Jeux belges

Castellum – Maastricht

Il est sorti il y a peu et je trouve qu’on en parle pas assez, le dernier né chez Game Brewer, le sympatique éditeur belge à qui l’ont doit entre autre l’excellent Pixie Queen. Plus habitué aux Kickstarter, c’est pourtant une production directe qui vous est proposée ici. Un jeu de stratégie en 45 minutes… et oui, c’est osé. Laissez-moi vous expliquer cela.

Pitch :

Au cours des 2000 dernières années, la ville de Maastricht a été assiégée par de nombreux peuples différents. A l’origine, les Romains ont construit le « Castellum » sur la rive gauche de la Meuse afin de défendre leur pont et leur campement. Ce « Castellum » romain a depuis disparu mais les nouvelles fortifications de Maastricht ont été mises à l’épreuve aux 16ème, 17ème et 18ème siècles par les troupe de Philippe II d’Espagne, l’armée des Provinces-Unies de Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, et deux fois par l’armée française.

Castellum – Maastricht est un jeu de plateau stratégique pour 2 à 4 joueurs. Pour survivre, chaque joueur doit récolter des ressources, construire des fortifications et entraîner des troupes pour repousser les attaquants de sa section de murailles. Pour gagner, les joueurs doivent tenter de vaincre les ennemis les plus prestigieux mais également s’assurer de défendre la ville. Faites preuve de stratégie pour attirer l’ennemi vers les côtés de la ville de vos adversaires et préserver le vôtre. Les habitants de Maastricht vous considéreront comme leur héros au détriment de vos rivaux!

Mise en place :

Chacun des joueurs reçoit :
– 5 ouvriers, il en place 1 sur chacune des 3 murailles au dessus des 3 dernières colonnes de sa couleur. Il pourra jouer uniquement dans les 2 premières colonnes lors de la première manche (celles sans meeple).
– une carte fortification (marquée start) qu’il place dans la première colonne. L’ensemble des colonnes actives est appelée la Ligne.
– 3 Bois / 3 Pierres / 3 Or

Le premier joueur est donné au hasard, les cartes Anges sont placées en pioche sur le plateau. On trie les cartes Récompenses par ordre décroissant et on les places également sur le plateau.

Les cartes Troupe, Fortification et Ennemi (différentes années séparément) sont mélangées et placées à coté du plateau.

Pour la première manche, on retourne 8 cartes Troupe et 4 cartes Fortification face visible à côté du plateau.

Les cartes Troupe : type d’unité et valeur d’attaque en haut,
coût en bas et au milieu, éventuel bonus

Les cartes Fortification. Au milieu, les bonus de début de manche

Une partie :

Chaque partie se compose de 4 manches composées de 4 phases. Chaque manche représente une année différente où vous devrez défendre Maastricht. A la fin de la quatrième manche, le joueur avec le plus de points l’emporte.

Phase 1 : Phase de construction

Au début de cette phase, toutes les cartes Fortification avec une flèches produisent des ressources ou cartes anges.

A la première manche, chaque joueur a 2 ouvriers disponibles. A partir de la seconde année, chaque joueur prendra un ouvrier de sa muraille (celui le plus à gauche) ce qui lui permettra de faire une action supplémentaire mais aussi de libérer une nouvelle colonne. A la quatrième et dernière manche, chacun jouera donc sur 5 colonnes avec 5 ouvriers.

Le premier joueur place 1 ouvrier sur une case d’action libre et effectue l’action indiquée immédiatement.
Certaines cases Action sont prévues pour un seul ouvrier (premier arrivé seul servi) ou pour un nombre illimité.
On passe ensuite au joueur suivant dans le sens des aiguilles d’une montre et ainsi jusqu’à ce que tous les ouvriers aient été placés.

