
Oak
Oak est un jeu qui a attirĂ© notre attention, d’abord par l’aspect graphique, et ensuite par sa mĂ©canique. Il faut savoir que la boite en jette, une fois. Notre partenaire Game Brewer, Ă©diteur belge, rappelons-le, nous a donc fait parvenir une boite.
Pour la petite histoire, Wim Goossens, l’auteur du jeu, est Ă©galement employĂ© chez Game Brewer. C’est donc comme une consĂ©cration pour lui d’avoir pu proposer et voir Ă©ditĂ© son jeu par son employeur directement. Spoiler alert : je pense qu’ils ont eu du flair.
AprĂšs lecture attentive des rĂšgles et une partie de test, voilĂ notre verdict.
Le concept de Oak
Dans Oak, vous allez ĂȘtre Ă la tĂȘte d’une congrĂ©gation druidique. Vous allez envoyer vos druides rĂ©colter des ressources, grimper le chĂȘne sacrĂ© ou Ă©riger des menhirs.
Beaucoup de rĂšgles pour un principe que je pourrais rĂ©sumer en une pose d’ouvriers asynchrones. Mais rĂ©sumer Oak juste Ă cela est un peu trop rĂ©ducteur. Je vais donc me mettre au dĂ©fi de vous en faire un tour d’horizon assez complet, sans pour autant ĂȘtre rĂ©barbatif.
Notons une clause particuliÚre, tous les points de victoire (PV) que vous marquez sont immédiats. Donc il y aura trÚs peu de surprises en fin de partie.

3 druides et 1 grand ChĂȘne
Au dĂ©but de la partie, sur votre plateau joueur, vous avez 3 druides qu’on appellera les druides actifs et 6 unitĂ©s de 3 types de ressources (Plume, Gui et Rune).
Sur le plateau principal, au pied du grand chĂȘne, 7 autres druides, qu’on appellera les druides inactifs, attendent leur mission.
Le plateau principal contient diffĂ©rentes zones intĂ©ressantes. Avant tout, le ChĂȘne sacrĂ© sur lequel peut monter un druide inactif et ainsi aller chercher les bonus sur les diffĂ©rentes branches. Il y a aussi 3 cercles de pierre permettant d’exĂ©cuter divers actions en jouant des cartes et en y plaçant un druide actif. Mais aussi une zone pour construire ses menhirs, une zone de potions, d’animaux et d’artefacts. Nous allons revenir lĂ dessus plus tard.
Un plateau joueur personnel
Chaque joueur a donc un plateau joueur avec des avantages propres. Certain aura plus de facilitĂ© Ă construire des temples, l’autre Ă concocter des potions, un autre Ă rĂ©colter des ressources, etc… en tout 5 plateaux joueurs sont disponibles.
Sur le plateau personnel, il y a aussi 3 emplacements pour stocker vos druides actifs. Seul le dernier emplacement peut accueillir un druide « ainé ». Des emplacements pourront ĂȘtre ajoutĂ©s en construisant des temples.
Vous avez aussi les 3 ressources (Gui, Plume, Rune) limitées à 9 de chaque via un curseur. A début de la partie, vous avez 6 unités de chaque. A chaque manche, vous recevrez 3 unités de chaque.
Au-dessus et en-dessous du plateau, vous pourrez stocker des temples et des familiers. Le nombre limite de chacun est défini par un curseur de limite que vous pourrez déplacer dans une action ci-dessous.

