
Crimexpress – La MalĂ©diction De Bastet
Dans les jeux d’ambiance, j’aime les jeux qui instaurent un climat immersif et intelligent. Je me dirige donc souvent vers des murder party. C’est donc tout naturellement que quand on nous a proposĂ© de tester une murder party immersive oĂč le maitre du jeu a le droit aussi de jouer sans en connaitre tout le dĂ©nouement j’ai Ă©tĂ© choisi dans l’Ă©quipe tel l’Ă©lu des Meurtres.
Me voici donc Ă la dĂ©couverte du concept de Crimexpress et plus prĂ©cisĂ©ment du chapitre « La MalĂ©diction De Bastet«Â
Le concept de Crimexpress
Le concept est trÚs simple: élucider un crime, ou du moins une sombre affaire. Le coupable est parmi les joueurs.
Le criminel va donc essayer de masquer son crime, alors que les autres joueurs vont essayer de deviner qui est le criminel. Pour ce faire, ils pourront discuter, en apartĂ© ou en groupe, confronter leurs observations et leurs indices, voire acheter des indices Ă l’aide de leurs billets.
Tout au long de la partie, qui dure environ de 2h40 Ă 3h, des Ă©vĂšnements vont amener des Ă©lĂ©ments nouveaux Ă l’enquĂȘte. Ces Ă©vĂšnements arriveront via un tirage de cartes dans un ordre dĂ©fini. Donc le joueur accueillant la partie ne doit rien savoir du scĂ©nario au prĂ©alable, tout est dans les cartes.
Le concept important est qu’il faut jouer votre rĂŽle, discuter et vivre le jeu comme si vous Ă©tiez le personnage. Pour bien attribuer un rĂŽle Ă vos convives, il est dĂ©crit en quelques mots le caractĂšre et la façon d’ĂȘtre de votre personnage. Le livret vous explique alors qui il ou elle est et surtout ce qu’il sait et ce qu’il a fait lors du crime (dans la partie scellĂ©e et confidentielle).

Dans ce cadre, il est donc fortement conseillĂ© de mettre l’ambiance, voire de se costumer. Au plus c’est immersif, au mieux c’est.
Le joueur accueillant va donc prĂ©voir les zones de jeu, 2 piĂšces, dans lesquelles vont Ă©voluer les joueurs. Quelques Ă©lĂ©ments sont fournis dans la boite de jeu, comme des documents sur l’Egypte ancienne, et doivent rester Ă portĂ©e de tous. Une playlist d’ambiance est suggĂ©rĂ©e et un pc connectĂ© Ă internet est requis pour une bonne partie.
Mon avis sur La Malédiction De Bastet avant la partie
J’ai dĂ©cidĂ© de couper mon avis en 2, avant et aprĂšs la partie. En effet, je suis le maitre du jeu, comme on dit, mais je ne sais finalement rien du jeu au moment oĂč j’Ă©cris cette partie de l’avis. Est ce que mon avis va changer et Ă©voluer aprĂšs la partie ? On verra ça.
Avant la partie donc, j’ai ouvert la boite de jeu et regardĂ© le matĂ©riel. Je trouve cela plutĂŽt sympa d’avoir dĂ©jĂ les documents prĂȘts Ă l’emploi. La gazette et les infos sur les dieux Ă©gyptiens, ça va surement bien nous aider.
Un livret intitulĂ© « livre du jeu » est lĂ , je le lis d’office. Quelques pages sont scellĂ©es, je n’y touche pas, ce sont les rĂ©ponses et je ne veux pas savoir, pas maintenant. Je lis les pages accessibles et elles guident bien pour la mise en place. On a mĂȘme des conseils d’habillement. C’est chouette.