# Il y a des actions pour collecter des ressources.

# Une action qui permettra de donner +1 d’attaque pour cette manche à l’ensemble des colonnes de votre ligne.

# Une action permettant de piocher une carte Ange (attention, vous pouvez en posséder 3 maximum).

# Une action permettant de prendre une des cartes Fortification face visible après en avoir payé le coût indiqué.
Et une permettant de prendre une des cartes Troupe toujours en payant le coût de celle-ci.
Vous placez immédiatement la carte prise dans une de vos colonnes en respectant la règle suivante : chaque colonne peut contenir au maximum 1 carte Fortification et 2 cartes Troupe.

Exemple en fin de partie : 5 colonnes / 1 Fortification max et 2 Troupe max

Certaines cartes ont des bonus : production au début de chaque phase de construction, renforcement d’attaque pour certains types de Troupe ou bonus de points en fin de partie pour certaines Troupe dans votre ligne.

Phase 2 : Phase de siège

Chaque joueur reçoit le nombre de cartes Ennemi suivant l’année en cours : 2 pour 1579 (première manche), 3 pour 1632, 4 pour 1673 et 5 pour 1794 (dernière manche). La puissance des cartes Ennemi augmente avec les années.

En commençant par le premier joueur, chaque joueur place une carte Ennemi dans une colonne de son choix. Dans sa propre ligne ou dans la ligne d’un autre joueur. Seule condition, chaque colonne ne peut comporter qu’une seul Ennemi.

Pour comprendre l’intérêt de mettre un Ennemi dans votre ligne, il faudra attendre l’explication de la phase de combat (mais je spoile, le but est de vous assurer de remporter le combat dans la colonne en plaçant un Ennemi plus faible que la force de votre colonne).

Cette phase se termine lorsque que toutes les cartes Ennemi de l’année en cours sont placées et donc que toutes les colonnes comportent une carte Ennemi.

Certaines cartes Ennemi ont des bonus pour les autres cartes Ennemi d’un certain type présent dans la même ligne. Ou font perdre des ressources au joueur possédant la ligne où elles sont placées.

Phase 3 : Phase des Anges

Toujours en commençant par le premier joueur et dans le sens des aiguilles d’une montre, les joueurs peuvent jouer une carte Ange. Lorsque plus personne ne veut place de carte Ange, cette phase se termine.

On peut placer les cartes Anges de 2 manières différentes :
– Placer la carte Ange sous une colonne pour rajouter la valeur indiquée dans le bouclier à l’attaque de la colonne où elle est affectée.
– Jouer la carte pour utiliser l’effet spécial indiqué sur celle-ci.

Les effets vont de : ajouter +2 d’attaque supplémentaire à une carte Ennemi, échanger 2 cartes Ennemi de n’importe quelle ligne, prendre une carte Troupe restant disponible ou chez un adversaire en en payant le coût à la réserve ou à l’adversaire en question pour la placer dans un emplacement disponible chez vous, détruire une carte Ennemi dans votre ligne si vous possédez une canon dans celle-ci et en payant une Pierre, recevoir 2 ressources au choix (seule carte qui peut être jouée hors phase des Anges) ou encore annuler l’effet d’une autre carte Ange.

Phase 4 : Phase de Combat

1er colonne : victoire ennemi
2ème et 3ème : ennemis vaincus

Pour chaque colonne, on compte les points d’attaque des cartes Fortification et Troupe. Tenez également compte des éventuels bonus d’attaque générés par les cartes Troupe pour l’ensemble de la ligne, les carte Ange jouées ou l’action spécifique. Si la somme est égale ou supérieure à la puissance de la carte Ennemi, celle-ci est vaincue. Le joueur prend alors la carte et la place face cachée devant lui. Les cartes Ennemi invaincues vont à la défausse.

Une colonne sans carte Troupe ou Fortification ne peut jamais battre une carte Ennemi même grâce aux divers bonus.

