Cover [kosmopoli:t]
Coups de CƓur

[kosmopoli:t]

Ça y est ! Il est enfin lĂ  ! Depuis quelques jours [kosmopoli :t] est disponible en boutique ! Vous ne l’attendiez peut-ĂȘtre pas mais moi oui, et pas qu’un peu ! A vrai dire, j’attends toujours impatiemment les nouveautĂ©s des jeux Opla, mais ici, ça faisait quelque temps qu’ils me tenaient en haleine grĂące Ă  une super communication sur l’avancĂ©e du projet ! Alors du coup, mes attentes Ă©taient assez Ă©levĂ©es et je ne suis pas déçu du rĂ©sultat. En route pour dĂ©couvrir cette petite merveille incontournable !

Quel est le principe?

Le principe du jeu est simple : vous avez ouvert un restaurant, annoncĂ© comme Ă©tant le plus cosmopolite du monde. Ici, vous servez tout ! Les clients n’ont qu’à demander et on leur prĂ©pare n’importe quel plat. Mais lĂ  oĂč ça se corse, c’est que les commandes sont des spĂ©cialitĂ©s originaires de nombreux pays, et dans 60 langues diffĂ©rentes ! Il faudra donc rĂ©ussir Ă  jongler avec tous ces dialectes pour rĂ©ussir Ă  servir les bons plats aux bonnes personnes, dans le temps imparti.

Le jeu est composĂ© de cartes, mais pour dĂ©buter, vous aurez aussi besoin d’un smartphone ou d’une tablette pour utiliser l’application dĂ©diĂ©e (j’en parle plus en dĂ©tail un peu plus loin) ainsi que d’une paire d’écouteurs ou mieux : un casque ! On peut alors se rĂ©partir les rĂŽles :

les cartes continent
  • La serveuse gĂ©rera l’application,
  • Le maitre d’hĂŽtel recevra un bloc note (fourni) et un crayon
  • Les cuistots (tous les autres joueurs) seront chacun responsables des spĂ©cialitĂ©s d’un continent, ainsi que d’un ou plusieurs types d’ingrĂ©dients.
Toute l’Ă©quipe en cuisine, ainsi que les clients

C’est parti ! Une fois l’application lancĂ©e la serveuse peut prendre la premiĂšre commande, grĂące au casque, elle est la seule Ă  entendre le client : « tchyou tsĂ© tswo dĂš Â». AprĂšs une ou plusieurs Ă©coutes (selon la complexitĂ© du son), elle pourra transmettre ce qu’elle a entendu au maitre d’hĂŽtel (et aux cuistots : « Table 2 : sioutsĂ©tsobĂš Â». Le maitre d’hĂŽtel prend note du numĂ©ro de table et du son et coordonne les recherches de l’équipe de cuistots, en rĂ©pĂ©tant le son obtenu (ou presque) si besoin : « Il nous faut du siotsĂ©tsobĂ© ! Â».

Pendant ce temps, la serveuse peut aller Ă©couter le client suivant et les cuistots cherchent sur leur cartes quel aliment pourrait convenir. Pour cela, ils ont chacun un paquet de cartes correspondant Ă  un continent, chaque carte reprĂ©sentant une langue et comportant 6 spĂ©cialitĂ©s. Pour nous y retrouver plus facilement, les menus sont translittĂ©rĂ©s en français, cĂ©ta dir kil son Ă©cri com on lĂ© pron’onserĂš an francĂ© (oui je sais, ça pique aux yeux, mais quand il s’agit de langues Ă©trangĂšres, ça passe mieux).

Plus qu’Ă  trouver la ligne correspondante… Ici, les cartes liĂ©es Ă  l’Asie

Une fois le plat trouvĂ©, il faut encore trouver le bon aliment, et lĂ  encore, ce sont les cuistots qui travaillent en retrouvant l’illustration correspondante. On peut alors tout transmettre au maitre d’hĂŽtel, qui le transmettra Ă  la serveuse accompagnĂ© d’une carte comportant le numĂ©ro de table. La serveuse, quand elle aura un moment, pourra encoder les rĂ©ponses dans l’application afin que le client soit content.