Deck de cartes d’actions
Parmi les actions possibles avec vos druides actifs, vous pouvez activer une des cartes que vous avez en main (3 au dĂ©but du jeu). Chacune des cartes reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment (Gui, Rune ou Plume) qui sera l’Ă©lĂ©ment que vous allez dĂ©penser et contient 4 actions possibles. Les 3 premiĂšres actions vont se faire sur la plateau de jeux au niveau des cercles de pierre. Il y a l’action 1 avec la case une pierre, l’action 2 avec la case double pierres, et l’action 3 avec la case triple pierres.
La 4eme et derniĂšre action consiste Ă faire grimper un des druides inactifs sur le grand ChĂȘne, suivant l’Ă©lĂ©ment de la carte.
Pour exĂ©cuter l’action de la carte, vous allez donc poser la carte devant vous, et placer votre druide actif sur la case correspondante. Si un druide adverse est dĂ©jĂ en place, vous devrez en supplĂ©ment dĂ©placer un de vos druides actifs au pied du ChĂȘne. Il deviendra donc un druide inactif.
Les actions possibles sont :
- AmĂ©liorer un druide, pour le transformer en druide ainĂ© : un druide ainĂ© aura un avantage. Par exemple, il pourra ajouter un emplacement pour des familiers & temples, ou permettre de s’ajouter sur une case « cercle de pierre » dĂ©jĂ occupĂ©e, ou de dĂ©penser moins de ressources pour l’utilisation d’une action.
- Bùtir un temple : dans un temple on peut loger un druide actif supplémentaire & gagner 4 PV ou loger un druide ainé supplémentaire et gagner 2 PV.
- Bouger sur la droite un des curseurs (temples/menhirs ou familiers).
- RĂ©cupĂ©rer 2 druides actifs, parmi les druides inactifs. Mais il faut en poser 1 quand mĂȘme. C’est idĂ©al pour rĂ©cupĂ©rer un druide ainĂ©. Les druides sont placĂ©s sur le plateau personnel, mais vous devez avoir de la place pour eux.
- Acheter un familier, parmi les 3 familiers dispos Ă cotĂ© du plateau de jeu : le joueur le place immĂ©diatement sur un emplacement libre sur le bas de son plateau personnel, Ă gauche du curseur. S’il n’y a plus d’espace libre, il doit payer un supplĂ©ment pour se crĂ©er un espace libre en bougeant le curseur sur la droite.
- Acheter un temple : le joueur le place immĂ©diatement sur un emplacement libre sur le haut de son plateau personnel, Ă gauche du curseur. S’il n’y a plus d’espace libre, il doit payer un supplĂ©ment pour se crĂ©er un espace libre en bougeant le curseur sur la droite.
- Acheter un artefact, parmi les 3 artefacts dispos Ă cotĂ© du plateau de jeu : le joueur le place immĂ©diatement sur un des 2 emplacements sur la droite de son plateau personnel, Ă gauche du curseur. S’il n’y a plus d’espace libre, il doit payer un supplĂ©ment pour se crĂ©er un espace libre en bougeant le curseur sur la droite.
- Concocter une potion, en dĂ©pensant les ingrĂ©dients nĂ©cessaire. Vous avez 3 potions possibles, posĂ©es alĂ©atoirement en dĂ©but de partie. En crĂ©ant une potion, vous ne la dĂ©faussez pas, mais vous obtenez un token qui certifie une potion créée. C’est utile pour un des bonus du ChĂȘne SacrĂ©.
- Obtenir une autre carte d’actions, de votre choix parmi les 3 cartes de votre couleur mise Ă l’Ă©cart Ă la mise en place.

La fin d’un tour
Chaque joueur joue une action Ă tour de rĂŽle. Quand un joueur estime avoir fini les actions pour ce round (soit parce qu’il n’a plus de druides actifs, soit parce qu’il veut prĂ©cipiter son fin de tour), il peut dĂ©cider de passer. Quand un joueur passe, il ne peut plus faire d’actions, mais il peut encore envoyer, Ă son tour, un druide inactif (au pied du grand ChĂȘne) dans la forĂȘt pour rĂ©colter un ingrĂ©dient de son choix. Les ingrĂ©dients sont utiles pour les potions.
Attention, il n’y a que (nombre de joueurs + 2) ingrĂ©dients dans la forĂȘt. Il est donc fort possible que le dernier qui passe son tour n’aura plus grand chose, voire plus rien Ă cueillir.
La fin de la partie
La partie se termine aprĂšs le round 5.
Les seules actions qu’on peut alors faire c’est de faire la potion sombre et prendre les points du grand ChĂȘne. Pour chaque druide arrivĂ© en fin de branche, il y a des points de fin de partie.
Celui qui a le plus de points gagne.
Mon avis sur Oak

