UPDATE 17/02/2017 : Le jeu est sorti dans le commerce !!!
Un jeu à paraître chez Azao Games, éditeur belge dont on ne vous a pas encore parlé, avec Cesare Mainardi (Atalia) comme auteur, il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. De prime abord, la pochette ne me parlait pourtant pas spécialement. C’est pourquoi, dès cette ligne, je vous invite à le tester, car le jeu en vaut le détour. Mais avant cela, laissez-moi quand même vous expliquer l’affaire.
C’est quoi ?
Dans Spywhere, les joueurs incarnent des espions de différentes nationalités. Ceux-ci devront récupérer les fleurons gustatifs volés de leur pays, mais également identifier la nationalité de leurs adversaires.
Il y a 6 espions de nationalités différentes (ayant chacun une carte « passeport » le représentant), le jeu peut donc se jouer jusque 6 personnes, qui reçoit chacune une carte « passeport » qu’il garde évidement secrète. Chaque joueur reçoit également une série de cartes « identification » représentant les 6 nations, il choisira sa couleur de prédilection parmi les 6 séries.
Les autres cartes, sont celles « nationalité ». 108 au total, 18 par nationalité. Chaque joueur en reçoit 3 en début de partie. 5 sont révélées au centre de la table et le reste forme la pioche face cachée.
Attention, pour des parties à 4 joueurs ou moins, il faut retirer une nationalité. On élimine donc les cartes « passeport », « identification » et « nationalité » de ce pays et on les met de côté.
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Les 6 passeports |
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Les 6 cartes « identification » bleus |
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Les 6 cartes « nationalité » |
Ça se joue comment ?
La premier joueur est celui qui a vu le plus récemment un film d’espionnage.
Chacun à leur tour, les joueurs effectuent les actions suivantes :
#1)Piocher une carte « nationalité » et la placer dans sa main (obligatoire).
#2) Echanger une carte « nationalité » de sa main avec une des cinq qui se trouvent faces visibles situées au centre de la table (obligatoire).
Si après cette action, 3 cartes « nationalité » visible identiques apparaissent, le joueur dont c’est le tour peut les éliminer à condition que celles-ci ne représentent pas sa nationalité (facultatif). Il les places alors en une pile « indice » face visible devant lui. En contrepartie, il pioche une carte supplémentaire qu’il place dans sa main. Il remplace ensuite, à partir de la pioche, les 3 éliminées de sorte à en avoir 5 à nouveau.
#3)Identifier la nationalité d’un adversaire en plaçant, face cachée, devant celui-ci, une de ses cartes « identification ». Cette action est facultative et ne peut être réalisée qu’une seule fois par tour. Attention, cette identification ne pourra plus être modifiée jusque la fin de la partie. Une seule chance donc par adversaire !
Une fois ces actions terminées, c’est au joueur suivant.
Quand est-ce que ça se termine ?
Soit quand la pioche est épuisée, soit lorsqu’un des joueurs à réalisé une tentative d’identification sur chacun de ses adversaires.
Dans le second cas, les autres joueurs auront l’occasion de placer une carte identification (face cachée toujours) devant les joueurs pour lesquels ils n’ont pas encore placé de carte.
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Ex : Les cartes du joueur jaune au départ |
Et comment je gagne ?
Et bien, en marquant un maximum de points et ce, de la manière suivante :
Si une personne a terminé le jeu en réalisant toutes les identifications possibles des autres joueurs, elle reçoit 3 points de victoire.
Chaque joueur reçoit un PV par carte de sa nationalité qu’il possède dans sa main
Chaque joueur reçoit un PV par carte de sa nationalité qu’il possède dans sa main multiplié par le nombre d’identifications correctes qu’il a réalisées.
Le joueur avec le plus de PV remporte la partie.
Un exemple de scoring ?
VaL a terminé la partie en identifiant ses 3 adversaires, elle reçoit donc les 3 points bonus. Elle était Espagnole et avait 5 cartes de sa « nationalité » dans sa main, elle reçoit donc 5 points. Elle a identifié Cowmic et Valda, elle multiplie donc 5 (nombre de cartes de sa nationalité accumulées) par 3 (nombre de nationalités identifiées), ce qui lui fait 15 points supplémentaires. Et donc un total de 23 points.
Cowmic a collecté 5 cartes de sa nationalité (5 points) et identifié 2 adversaires (5 x 2 -> 10 points). Il obtient donc 15 points.
Valda a collecté 7 cartes et identifié 1 seule nationalité, elle obtient 14 points [7 + (7×1)].
Et Al, ayant pourtant identifié correctement ses 3 adversaires, mais n’ayant collecté que 2 cartes de sa nationalité, n’obtient que [2 + (2×3)] = 8 points.
C’est donc VaL qui remporte la partie.
Vous le remarquez immédiatement, il est important d’avoir un bon rapport entre les cartes de sa « nationalité » et les cartes « identification » correctement placées chez l’adversaire.
Le nombre de joueurs change la donne ?