La commande complétée


Au bout de 6 minutes, la partie s’arrĂȘte et on voit si l’objectif est atteint. Si oui, on peut passer au niveau suivant, sinon il faudra rĂ©essayer.

6 minutes, c’est court, non? Il faut servir combien de table?

Oui, 6 minutes, c’est trĂšs court. Et comme on utilise une application, ça permet d’avoir des niveaux progressifs. Le temps reste inchangĂ© mais le nombre de tables va augmenter progressivement. Par ailleurs, la difficultĂ© des langues entendues va aussi augmenter au fil des niveaux. On aura de plus en plus souvent des langues comprenant des sons que l’on ne connaĂźt pas et qu’il est vraiment dur pour nous de rĂ©pĂ©ter. Ainsi, dans le tout premier niveau il faudra servir 6 tables et les langues parlĂ©es ne seront pas trop difficiles Ă  reproduire. Mais dĂšs le niveau suivant, pour le mĂȘme nombre de tables, on se rend compte que c’est un peu plus compliquĂ©… Et Ă  certains paliers, on dĂ©bloque du contenu qui nous fait ajouter de nouvelles cartes dans le jeu : de nouvelles langues, de nouveaux aliments ainsi que de nouvelles tables !

Et l’application dans tout ça?

Clairement, les jeux avec application c’est pas trop mon truc Ă  la base. Mais dans certains cas, il faut bien reconnaitre que c’est une fameuse plus-value et que ce serait dommage de s’en priver. Ici, ça va mĂȘme au delĂ  de ça : l’application Ă©tait indispensable pour que le jeu puisse voir le jour. Elle permet d’entendre la bonne prononciation des plats, de les associer aux clients et ainsi ĂȘtre sĂ»r que l’on a servi le bon menu Ă  la bonne personne. Par ailleurs, elle permet de voyager en allant Ă©couter locuteurs et de dĂ©couvrir Ă  quoi correspondent exactement les plats que l’on prĂ©pare (on ne peut malheureusement pas les goĂ»ter…). Donc pour moi, c’est un Ă©norme plus ! Et dans les semaines qui viennent, de nouvelles fonctionnalitĂ©s devraient apparaĂźtre afin de la rendre encore plus attrayante.

Une association avec le Laboratoire Dynamiques des langues de Lyon

Eh bien oui, derriĂšre ce jeu, il y a un travail scientifique considĂ©rable ! C’est ça qui est incroyable ! Le jeu a demandĂ© un travail titanesque de collecte de donnĂ©es. Il a fallu plus de 4 ans Ă  l’Ă©quipe pour le dĂ©velopper, dont une annĂ©e passĂ©e Ă  collecter les Ă©chantillons sonores. Au final, ce sont 60 langues et 360 spĂ©cialitĂ©s locales qui sont prĂ©sentes dans le jeux. Presque tous les Ă©chantillons sonores ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s par des personnes dont c’est la langue maternelle. Certains dialectes sont mĂȘme en voie d’extinction comme le nĂ©guidale qui n’est plus parlĂ© que par 7 personnes dans le monde ! Toute une Ă©quipe de linguistes a donc travaillĂ© dur pour permettre d’avoir toutes ces donnĂ©es, mais aussi de faire dĂ©couvrir aux joueurs le mondes des langues et de la linguistiques. Ainsi, dans chaque boĂźte, on retrouve un livret passionnant de 60 pages expliquant en dĂ©tail comment le jeu a Ă©tĂ© pensĂ© mais aussi les dĂ©fis et problĂšmes soulevĂ©s par celui-ci. Cela permet aussi d’acquĂ©rir quelques notions de bases en linguistique. C’est vraiment trĂšs riche, trĂšs accessible tout en Ă©tant complet et cela donne une profondeur supplĂ©mentaire au jeu. La structure a Ă©tĂ© pensĂ©e pour permettre de sĂ©lectionner les infos qui nous intĂ©ressent assez facilement et de choisir ce que l’on lit en fonction du temps que l’on veut prendre (mais je vous prĂ©viens, dĂšs que l’on commence, on ne s’arrĂȘte plus).

