs et d’éditeurs auraient sans doute cherché une autre idée, ou y auraient ajouté l’une ou l’autre règle. Et ici, rien. On se contente d’une mécanique réduite au minimum et sans fioritures. Pour pouvoir profiter au maximum de l’esprit du jeu.
Maîtrise subcognitive
Et pourtant, le jeu est édité. Et il a rencontré (et rencontre encore) un énorme succès ! Il était d’ailleurs parmi les finalistes du Spiel Des Jahres 2018 et fait partie des nommés pour l’As d’Or de cette année. Je trouve qu’il fallait oser éditer un jeu pareil, avec si peu de règles et pourtant tant de profondeur. Les Allemands de Nürnberger Spielkarten Verlag (NSV) ont pris le risque et la sauce a pris !
Fusion du groupe
La boîte est au même format que The Game (aussi chez Oya). On y retrouve d’ailleurs à peu près le même matériel : 100 cartes numérotées de 1 à 100 ainsi que quelques cartes supplémentaires pour marquer les différents niveaux du jeu, les vies que l’on a et les shurikens (qui nous aideront dans notre tâche). Un format idéal pour pouvoir le transporter partout ! Et si l’idée du jeu est semblable à The Game, l’ambiance générée est très différente !
Perception extra-sensorielle
Le jeu se déroule en plusieurs manches. A chaque fois que l’une d’elles est réussie, on passe au niveau suivant. En progressant d’un niveau à l’autre, chaque joueur aura de plus en plus de cartes en main : 1 au niveau 1, 2 au niveau 2, etc. Et selon le nombre de joueurs, on devra réussir entre 8 et 12 niveaux pour remporter la victoire. Autant vous dire que ce n’est pas une mince affaire.
Communication télépathique
Lorsque la partie commence, on se demande un peu vers quoi on va. On se plie au rituel du début, plutôt par principe et sans vraiment en comprendre l’importance (pour le moment) : chacun pose sa main à plat sur la table, et lorsque tout le monde est prêt on la retire. Le jeu commence alors. Et là, on attend… Un joueur va poser sa carte, suivi d’un autre. Les dernières cartes sont posées et on se rend compte que l’on a réussi le premier niveau, il est temps de passer au suivant.
Présence extra-corporelle
Avec une carte en plus par joueur, c’est tout de suite plus compliqué. On va peut-être se tromper, et dans ce cas on perdra une vie. Mais nous en avons reçu autant que de joueurs et on peut se permettre de prendre le risque… Par moment, il sera utile de se reconcentrer. On place à nouveau tous notre main au centre de la table avant de repartir sur de bonnes bases.
Voilà une vie |
Conscience quantique
Et petit à petit, on se rend compte que ça fonctionne. Malgré le nombre de plus en plus important de cartes à placer au centre de la table, on arrive à les poser dans l’ordre, comme ça, juste parce qu’on sent que c’est à nous de jouer… Avec parfois des cartes qui se suivent de très près, générant des soupirs de soulagement tant la pression monte en même temps que les niveaux.
Rupture du continuum spatio-temporel
Les joueurs sont liés, c’est indéniable. Et si on pouvait croire à du hasard en début de partie, on se rend bien compte maintenant que l’on est synchronisés. On sait avec une certaine précision quand c’est à nous de jouer et cela fonctionne. Sans compter, sans communiquer. Juste en s’habituant aux autres, à leur rythme. Et si on a un doute, il est toujours temps de lever la main, afin de proposer l’utilisation d’un shuriken nous permettant à tous de défausser notre carte la plus faible.
Shuriken |
Harmonie métaphysique
J’ai l’impression que ce n’est pas un jeu à comprendre. Plutôt que de se replier vers soi, chacun avance petit à petit vers les autres, jusqu’à arriver à une synchronisation presque parfaite. On peut bien entendu essayer de rationaliser la façon de faire, chercher une stratégie gagnante ou tout simplement compter… L’intérêt du jeu n’est pas là, mais bien dans le lien que celui-ci crée entre les joueurs. Et ça, il faut y jouer pour s’en rendre compte.
Extase spirituelle
Enfin, si vous arrivez à enchaîner tous les niveaux, vous pouvez tenter un nouveau défi : recommencer depuis le début. Mais cette fois, plutôt que de jouer vos cartes face visible, vous les jouez face cachée et ne les révélez qu’à la fin de chaque niveau, pour voir s’il y a des erreurs. Autant vous dire qu’il faut que la synchronisation entre les joueurs soit forte pour réussir cet exploit !
Je vous recommande donc chaudement d’essayer The Mind, pas tant pour le plaisir ludique mais bien pour l’expérience que ce jeu propose. Il nous emmène dans un autre univers, et c’est plus une expérience à vivre, une fois, qu’un jeu en tant que tel. Évidemment, pour ce genre de jeu, il faut accepter de ne pas avoir le contrôle et de se laisser faire par le jeu, tout le monde ne s’y retrouvera donc pas forcément… Mais moi, j’ai adoré !
A bientôt,
Maxence
Illustrateur : Oliver Freudenreich
Prix conseillé : +/- 12€