Settlement
Coups de Cœur

Settlement

Un peu passé sous les radars, le jeu Settlement est sorti en 2022 et trône souvent assez bien dans les magasins de jeux spécialisés.
Je dois avouer que je trouve la boite particulièrement jolie et que je suis assez attiré par tout ce qui est colonisation (Settlers en anglais).

Du coup, je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir le tester. Ce jeu que je pensais assez lourd et stratégique s’est révélé être un jeu familial même s’il y a plusieurs règles, mais pas moins stratégique. Une surprise que j’ai appréciée à sa juste valeur.

Le concept de Settlement

Dans Settlement vous allez incarner un chef de village. Votre but, faire prospérer votre village, explorer les alentours, combattre des monstres et surtout inviter des héros pour marquer des points de victoire.

Le gagnant de la partie sera celui qui aura marqué le plus de points de victoire, ceux-ci s’acquièrent en invitant des héros ou via un bâtiment de son village.

plateau central de Settlement
Le plateau central, accessible par tous les joueurs va servir de « magasin » pour acheter nos bâtiments mais aussi pour piocher nos tuiles d’exploration et nos nouveaux héros

Une action par tour, jusqu’à ce qu’on passe

La mécanique du jeu est assez courante : nous avons une liste d’actions possibles à faire pendant notre tour, on en fait une et c’est au joueur suivant jusqu’au moment où on ne peut ou ne veut plus faire d’actions. A ce moment là, on passe son tour et on attend que tous les autres joueurs ont passé le leur pour recommencer une manche.
Chaque action demande de placer un ou plusieurs ouvriers sur une case.

Les différentes actions disponibles sont :

  1. Construire un bâtiment dans son village : Sur le plateau central, le joueur peut choisir 1 bâtiment, payer les ressources demandées et le poser dans une des rues du village sur le bas de son plateau joueur. Il pose 1 meeple sur la case du bâtiment fraichement construit.
  2. Activer une rue : en posant un meeple au début d’une ligne de rue, le joueur peut activer tous les bâtiments de cette ligne.
    Attention, il n’y a de la place que pour 1 meeple en début de rue.
  3. Explorer une région : Le joueur choisi d’explorer une région de niveau 1, 2 ou 3 et pose 1, 2 ou 3 meeples sur la case désirée (selon le niveau). Il tire au hasard une tuile du niveau choisi et la place sur la case explorée. Dès qu’on dévoile la tuile, on enclenche l’apparition d’un monstre. Le monstre de la couleur de la tuile va apparaitre si un héros disponible a un symbole de la même couleur.
    Attention, la case choisie doit être orthogonalement à côté d’une autre case découverte (la première case doit être de niveau 1).
  4. Récolter dans les régions : en posant un meeple au début d’une ligne de la zone d’exploration, le joueur peut activer toutes les régions de cette ligne. Mais enclencher cette action lance également l’apparition des monstres sur les cases.
    Attention, il n’y a de la place que pour 1 meeple en début de zone.
  5. Combattre un monstre : Il suffit de mettre dans la marge le nombre d’ouvriers demandé pour vaincre le montre. Le nombre d’ouvriers peut varier de 1 à 4. Une fois le montre vaincu, vous obtenez la récompense directement (or ou pierres précieuses).
  6. Bâtir une tour : Vous pouvez mettre un meeple dans la marge pour bâtir une tour sur une des zones explorées. Cette tour va empêcher l’apparition des monstres sur cette case.
  7. Activer une tour : Les tours peuvent aussi être activées en posant un meeple dessus et ainsi récolter la ressource de la case.
  8. Passer : L’action terrible qui met fin à la manche pour le joueur.

Action gratuite : inviter un héros, en payant les ressources demandées, le héros rejoint votre village. Un héros permet de gagner des points de victoire ou des ouvriers temporaires, à utiliser 1 seule et unique fois. Cette action peut être jouée n’importe quand, à votre tour.
Dès qu’un héros est pris, on le remplace depuis la pioche de cartes-héros.

De la variété de partie en partie

Cartes héros et artefacts dans Settlement
Les parties se suivent mais ne se ressemblent pas grâce au tirage de héros et surtout aux artefacts.

Ce qui fera que vos parties vont être différentes, c’est les artefacts qui vous confèrent un « pouvoir » mais que vous allez changer de manche en manche.

Certains artefacts donnent par exemple la possibilité de récolter directement après une exploration, d’autres donnent simplement une ressource ou un meeple supplémentaire.

Fin de manche

Une fois qu’un joueur a passé, il récupère ses ouvriers-meeple rouge et défausse les meeples temporaires utilisés (blanc). Il échange son artefact contre un des artefacts disponible au centre de la table. Ensuite il attend que chacun passe son tour.

Une fois que tous l’ont passé, on décale la rivière des héros (en défaussant le plus à droite et en ajoutant à gauche un nouvel héros) et le jeton premier joueur passe au premier joueur qui a passé et une nouvelle manche reprend.

Mon avis sur Settlement

J’ai passé un très bon moment avec Settlement. Un jeu de pose d’ouvriers agréable et fluide. Abordable, je le classe plutôt comme familial que comme expert, car au final, on cumule les ressources pour inviter des héros, ce qui rappelle Splendor, avec une mécanique de base différente.

