La vallée des Marchands
Coups de Cœur

La vallée des marchands

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Je suis fan des deckbuildings, je le confesse. Les combos de cartes et autres sont mon dada. Alors quand une boite de jeu me promet un deckbuilding compétitif et intelligent, que voulez vous que je fasse d’autre que de brûler d’envie de le tester, une fois?
Et bien, de passer à l’acte et de le tester, bien sûr.

Le concept

La grande et célèbre guilde des marchands recrute, et bien sûr chacun veut en faire partie. Pour arriver à rentrer dans la guilde, il faut se constituer un étal de 8 lots de valeurs crescendos le plus rapidement possible.

Pour ce faire, il va falloir négocier des articles venant des diverses tribus animales de ce monde fabuleux, revendant sa camelote pour obtenir des objets plus intéressants à mettre sur son étal ou pour en utiliser les effets.

En effet, chaque carte peut avoir plusieurs utilités, mais n’oubliez pas que l’objectif final n’est pas de collectionner ou de se construire un deck de fou, mais bien de finir son étal le plus vite possible. Car là était mon erreur lors de ma première partie.

Quatre actions pour des tours rapides

Le tour de chaque joueur se passe comme suit : Le joueur a 5 cartes en main, ses autres cartes sont dans sa pioche ou sa défausse.

Durant la phase d’action le joueur peut choisir parmi 4 actions : acheter une carte dans le marché, jouer une « technique » de notre main, construire son étal, défausser des cartes.

Acheter une carte sur le marché doit se faire avec nos cartes en main, on doit se défausser d’autant de cartes afin que leur valeur totale soit au moins égale à celle de la carte qu’on veut se procurer ( + un surcoût si la carte n’est pas la première du marché). On peut dépasser la valeur, si on ne sait pas donner le montant exact, mais pas acheter 2 cartes avec une même défausse.
Nos cartes en main peuvent donc être utilisées pour leur valeur.

Jouer une technique depuis une carte de sa main, c’est défausser sa carte de type « technique » et en appliquer les effets.
Certaines cartes ont un + en haut à gauche, elles permettent de jouer des combos, et de faire une autre action après avoir joué cette carte.
Attention, les cartes de type « passif » ont des effets que l’on utilise de manière opportuniste, sans consommer une action donc.
Nos cartes en main peuvent donc être utilisées pour leur effet.

Un exemple d’étal

Construire son étal est l’action primordiale du jeu. En effet, le but étant de construire son étal de 8 emplacements. Cette action permet de poser une ou plusieurs cartes pour remplir un emplacement de son étal. Rappelons que chaque emplacement de l’étal doit avoir une valeur totale strictement égale à sa position dans l’étal.

Se défausser de cartes, c’est l’action joker, quand on ne sait pas quoi faire d’autre et qu’il nous faut pour refaire notre main. Ainsi le jeu n’est pas bloqué.

Une fois l’action exécutée (et les actions supplémentaires obtenues éventuellement via les cartes « technique »), le joueur remplit sa main à 5 cartes en piochant, et remplit le marché s’il a fait un achat.

Voyez, le tour de jeu est assez rapide, normalement. Le but est assez simple aussi, car une fois l’étal construit de 8 emplacements, le jeu se termine immédiatement.

Différentes peuplades pour une adaptation de style de jeu

La boite de base contient 6 peuplades donnant un ton différent à son jeu. On va mettre en jeu autant de peuplades que de joueurs, plus un.

Déja je vous tease, car je vous parle de « boite de base ». En effet, il existe une boite « stand alone » avec 6 autres peuplades à combiner avec la boite de base que j’ai testée ici.
La 2eme boite ainsi que l’extension seront testées dans un autre billet, sous peu. Promis.

Les différentes cartes de chacune des peuplades
6 peuplades pour une plus grande variation de jeu

Les aras écarlates brusques

C’est une peuplade qui va faciliter la gestion de la main, permettant par exemple de piocher ou d’avoir plus de cartes en main.

Les pandas géants négociants

En tant que bons négociants, ils permettent de faciliter les achats sur le marché.

Les écureuils volants amasseurs

C’est la peuplade qui va vous aider à aménager votre étal, permettant de truander et d’utiliser de la camelotte, ou de panacher entre les peuplades dans son étal.

Les ratons nordiques chapardeurs

La peuplade idéale pour qui aime les interactions et gêner les adversaires.

Les ocelots chanceux

Cette peuplade apporte un peu de chaos et de chance dans le jeu avec une gestion d’effets liés à un dé spécial.

Les caméléons ténébreux adaptables

Les effets des caméléons permettent de copier les effets des autres cartes. Ils sont plutôt conseillés pour les joueurs expérimentés.

Mon avis

Un bon jeu de fin de journée. Un jeu qui peut se jouer sur une pause de midi au bureau ou après une journée de travail. Clairement si vous prenez plus de 30 minutes à jouer, remettez en question votre optimisation de jeu.
Le but étant bel et bien de finir le plus rapidement possible, mettez au placard votre habitude de farmer des cartes intéressantes et de les garder en main. C’est le bon coté de ce jeu: rapide et pourtant on se doit de réfléchir.

Ma première partie

Le jeu se joue rapidement, le disais-je, et il faut garder cela à l’esprit.
Lors de ma première partie, nous avons joué à 2 joueurs, en prenant les Aras, les pandas et les écureuils. Ce qui semblait être la configuration la plus propice à une partie découverte.

Notre erreur de jeu fut l’erreur des débutants: collectionner les cartes intéressantes. Du coup je me suis retrouvé avec 3 belles cartes pour gérer ma pioche, par exemple.

Mais ma compagne a commencé à construire son étal, et là j’ai été pris en porte à faux. Car c’est là le but, et non pas collectionner des supers cartes. J’ai pu certes contrôler ma pioche par des effets de cartes, mais pas assez rapidement pour monter mon étal plus vite qu’elle.

Notre première partie a donc été un peu en demi-teinte, vu qu’on a limite joué en 2 phases : une pour construire notre deck, et l’autre pour rusher notre étal.

Le fun vient avec l’expérience

Avec l’expérience, notre mode de jeu a changé et nous avons commencé à calculer les cartes prises, pour faire des étages de notre étal avant de calculer les effets techniques (bien qu’il faut quand même garder cela à l’esprit). Le jeu gagne alors toute sa complexité.

L’avantage avec ce jeu, c’est que si la première partie n’est pas la meilleure expérience, les parties sont courtes et peuvent s’enchaîner en ayant à l’esprit les erreurs précédentes.

Un jeu modulaire

Je dois aussi avouer que le coté linéaire et « amical » de la configuration de base ne m’a pas spécialement séduit. Je suis un joueur qui aime empêcher son voisin de gagner. Dès lors, les autres peuplades me conviennent mieux. Mais j’en connais qui préfèrent être pacifiques.

C’est la seconde force de ce jeu. Les 6 peuplades peuvent être mélangées et créer des combinaisons qui peuvent se marier à beaucoup de styles de jeu. Ainsi le jeu peut plaire selon que vous mettez en avant telle ou telle peuplade selon votre tablée.

Et comme je vous l’ai dit aussi plus haut, une deuxième boite de 6 autres peuplades est sortie, ainsi qu’une extension. Ce qui va donc encore appuyer sur le côté modulaire. Je vais revenir sur une comparaison entre les 2 boites dans un autre article pour ne pas surcharger celui-ci.

J’avoue que l’expérience de jeu change vraiment que l’on prenne les écureuils volants (fortement conseillé pour une première partie car ils facilitent la construction de l’étal) ou des caméléons, qui sont pour les pros des combos (je copie la carte du marché qui permet de copier ta carte et qui me permet de poser la carte dans mon étal à ce niveau). J’ai une affection certaine pour les ocelots chanceux, qui permettent par moment d’échanger nos cartes avec celles de l’adversaire qui mettent la pression qu’il faut entre nous.

Des illustrations au top

De la boite aux cartes, c’est vraiment ce qui rend le jeu séduisant et agréable : des dessins vraiment artistiques.

Si on aurait pu craindre avec un thème animalier à une ambiance enfantine, ce n’est pas le cas. Les dessins ne sont pas réalistes, mais pas infantilisant non plus. C’est le juste milieu qui va attirer l’œil de tous les âges.

Je pense que c’est par ce point qu’on peut accrocher un enfant (d’âge raisonnable, comme 10 – 12 ans) au jeu de deckbuilding. Et que peuvent rêver de mieux des parents ludistes qu’un jeu pouvant séduire leurs enfants sans être un jeu trop simplet?

En bref

Ce que j’ai vraiment aimé dans ce deckbuilding c’est l’aspect modulaire et l’objectif clair et précis. Un jeu rapide mais pas bâclé. Le tout enrobé d’illustrations vraiment très jolies.

J’aurai comme seul regret de ne pas avoir un tapis de jeu par joueur permettant de bien classer les étages de mon étal, avec la valeur de chaque étage. Mais c’est une bonne idée de goodies 🙂

Fiche technique

Auteur : Sami Laakso
Illustrateur : Sami Laakso
Éditeur : Bragelonne games
Distributeur : Gigamic
Joueurs : 2 à 4
Durée : 30 minutes
Âge : 12 +
Lien vers boutiques partenaires : Philibert

Auteur / autrice

  • Jonathan

    Jeux préférés : Elysium, Seeders – Exodus, Dicium, Euphoria, La Gloire De Rome, Scythe, Colt Express, Smash up Autres centres d’intérêt : mangas, littérature générale, impro, animation, découvrir de nouvelles choses tout simplement Caractéristiques : A toujours trop peu d’étagères pour ranger ses jeux et ses livres. Toujours prêt à s’engager et à se surbooker, mais il veut tout tester.

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