Et mon avis?

Sans surprise, j’ai adorĂ© ! Ce jeu est un rĂ©el coup de cƓur, de ceux qui durent longtemps et dont on ne se lasse pas. Facile Ă  expliquer, rapide Ă  prendre en main, mais avec une Ă©norme marge de progression, il est parfaitement Ă©quilibrĂ© et est trĂšs addictif ! Depuis que j’ai la boĂźte, j’ai enchainĂ© les parties et j’en redemande. Et Ă  priori, je ne suis pas le seul car des joueurs ont dĂ©jĂ  signalĂ© ĂȘtre arrivĂ©s au bout du bloc-note (ce qui fait quand mĂȘme 80 parties en un peu plus d’une semaine !). La sauce prend, on s’amuse, on se surpasse, et petit Ă  petit on commence Ă  reconnaĂźtre certains sons jusqu’alors inconnus. Le fait que ce soit de vraies langues parlĂ©es par de vraies personnes ajoute une dimension supplĂ©mentaire qui allonge la durĂ©e de vie du jeu. On finit souvent les parties en allant voir ce que l’on a prĂ©parĂ©, en réécoutant la prononciation et en la comparant Ă  ce que l’on entendait au dĂ©part, sans le support Ă©crit. C’est un jeu qui fait voyager, qui ouvre Ă  de nombreuses cultures et qui met l’eau Ă  la bouche. Je me demande d’ailleurs si l’Ă©quipe de crĂ©ation du jeu Ă  pu goĂ»ter Ă  tous ces plats exotiques… Et puis, je reste Ă©bahi et franchement admiratif par l’ampleur du projet et le fait qu’il ait pu ĂȘtre menĂ© Ă  bien. Je trouve les jeux Ă©ditĂ©s par Opla de plus en plus aboutis, et j’ai vraiment hĂąte de voir ce qu’ils nous rĂ©servent pour les prochaines annĂ©es, car des pĂ©pites ainsi, on en redemande !

Enfin, je ne l’ai pas mentionnĂ© car c’est une habitude chez eux, mais la dĂ©marche est tellement forte et inhabituelle que ce serait une honte de ne pas en parler : les Jeux Opla ont une approche consciente et responsable de la production de jeux. Ainsi, tout est produit dans un petit pĂ©rimĂštre autour de Lyon, avec les matĂ©riaux les plus Ă©cologiques possibles. Ici, pas de greenwashing, c’est sincĂšre et ça fait vivre l’Ă©conomie locale ! Alors, mĂȘme si les jeux doivent quand mĂȘme voyager jusque chez nous, c’est une initiative Ă  soutenir afin de pousser le monde du jeu Ă  devenir de plus en plus responsable…

Maxence

PS : Pour ceux qui seraient déjà arrivés au bout du bloc-note : le fichier imprimable est disponible ici.


Et si vous aussi vous aimez les Jeux Opla, rendez-vous demain pour une annonce sympathique, une fois !

Fiche technique :
Auteurs : Florent Toscano et Julien ProthiĂšre
Équipe scientifique: Egidio Marsico, Marion Cheucle, SĂ©bastien Flavier, Jennifer Krzonowski, Emilie Ribeiro et Sophie Kern, Myriam et Paola.
Locuteurs : lĂ  je ne m’amuse pas Ă  recopier, il y en a 60 !
Illustrateur : Stéphane Escapa
Graphisme : Bony
Editeur : Jeux Opla
En collaboration avec : Laboratoire Dynamique du langage, CNRS, Université LumiÚre Lyon 2, Labex Aslan, Pulsalys
DistributeursGeronimo (BE), Pailles éditions (FR)
Age : 10 +
Joueurs : 4 Ă  8
DurĂ©e : 6 minutes par partie (mais on en fait d’office plusieurs)
Prix : Environ 25€

Auteur / autrice

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