Repos Production
Nous avons été gentiment accueillis, dans leurs locaux, par Thomas Provoost qui a accepté de nous en dévoiler plus.
Cédrick et Thomas sont tous deux des fadas du jeu de société, ils se sont d’ailleurs rencontrés lors d’un weekend jeux : le Belgoludique, et se sont lié d’amitié depuis.
Lorsqu’ils ont découvert le Time’s Up américain, ils avaient tout le temps envie d’y rejouer, alors qu’ils étaient plutôt de gros joueurs, des passionnés. Tout simplement car c’était le jeu avec lequel ils avaient le plus ris. Ils étaient convaincus que ce jeu serait une bombe en Europe.
Voilà un des facteurs qui sera le point de départ de leur belle histoire.
Ils ont alors contacté l’éditeur américain en demandant s’ils avaient prévu une version européenne, et si pas, s’ils seraient intéressés qu’ils le fassent. Je vous laisse deviner quelle était la réponse.
Au début, ils faisaient ça le soir car ils bossaient tous les deux ; Thomas était psychologue dans l’enseignement et Cédrick infographiste.
Ils se sont rapidement rendu compte que ça leur plaisait… Et voilà, c’était parti !
Ils ont été jusqu’à améliorer Time’s Up en permettant au jeu de pouvoir se jouer en nombre impair. Ce qui fait d’ailleurs que la version américaine porte le logo de Repos Prod. Cela a augmenté le nombre de joueurs de 50%.
La version Family, par exemple, n’existe pas aux Etats-Unis. Ils vont également bientôt sortir la Time’s Up Kids. Bref, y en aura pour tout le monde !
Il enchaînera en nous expliquant le pourquoi du sombrero. On apprendra qu’à la base, il faisait partie d’un déguisement porté lors d’un weekend jeux. « L’idée du sombrero est venue aussi naturellement. En commençant un Time’s Up, qui est un party game… Le sombrero était une image parfaite du jeu d’ambiance en tout cas en Europe. Le département marketing a mis 2 secondes. On s’est dit que ça serait super, on met le sombrero, ainsi on sera vu. »
Time’s Up : 2.400.000 boites vendues. Actuellement, il se vend environ 400.000 boîtes par an en Europe.
7 Wonders : 500.000 boîtes du jeu de base + 300.000 boîtes extensions.
Concept : Le plus gros démarrage réalisé. 150.000 boites la 1ère année, ce qui est extrêmement rare. Le jeu est certainement appelé à un plus gros succès.
Mascarade : Plus de 100.000 boites.
Cash’n Guns : Plus de 80.000 boîtes.
Ghost Stories : le premier jeu gameurs se vend très bien aussi, 15.000 boites par an actuellement, sans doute 80.000 boîtes vendues jusqu’à maintenant.
More Cash More Guns : La 1ère extension de Cash’n Guns qui sortira en septembre chez nous.
Docteur Panic : Un jeu fou dingue de Roberto Graga, une simulation en temps réelle humoristique sur la médecine. Vous êtes médecin dans un hôpital, vous devrez sauver un patient en 12 minutes.
Time’s Up Kids : Pour jouer à partir de 4 ans.
7 Wonders Duel : La version 2 joueurs qui sortira en octobre à Essen.
Playmate 7 Wonders : Le tapis de jeu pour le jeu et ses extensions.
7 Wonders iPad : Le jeu de base + Leader + Cities. Possibilité de jouer seul contre une IA, seul contre des potes à l’autre bout du monde, tous sur la même tablette (Cowmic est surexcité à l’idée de cette sortie, je pense qu’on va le perdre pendant une bonne semaine lors de la sortie).
Concept XL : Plateau géant destiné aux animations (ludothèques, …).
Concept école : Version accessible aux enseignants, animateurs, gratuitement pour faire des animations autour de Concept.
Concept iPad.
A chaque fois qu’ils y jouaient, ils augmentaient le niveau de difficulté, parce que c’était trop simple (à force d’avoir le nez dedans…). Avant de le sortir, lors du Belgoludique, ils y ont joué avec des amis. Ils se sont rendu compte que personne ne gagnait, c’était pourtant de bons joueurs, ils se faisaient carrément marcher dessus. Ils se sont dit qu’il fallait donc diminuer le niveau de difficulté. A la base, il n’existait que le niveau cauchemar. Heureusement qu’ils ont intégré le niveau novice, car encore maintenant, le niveau est trop violent pour la plupart des joueurs (mais si, vous pouvez gagner à Ghost Stories, on vous l’assure !) « Un coopératif doit être dur, un coopératif où on gagne facilement, c’est un coopératif qu’on n’aime pas. »
S’ils n’avaient pas joué avec un public test, sans faire de la promo, juste dans le but de voir comment les joueurs comprennent et réagissent (ou comment ils se font marcher dessus), ils n’auraient pas pu pointer ce qui n’allait pas, et le jeu n’aurait très certainement pas eu son succès. Ils avaient en fait oublié qu’ils avaient mis autant de mois à le développer et sont donc arrivé à une telle maitrise du jeu.
Une semaine avant de l’envoyer en production, tout était donc fini, ils étaient dans le last check. Cependant, l’équipe a pourtant décidé d’augmenter la taille des cartes pour se tourner vers un format tarot. La raison est qu’ils ne voulaient pas être perdus dans tous les jeux de cartes, ils voulaient que les joueurs aient une expérience tactile différente. Quelle bonne idée ce fût !
Il nous avouera quand même qu’il est particulièrement ravi de la réédition de Cash’n Guns « Les modifications apportées ont vraiment enrichi le jeu, elles apportent une nouvelle dynamique. Je suis très fier de 7 Wonders aussi, j’ai souvent envie d’y jouer. » Tu m’étonnes ! « Ils sont tous tellement différents, dans un autre genre, qu’il est difficile de faire une préférence. »
Voilà une de leurs caractéristiques : éditer des jeux qu’ils ont envie de faire et ne pas avoir de ligne éditoriale fixe.
1 – 7 Wonders (dans 10 ans, on y jouera encore, c’est certain)
2 – Concept (on le préfère dans un format à 4 joueurs)
3 – Mascarade/Sandwich (fort différents mais on a pas pu les départager)
A notre traditionnelle question qu’on pose (trop ?) souvent « Quelle définition donneriez-vous au jeu de société ? ». Thomas nous a répondu immédiatement : « Ha ! Un média pour rencontrer des gens, un moyen de se balader, de se transporter, de raconter une histoire, de vivre des émotions, et de prendre du plaisir. Tout simplement. »
Il vous suffira de chercher des sombreros J