3 Hommes, 3 Femmes, comment organiser ça ?
Je regarde juste la couvertures des fiches personnages et lĂ , je suis un peu en panique. Je dois donc organiser une murder party avec 6 personnes exactement. Pas Ă©vident. Et qui plus est, j’ai comme personnages 3 hommes et 3 femmes. J’estime donc avoir cette contrainte dans le choix de mes convives. Je trouve qu’il est plus facile de jouer quand le genre des personnages est clairement dĂ©fini par le joueur ou la joueuse. N’empĂȘche sur le coup, j’aurai bien aimĂ© avoir quelques personnages « non-genrĂ©s » ou qui peuvent ĂȘtre homme ou femme. C’est plus facile pour s’organiser.
En vrai, je propose Ă mes premiers joueurs de choisir leur livret et cela tombe bien, chacun trouve chaussure Ă sont pied. Je distribue mes livrets avec quelques semaines d’avance que chacun puisse se prĂ©parer mentalement mais aussi avec ses accessoires. ET c’est seulement aprĂšs avoir tout distribuĂ© que j’ouvre le livret de mon propre personnage, j’ai donc fait une distribution totalement vierge de toute connaissance.
J’ouvre mon propre livret. Suis-je le criminel ? je ne vous le dirai pas.
Par contre ce que je peux vous dire, c’est que le livret est trĂšs bien fait pour accompagner le joueur. On a des conseils de costume, d’attitude Ă avoir, … vraiment tout pour accompagner et se sentir bien dans son rĂŽle. mais LISEZ BIEN TOUT, plusieurs fois. Pour ne pas commetre d’impairs.
Bon, il va falloir se mettre dans l’ambiance. La partie arrive. Le jeu va commencer.




Mon avis sur La Malédiction De Bastet aprÚs la partie
C’Ă©tait une expĂ©rience vraiment intĂ©ressante.
J’ai l’habitude des murder party qui sont maitrisĂ©e par un Maitre du Jeu omniscient, mais ici il n’y en avait pas.
Le dĂ©but de la partie Ă©tait un peu stressante, pour moi, en temps qu’hĂŽte. Parce que les joueurs se posaient des questions sur le dĂ©roulement et je ne savais pas rĂ©pondre Ă tout.
Le temps passe et on oublie les chapitres
Ce qui m’a le plus perturbĂ©, c’est le sĂ©quençage des chapitres. Je pensais que le jeu allait nous dire quand passer d’un chapitre Ă l’autre, mais en fait non. C’est quand les joueurs pensaient avoir fait le tour de leur jeu actuellement, qu’on a pu passer au chapitre suivant. Et si le livret annonce 1h pour 4 chapitres, nous avons allĂšgrement dĂ©passĂ© le timing dans les 4 premiers chapitres.
Il faut aussi avouer qu’on Ă©tait pris dans les dĂ©couvertes des intrigues que nous proposait le jeu.
Une intrigue bien velue
Sans trop vous en dévoiler, les diverses histoires de chacun des protagonistes apportaient un lot de découvertes assez impressionnant.
Les auteurs ont pu nous faire passer de l’inquiĂ©tude (« c’est quoi cette voix qui fait peur sur l’enregistrement? ») aux rires (fou rire gĂ©nĂ©ral sur les lunettes de toilette … je n’en dis pas plus). Bref, l’histoire est vraiment bien et riche.
Mais pour tout vous avouer, vers la fin, je n’Ă©tais pas sur de moi quand il a fallu voter pour le coupable. Tellement que mes compagnons ont rĂ©ussi Ă faire changer mon vote pour un autre personnage et … mince, j’aurai dĂ» suivre ma premiĂšre intuition). En vrai, on a tous des choses Ă cacher pour brouiller les pistes. MĂȘme le matĂ©riel fourni brouille les pistes, on a une masse d’infos, mais tout n’est clairement pas pertinent dans l’affaire.
Bref, un grand bravo aux auteurs, CĂ©cile Pineau et Xavier BĂ©raud, pour l’Ă©criture de ce scĂ©nario.
Une difficulté bien forte
Si comme je vous l’ai dit prĂ©cĂ©demment, le coupable a rĂ©ussi Ă Ă©chapper Ă la sagacitĂ© de la majoritĂ© d’entre nous, il y avait aussi des Ă©nigmes bien plus complexes durant la partie.