Rapide et fluide

Une action par joueur et par tour, ça va vite. Du coup, on joue des fois coup sur coup. Pas de long tour de jeu sauf si un joueur part en longue réflexion.

Parce que oui, malgré le fait qu’on puisse jouer vite, la réflexion est de mise. Et le peu de meeple en notre possession fait qu’une mauvaise action peut nous faire rager sur la perte de temps et d’occasion qu’elle occasionne.
Bref, ne cédez pas à la pression des autres joueurs et réfléchissez !

Un démarrage en douceur

Les premières manches se jouent chill : vous allez faire la mise en place de votre village, de vos explorations, … bref, commencer à construire votre plateau de jeu avec lequel vous allez pouvoir développer des interactions ensuite.

En soit le gros avantage de ce démarrage en douceur c’est qu’on a le temps de s’habituer aux mécaniques du jeu avant d’entrer dans le vif. On peut faire des erreurs de jeu, en râlant mais en n’étant pas handicapé pour le reste de la partie.
Les seules choses à vraiment bien penser c’est la mise en place de ses bâtiments dans le village, pour activer les rues intelligemment et faire des combos (récolter une ressource et l’utiliser directement ensuite, par exemple).

Ce que je ne retrouve pas dans Settlement mais que je retrouve à regret ailleurs, c’est que quand on a un démarrage lent, on a une fin qui se précipite. Ici pas du tout. On sent la montée en puissance de notre installation, sans pour autant avoir une conclusion hyper rapide en 3 manches.

plateau joueur de Settlement
Notre plateau joueur représente notre hameau et ses environs. Petit à petit il va prendre forme et permettre une récolte de ressources plus abondante.

Un peu trop centré sur les héros

C’est le seul reproche que je peux faire au jeu : il n’y a que 2 manières de marquer des points. Soit on invite des héros, soit on engrange des pierres précieuses ou des pièces d’or sur un bâtiment (il y a 2 types de bâtiments pouvant faire ça). Et il n’y a aucun autre moyen de scorer. Certes pour y arriver, il y a toute la mécanique de gestion d’ouvriers et de ressources.

Au moins, on ne va pas trop s’éparpiller pendant la partie. Mais on a trop le focus mis sur le même objectif autour de la table.

Des illustrations propres et claires

La boite de jeu est fabuleusement belle. Mais à l’intérieur ce n’est qu’une boite dans laquelle on va mettre pèle mêle les sachets et les cartons.

Les illustrations des cartes et des tuiles sont claires et fonctionnelles. Sans fioriture, c’est juste purement joli. Si on n’a pas l’effet « woaw » de prime abord, on sent que tout porte le jeu et rien ne nous en déconcentre outre mesure.

Classique mais original

A la lecture des règles, j’avoue qu’aucun concept ne m’était étranger. Pour les joueurs avertis, tout donne une impression de « déjà vu ». Mais c’est l’ensemble de tout qui fait que la magie opère. Comme une bonne recette de cuisine dans laquelle les aliments seraient basiques mais l’assemblage donne un plat qu’on redemande (cf : un bon steak frite salade des familles).

Ce qui donne une dimension originale aussi, c’est que chaque action que vous allez faire dans les régions à explorer (exploration ou récolte) va déclencher l’apparition des monstres si la case a un symbole similaire à une des cartes héros disponibles. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Combattre des montres apporte des ressources qui peuvent très souvent vous dépanner ou vous donner accès à un héros. Le combat est une source de ressources comme les autres.

Oh, et oui, grand merci : le combat n’est pas dépendant d’un tirage de dés. On gagne d’office dès qu’on met assez d’ouvriers au combat. Parce que les lancés de dés et moi … vive le fumble quoi !

Fiche Technique de Settlement

Auteur : Oleksandr Nevskiy
Illustrateur : Kryvonos Dmitriy
Editeur : Igames
Distributeur: Geronimo
Joueurs : 1 – 4 joueurs
Durée : 45 à 90 minutes
Âge : à partir de 10 ans
Jeu offert par Geronimo, merci !

Settlement en bref

Settlement est le parfait jeu pour conforter une initiation aux jeux de société modernes. Après être passé par les jeux très simples, Settlement pose les bases car il utilise plein de concepts courants et habituels, mais en les mélangeant avec brio.

Si vous cherchez un jeu de pose d’ouvriers efficace, clair et fluide, Settlement est fait pour vous. Personnellement j’ai vraiment apprécié ce côté frais mais classique.
J’ai bien fait d’être séduit par la boite, car le jeu m’a fort plu.

Je ne m’attendais pas à trouver des combats de monstres a priori, mais l’univers médiéval-fantastique est soft et bien adapté.

Auteur / autrice

  • Jonathan

    Jeux préférés : Elysium, Seeders – Exodus, Dicium, Euphoria, La Gloire De Rome, Scythe, Colt Express, Smash up Autres centres d’intérêt : mangas, littérature générale, impro, animation, découvrir de nouvelles choses tout simplement Caractéristiques : A toujours trop peu d’étagères pour ranger ses jeux et ses livres. Toujours prêt à s’engager et à se surbooker, mais il veut tout tester.

    Voir toutes les publications Webmaster / Chroniqueur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *