13 Couronnes, pour une épiphanie ludique
Vous êtes de nature autoritaire et c’est vous qui faites la loi ? Je ne sais pas si ce jeu vous conviendra… Il risque de mettre à mal votre stratégie et votre patience. Pour autant, si vous avez la hargne suffisante vous aurez peut-être le dernier ou plutôt la dernière couronne !
Un jeu facile de transport comme d’explication et surtout, il ne nécessite pas une importante superficie d’espace de jeu comme autour d’une bière au café du coin avec ces potes. En d’autres mots, un jeu idéal pour les amis mais, aussi, la famille allant de 2 à 5 joueurs pour une partie de maximum 30 minutes. Nous devons ce jeu à Romain Caterdjian pour le concept, les illustrations sont celles de Vincent Joassin (ses fans auront certainement reconnus sa patte). C’est édité par Yoka By Tsume et distribué par Abysse Hobby. Vous le retrouverez sur les étagères de votre magasin de jeux préférés pour un prix minimal de 13,50€.
La mise en place
- Placez au centre de la table, la carte 1er Roi. C’est le roi au pouvoir en début de partie.
- Mélangez soigneusement les cartes restantes, surtout lors de la première partie, pour constituer une pioche face cachée
- Constituez une réserve avec les pions (8 blasons et 4 gardes) et les 65 couronnes
- Distribuez aux joueurs 6 cartes chacun
- Le joueur le plus généreux est désigné premier joueur. Pour compenser l’avantage, dans l’ordre du tour, les autres joueurs reçoivent une compensation en couronnes. Le 2eme joueur prend une couronne, le 3eme joueur prend 2 couronnes et ainsi de suite.
Le tour de jeu
Dans le sens horaire, les joueurs vont avoir la possibilité de réaliser l’une des 3 actions suivantes :
- Appliquer la loi du Roi au pouvoir
- Changer le Roi
- Refaire sa main
Le gagnant est celui réunissant 13 couronnes.
Dans le cas « Appliquer la loi du Roi au pouvoir », vous allez devoir remplir la loi indiquée sur la carte Roi en vue d’obtenir une récompense. L’ensemble des lois sont régies par des symboles. Il n’y a jamais de texte ! Il faudra faire deux ou trois aller-retours dans le livret de règles pour se souvenir de la signification des symboles lors de la première partie.
Dans le cas « Changer de roi », vous déposez une carte de votre main sur celle au centre de la table. C’est maintenant, cette loi qui s’applique à l’ensemble des joueurs. La durée sur le trône est régulièrement courte… C’est un peu comme dans Games Of Thrones…
Dans la dernière possibilité, vous pouvez refaire votre main en défaussant n’importe quel nombre de cartes (même zéro) et ensuite piochez de nouvelles cartes afin d’en avoir 6 au total dans votre main.
Une petite spécificité de certaines cartes, celles avec des fenêtres. Lorsque vous posez cette carte, c’est la loi du roi précédent qui s’applique toujours. En effet, elle reste visible au travers de la fenêtre de la carte que vous venez de poser.
Il reste les fonctions des pions « Blason » et « Garde ». Les premiers seront défaussés pour remplacer une carte de la même couleur lors de l’application d’une loi ou lorsque vous devez révéler l’une de vos cartes de cette couleur. Le second se joue à la fin de votre tour et vous permet de protéger votre Roi sur le trône. Pour supprimer le garde, l’adversaire doit vous donner une carte de sa main.
Quelques exemples
Mon avis
Du côté de la mécanique, on est face à un jeu accessible pour tous mais avec une très chouette rejouabilité. Il n’y aura jamais une partie qui ressemble à l’autre grâce à cet effet de changement permanent de « règles » lié à la destitution et l’institution des différents rois ou reines.
On est tout de même dans un jeu où il faudra être stratège pour suffisamment coincer l’adversaire tout en s’assurant d’avoir une bonne main pour réaliser les lois en vigueur du royaume soit pour obtenir des couronnes, des bonus ou encore pour quelques fourberies.
L’interaction est très présente. On n’a pas le temps de s’embêter en attendant le tour du voisin. Il faut toujours être aguet tant du côté de la loi en vigueur mais aussi de ce qui se passe à côté sans oublier son propre jeu. Il y a juste la question des couronnes, j’ai joué à plusieurs parties avec les couronnes visibles et les couronnes cachées pour chacun des joueurs. On a testé cela car on a remarqué que dans une partie où celles-ci étaient visibles, les adversaires fonçaient sur le majoritaire et lui faisaient en voir de toutes les couleurs. D’un côté c’est relativement frustrant de se sentir clairement attaqué de toute part. De l’autre, c’est le sort des Rois avec trop de pouvoir non ?
Le fait de les cacher apportait une surprise quand quelqu’un annonçait les avoir. On ne le voyait pas toujours venir et à un moment, cela devient compliqué de se rappeler ce que possède chacun des joueurs. J’ai envie de dire sur le coup que vous pouvez jouer avec les deux méthodes, cela fonctionne. Prenez celle qui vous convient le mieux.
Du côté esthétique, il faut savoir que j’adore le style graphique de Vincent Joassin. D’ailleurs, je me suis déjà étalé sur cela dans mon article sur Contract. J’adhère totalement au flat design. C’est propre, c’est net et c’est joli si on aime ce style-là. La qualité du matériel, en lui-même, est chouette avec des cartes solides et des jetons bien épais qui pourront résister à la hargne des rois et reines en lice pour le trône.
Au final, on y rejoue sans détour et on enchaîne les parties en tentant de jouer les meilleurs coups possibles. C’est un bon jeu pour s’échauffer les neurones avant de rentrer dans un jeu plus velu.
On a aimé :
- La diversité et la variété des parties
- L’absence de monotonie
- La rapidité des règles
- La clarté de la symbolique
- La qualité du matériel
- Le style graphique (goût personnel)
On a moins aimé :
- L’effet de groupe pour empêcher un joueur de gagner.
Fiche technique
- Auteur : Romain Caterdjian
- Illustrateur : Vincent Joassin
- Editeur : Yoka By Tsume
- Distribution : Abysse Hobby
- Age : 7+
- Joueur : 2-5
- Durée : 30’
- Prix conseillé : 13,50€