La malĂ©diction de Bastet, comme le titre de ce jeu l’indique, doit ĂȘtre dĂ©jouĂ©e. Et pour cela, je vous le dis directement, il faut ĂȘtre attentif Ă TOUT et en permanance et ce depuis le dĂ©but. Avant mĂȘme qu’on arrive Ă cette quĂȘte secondaire.
A la lecture de la solution, j’avoue que ce point nous a lĂ©gĂšrement frustrĂ©. On aurait aimĂ© que les indices n’arrivent pas avant l’annonce de la quĂȘte.
Surtout que cette découverte nous aide pour une autre énigme.
Mais la difficultĂ© n’est pas identique pour tous les personnages: en effet, un des joueurs a lu son livret et avait dĂ©jĂ une idĂ©e assez claire du coupable. Ou alors il Ă©tait plus malin que les autres.
Bien clarifier les choses
Pour tester cette partie, j’ai voulu regrouper une Ă©quipe de gens ayant des vĂ©cus diffĂ©rents: entre des joueurs de jeu de rĂŽle papier, des joueurs de jeu de sociĂ©tĂ© classique et des rompu Ă la murder party (ma femme et moi). Et je pense que pour ceux qui n’ont pas du tout l’habitude, une mise au point doit se faire et insister dessus.
D’abord, bien rappeler que contrairement au murder party classiques, ici, c’est une murder party compĂ©titive. A la fin, on compte les points et l’objectif n’est pas que la majoritĂ© dĂ©signe le coupable mais de sois mĂȘme trouver le coupable et de ne pas se faire accuser, et ce en dĂ©pensant le moins d’indice possible. Donc il est juste de parler avec les autres, de dĂ©couvrir leurs indices, mais pas spĂ©cialement de se les procurer soi-mĂȘme. S’il faut convaincre, c’est de son innocence, quitte Ă attirer l’attention sur un autre. Et surtout, en fin de partie, lorsqu’on dĂ©signe le coupable, on quitte notre role-play pour incarner le joueur dans la vraie vie.
Certains personnages ont besoin de matĂ©riel qui n’est dit que dans leur description personnelle. Surtout, faites bien attention, c’est important. Ce n’est rien d’Ă©norme et nous avons tous ce qui est demandĂ© chez nous, mais c’est important pour l’histoire.
Dans notre configuration, nous avons laissĂ© une zone « hors role-play » (la cuisine), et c’Ă©tait plutĂŽt chouette, pour justement poser des questions et des Ă©claircissements sans pour autant rester « dans notre rĂŽle ».
Gérer son temps de maniÚre autonome
Pour les habituĂ©s aux murder party, sachez que comme il n’y a pas de maitre du jeu, c’est aux joueurs de faire passer le temps d’un chapitre Ă l’autre. Donc le temps de jeu est thĂ©orique selon que vous ĂȘtes des joueurs verbeux ou pas. Nous avons largement dĂ©passĂ© les 3 heures de jeu parce que nous avons pris beaucoup de temps sur les premiers chapitres.
Vous passez donc d’un chapitre Ă l’autre quand les joueurs se sentent prĂȘts Ă avancer dans l’histoire. D’instinct, chez nous, nous avons considĂ©rĂ© que quand tout le monde Ă©tait de retour dans le salon, on pouvait proposer de passer au chapitre suivant.
Notons qu’il y a des billets dessinĂ©s sur certaines cartes, ceci n’a aucun impact sur le jeu, juste spĂ©cifier qu’il y a durant ce chapitre une action pouvant ĂȘtre payĂ©e avec vos billets.
Fiche technique de La Malédiction De Bastet
Auteurs : Cécile Pineau, Xavier Béraud
Illustrateur : Celtikipooh
Editeur : Crimexpress
Joueurs : 6
DurĂ©e : 2h40 – 3h00
Ăge : Ă partir de 16 ans
Jeu offert par Crimexpress