Si collectivement, les joueurs arrivent à vaincre le nombre d’Ennemi indiqué sur la carte récompense (le nombre est en fonction du nombre de joueurs) de l’année en cours, ils reçoivent un bonus. Le joueur ayant battu le plus de cartes Ennemi choisit l’orientation de la carte et les joueurs reçoivent la récompense située en face d’eux.

A la fin de la dernière année/manche, la carte Récompense octroi des points de victoire en fonction de combinaisons de Troupe présentes dans sa ligne. L’attribution des diverses récompenses fonctionne de la même manière que pour les autres cartes récompenses.

A la fin de cette phase, c’est la fin de l’année, les cartes Troupe et Fortification restantes sont défaussées et on en replace respectivement 8 et 4 nouvelles. La carte premier joueur tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et on débute l’année suivante.

Décompte Final

On additionne les points de victoire (symbolisés par une étoile noire) présents sur les cartes Ennemi vaincues.
On y ajoute 1 point de victoire par lot de 3 ressources restantes (peu importe la combinaison) et les points bonus indiqués sur les cartes Troupe et Fortification de la ligne du joueur.
Ainsi que les éventuels points bonus de la dernière carte récompense (si le nombre d’Ennemis vaincus nécessaire a été atteint).

Le joueur ayant le plus de points l’emporte et est honnoré par les habitants de Maastricht. En cas d’égalité, la victoire est partagée.

Ce que j’en pense 

Et bien, c’est simple, une belle surprise. Le jeu est agréable et stratégique. Et pourtant il reste court (moins d’une heure).
J’aime le fait qu’il y ait un objectif commun pour chaque année sur le nombre d’Ennemi à battre. Ça calmera les ardeurs destructrices dans le placement des cartes Ennemi chez les autres. Et le fait de mettre des cartes Ennemi chez soi pour assurer des victoires est fort intéressant. Evidemment, on monte en puissance dans la valeur des cartes Ennemi au fur et à mesure des manches, il faut donc bien développer ses divers colonnes. Et bien utiliser le nombre d’actions grandissant également de manche en manche.
Niveau illustration, on aime ou on aime pas. C’est très typé mais personnellement, je trouve que ça colle bien au jeu et au thème.
La taille de la boîte par rapport à l’espace occupé, paramètre fun pour moi. Une petite boîte peut contenir un plus grand jeu qu’on ne peut le penser même après avoir déployé le plateau de jeu 🙂
On regrettera néanmoins que les ressources Bois et Pierre soient aussi proches et donc sont souvent confondues. Il faudra être attentif au nombre de côtés de celles-ci (Bois 4 / Pierre 5). Les diverses cartes auraient peut-être pu être plus épaisses. Mais le reste est fort bien surtout au vu du petit prix.
Niveau rejouabilité, la manière dont les cartes sortent vont pas mal changer les différentes parties donc on a un peu de quoi faire je pense. Le nombre de joueurs va également varier les parties et par conséquent influencer vos décisions (surtout au niveau des actions choisies sur le plateau et du premier Ennemi que vous allez placer).

Le Bois et la Pierre… pas facile facile…

Donc, je vous recommande de l’essayer. Je trouve d’ailleurs dommage qu’on en parle pas plus, il vaut le détour. Les petits belges de Game Brewer marquent encore un point avec ce jeu. Décidément, ça confirme mon avis. Hâte de recevoir leurs autres jeux financés par Kickstarter (j’en attends 2), je ne me manquerais pas de vous en reparler. J’ai d’ailleurs encore un Chimera Station à tester de chez eux, c’est pour bientôt.
Ils seront au Brussels Games Festival fin août, passez donc par leur stand.
Et puis, on aimerait bien faire une soirée consacrée à ce chouette éditeur une fois prochainement, on vous tient au courant.

Bon amusement,

Cowmic

Fiche technique :
Auteur / illustrateur : Erik Scheele
Editeur : Game Brewer
Distribution : Atalia
Age : 9+
Durée : 45′
Joueurs : 2 à 4
Prix conseillé : 22,5€

Auteur / autrice

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