Oak est pour moi un bon jeu de placement d’ouvriers, original et dense. J’ai Ă©galement bien aimĂ© le thĂšme du jeu. Un jeu dans l’univers druidique ce n’est pas hyper courant et ça fait plaisir de visiter cet univers.
Beaucoup beaucoup de rĂšgles
C’est vraiment la premiĂšre chose qui frappe quand on ouvre la boite. On commence Ă lire les rĂšgles et c’est dense, trĂšs dense.
MĂȘme si l’Ă©diteur a pris soin de mettre plein d’illustrations et d’exemples, et heureusement, il y en a partout, dans tous les sens.
C’est positif ou nĂ©gatif, mais il faut que vous soyez au courant avant de vous lancer dans l’achat de ce jeu. Il y a plein de paramĂštres et c’est super compliquĂ© de l’expliquer. Quand Yasmin a lu les rĂšgles et a essayĂ© de nous les expliquer, elle a eu du mal, surtout de savoir par quel bout commencer. Moi mĂȘme pour ce tour d’horizon des rĂšgles ci-dessus j’avoue qu’il m’a fallu un maximum de recul et de relecture. Mais j’ai l’avantage d’avoir dĂ©jĂ jouĂ© une partie, qu’elle n’avait pas lors de l’explication orale.
Bref, tenez vous prĂȘts. Mais honnĂȘtement, une fois qu’on a compris tout, ça passe. Tentez peut-ĂȘtre de faire 1 round pour du beurre pour vous y habituer.
Un jeu de placement, mais avec des cartes
Oui, avec des cartes. Bon, nous sommes bien loin d’un deckbuilding, mĂȘme si de nos 3 cartes de dĂ©part, nous pouvons en rajouter 3 autres.
N’empĂȘche, j’ai trouvĂ© ça original d’utiliser des cartes pour dĂ©finir et choisir une des 4 actions disponibles dessus.
Cela permet de changer plutĂŽt que de simplement placer des ouvriers sur les cases du plateau.
Cela apporte Ă©galement un peu de dynamisme. En effet, quand on commence Ă prendre les autres cartes, mises de coĂŽĂ© lors de la mise en place, on a une façon d’aborder les placements de maniĂšre diffĂ©rentes.
Un thÚme bien exploité
Je ne suis pas un grand expert dans le monde celtique et druidique, mais il me semble qu’on a ici tous les Ă©lĂ©ments qui font l’ambiance.
Nous avons le culte autour du ChĂȘne sacrĂ©, mais Ă©galement l’utilisation de Gui et de Runes.
Les références aux familiers avec des noms bien celtes sont aussi bien présentes.


Les illustrations portent superbement aussi le thĂšme et on se sent bien dans la forĂȘt mystique.
Un départ qui oriente le jeu
Ce qui force un peu la façon de jouer, c’est la distribution du plateau de dĂ©part. Clairement, quand on a le plateau personnel permettant de faire facilement des temples, on va dans ce sens. Quitte dĂšs fois Ă perdre de vue les autres moyens de marquer des points.
Pour ma part, j’ai dĂ©marrĂ© ma partie avec la facilitĂ© de faire des potions, ce qui ne m’a pas empĂȘchĂ© de bien faire progresser mes druides et de faire plein de menhirs. Ok, une potion dans la distribution de dĂ©part permettait de faire des menhirs facilement. J’ai donc cumulĂ© cette mĂ©thode.
Par contre, ce que j’ai trouvĂ© le plus dĂ©rangeant, c’est le fait que les 3 potions distribuĂ©es au dĂ©part restent toujours lĂ . Jamais on ne change ces potions. En gros, on peut faire autant de fois qu’on veut la recette de ces potions, mais jamais explorer les autres potions. C’est un tantinet frustrant quand on met le jeu Ă l’Ă©preuve de sa premiĂšre partie.

A contrario, on a moyen de changer les cartes familiers et artefacts en payant 1 gui. Il faut dĂšs fois attendre que quelqu’un se sacrifie pour remplacer les cartes quand il n’y a aucun choix qui plait aux joueurs. Mais honnĂȘtement, 1 gui, ce n’est pas si cher payĂ©. Dommage qu’on ai pas pareil, mais plus cher, pour les potions. Cela permettrait de rebattre les cartes quand le druide fan de potions a trouvĂ© son Mojo.
Fiche Technique de Oak
Auteur : Wim Goossens
Illustrateur : Maciej Janik
Editeur : Game Brewer
Distributeur : Game Brewer
Joueurs : 1 – 4 joueurs
Durée : 90 minutes
Ăge : 12 +
Ma conclusion sur Oak
Un jeu dense mais bien étudié. Ce jeu est fait pour les amateurs de « il y a plein de possibilités de marquer des points ». Cependant il pourrait faire fuir si on ne trouve pas la bonne méthode pour en expliquer toutes les rÚgles.
Parmi les jeux du style auxquels j’ai jouĂ©s, je trouve que c’est un jeu original qui a le mĂ©rite de vraiment occuper les mĂ©ninges tout le long de la partie. Et si scorer au dĂ©but est important, il y a toujours moyen de prendre son temps, prĂ©parer son jeu et monter la piste de points plus tard.
L’univers est vraiment bien exploitĂ©, ce qui renforce le jeu en lui mĂȘme.