A 3 ou 4 joueurs, on ne joue qu’avec 5 nationalités, il est donc encore possible de suivre tout ce qu’il se passe sur la table, et d’essayer de faire de bonnes déductions.
A 5 ou 6, on joue avec les 6 nationalités et là, il est clairement impossible de suivre tout le monde. Il faudra donc se concentrer sur un ou deux joueurs et faire des déductions pour les autres (en fonction des indices, de votre nationalité et des cartes que vous avez déjà attribuées).
A 2 joueurs, chacun reçoit 2 « passeport », et on joue avec les 6 nationalités, la partie prend fin lorsque la pioche est épuisée ou qu’un des 2 joueurs a posé 2 identifications chez l’adversaire. Aucune tentative d’identification n’est possible avant le 5ème tour. Personnellement, je n’ai pas accroché à ce format, je n’en vois pas l’intérêt et le jeu y perd tout son attrait, je ne vous le conseille donc pas pour deux.
Et le graphisme ?
Les illustrations sont réalisées par Olivier Fagnère. Et comme je vous l’avais dit plus haut, la boîte ne tape pas à l’œil de prime abord, et pourtant dès qu’on se retrouve les cartes en main, ça marche bien et on s’attache fort vite au graphisme des personnages. Les passeports sont classes, la représentation de chaque pays et de son plat national fonctionne parfaitement. Bref, tout l’inverse de l’effet que m’a fait la boîte à la première vision. Lors des tests réalisés avec des joueurs différents, j’ai eu droit à chaque partie à « Ils sont vraiment chouette les bonhommes sur les cartes ». Je dis donc bravo !!!
Et le matériel ?
Les cartes sont de tailles correctes pour une manipulation aisée. La taille de la boîte est nickel, on ne nous a pas vendu du vide pour avoir une grosse boîte. Le format est donc adéquat à la taille du jeu et la ludothèque apprécie celui-ci pour son rangement. Les règles sont claires et peu de points nécessitent une relecture. Juste, la manière dont le scoring est énoncé me perturbe, mais en même temps, j’ai pas trouvé mieux pour vous le présenter (c’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait un exemple), c’est surement juste une question de perception. Le jeu est présenté en multilingue : Français, Néerlandais, Anglais, Allemand et Italien.
T’en as pensé quoi au final ?
Autant être clair, j’aime beaucoup ce jeu. Pourtant bluff et déduction, pas spécialement le type de jeu que je recherche, pourtant il fait mouche dans le style.
Dès la deuxième partie, vous savez comment jouer et le bluff est une bonne manière de brouiller les pistes, mais n’en abusez pas car vous n’accumulerez pas de cartes de votre « nationalité » sinon. Ne négligez pas non plus d’être bien attentif aux jeu des autres, les cartes qu’ils prennent, mais aussi celles qu’ils défaussent.
La déduction est fort utile en fin de partie mais pour ce faire, il faut que vos premières « identification » soient bonnes, se concentrer sur un ou deux joueurs est donc mieux que de s’embrouiller en essayant de suivre tout le monde, on s’emmêle les pinceaux au final.
Provoquer la fin de partie est aussi une manière de marquer plus de points, mais il faut quand même une bonne main pour que ça porte ses fruits.
Ne pas sous-estimer les possibilités « indice » également. En lisant les règles, je ne voyais vraiment pas en quoi cela pouvait être intéressant de dévoiler aux autres une nationalité qui n’est pas la vôtre. Mais il y a des cas où c’est déjà évident que vous n’êtes pas celle-ci (quand par exemple, vous avez défaussez les 3 cartes qui sont sur la table ou que personne n’a pris ce type de carte depuis le début de partie alors qu’on est au tour 5), et une carte supplémentaire (si elle est de votre nationalité) rapporte vite 2 ou 3 points supplémentaires.
Le jeu s’explique facilement, peut se jouer avec des novices. De plus, les parties sont courtes et il donne envie de rejouer immédiatement (c’est toujours bon signe).
Est-ce qu’après tout ce que je viens d’écrire je dois encore vous le dire ?!?
Testé et approuvé par Cowmic, il sortira régulièrement de la ludothèque, et la prochaine fois que je vois Cesare, je le défie lors d’une partie avec l’équipe DJUF.
On oublie clairement le mode 2 joueurs et on le teste de 3 à 6 joueurs, vous passerez un bon moment. Et si comme moi, vous aurez envie d’en refaire une, c’est que vous êtes du même avis 🙂
Au plaisir de vous écrire une fois (je veux bien en écrire plus souvent, des articles qui sortent tout seul de mon clavier comme celui-ci).
Cowmic
Fiche technique :
Auteur : Cesare Mainardi
Illustrateur : Olivier Fagnère
Prix : +/- 15€
Age : 8+
Durée : 20 minutes
Joueurs : de 2 à 6
Editeur : Azao Games
Distribution Belgique (et France) : Atalia
Sortie en magasin vers fin 2016 / début 2017 mais déjà une centaine d’exemplaires disponibles.