Ginkgopolis, 10 ans déjà – l’avis
Ginkgopolis fête déjà son dixième anniversaire ! 10 ans, ça valait bien deux articles. Si tu ne connais pas encore ce monument ludique, c’est par ici que ça se passe. Dix ans après sa sortie, j’en profite pour décrire ici les principes de base du jeu, et vous dire pourquoi j’aime toujours autant ce jeu 10 ans après sa sortie.
Et si tu veux en apprendre plus sur sa création et les personnes à son origine, je t’invite à lire les interviews de son auteur Xavier Georges, et de son éditeur, Sébastien Dujardin, dans l’article associé ici.
Principes de base de Ginkgopolis
Ginkgopolis est un subtil mélange de deckbuilding, de draft, de construction de tableau, de pose de tuiles et de majorité, le tout équilibré aux petits oignons. Dans Ginkgopolis, vous endossez le rôle d’urbanistes chargés de développer une ville du futur, en étendant ses quartiers en largeur et en hauteur. En accumulant le plus de points de réussite, vous deviendrez ainsi le meilleur urbaniste de Ginkgopolis.
Tour de jeu
A chaque tour de jeu, les joueurs vont devoir sélectionner simultanément une carte de leur main, représentant un bâtiment en jeu ou une zone d’urbanisation en bordure du plateau, accompagnée ou non d’une tuile bâtiment.
Ensuite, dans l’ordre du tour et en partant du premier joueur, chacun va révéler la carte sélectionnée et exécuter l’action associée.
a. Exploitation
Si on a joué une carte seule, c’est une exploitation. Cette action va permettre de récupérer des ressources, des tuiles bâtiments ou même directement des points de réussite en fonction de la carte jouée.
b. Urbanisation
Si on a joué une carte Urbanisation accompagnée d’une tuile, on va pouvoir étendre la cité. Pour ce faire, on remplace le jeton Urbanisation correspondant par sa tuile, accompagnée d’une ressource de sa couleur pour en marquer la propriété. Par la même occasion, on va exploiter les bâtiments adjacents à la nouvelle tuile selon les mêmes règles que précédemment.
c. Construction en hauteur
Si on a joué une carte Bâtiment accompagnée d’une tuile, on va étendre la cité en hauteur. On va construire par-dessus le bâtiment de la carte jouée, et en y plaçant un nombre de ressources de sa couleur correspondant à son niveau. Divers surcoûts peuvent s’appliquer si on change de couleur de bâtiment, ou si on place un bâtiment de valeur inférieure à celui qu’on recouvre. Mais surtout, on va pouvoir conserver dans son tableau la carte jouée, et bénéficier de son pouvoir jusqu’à la fin de la partie. Certaines cartes accordent des bonus pour un type d’actions, ou encore des points de réussite selon certaines conditions.
Ensuite, tout le monde passe ses cartes restantes à son voisin (y compris la carte qui désigne le premier joueur), qui complète sa main à quatre cartes et un nouveau tour de jeu commence.
Lorsque le paquet de cartes en jeu est épuisé, le jeu se met en pause. On reprend l’ensemble des cartes défaussées et on y ajoute les cartes des bâtiments construits depuis la dernière pause (signalés par un marqueur spécifique lors de leur construction) pour reconstituer une nouvelle pioche. Et le jeu se poursuit.
Fin du jeu
Le jeu continue jusqu’à ce qu’un joueur ait dépensé toutes les ressources personnelles de sa réserve, ou que la pioche des tuiles se vide une première fois. Dans ce dernier cas, chaque joueur peut revendre des tuiles qu’il possède mais n’a pas encore placées contre un point de réussite chacune. Le jeu se poursuit alors jusqu’à ce que la pioche de tuiles se vide une seconde fois.
A ce moment, chacun comptabilise ses points en additionnant :
- les jetons de points de réputation gagnés pendant la partie;
- les bonus accordés par les cartes de son tableau;
- les majorités sur les différents quartiers (le joueur majoritaire dans un quartier score autant de points que le total des ressources de tous les joueurs présents dans ce quartier, le second gagne autant de points que ses propres ressources présentes, et les autres… rien du tout);
- 2 points par jeton “Changement de main” non utilisé.
Le joueur avec le plus de points de réputation est sacré meilleur urbaniste et gagne la partie !
Ginkgopolis, le verdict
Le jeu
Ginkgopolis mêle avec brio différentes mécaniques ludiques que j’aime beaucoup : la construction de tableau, le draft, les majorités, … C’est un jeu avec un bel équilibre tactique/stratégique. Il faut savoir se fixer des objectifs et rentabiliser les pouvoirs acquis dans l’une ou l’autre voie, mais aussi s’adapter au tirage des cartes et des tuiles bâtiments.
Les tours s’enchaînent de manière fluide, y compris à 5 joueurs ce qui est rare pour un jeu de ce calibre, grâce au choix des actions en simultané. Le jeu perd évidemment un peu de contrôle à 5 joueurs, mais les luttes pour les majorités n’en sont que plus acharnées. A deux joueurs le jeu devient très tactique, car il est possible d’anticiper les actions de son adversaire vu qu’on connait 3 des 4 cartes qu’il a en main grâce au draft. Et se posent donc des questions difficiles à chaque tour : vais-je jouer cette carte qui se combine bien avec ma stratégie actuelle, ou celle-ci qui me rapportera moins, mais qui donnera un gros avantage à mon adversaire si je la lui laisse ?
Le matériel
Visuellement, c’est très satisfaisant de voir la ville s’agrandir au fur et à mesure de la partie, les quartiers changer de main, fusionner, se diviser, … La direction artistique reste bien d’actualité pour un jeu de 10 ans d’âge, et participe à l’immersion thématique. Les couleurs des éléments des joueurs ont été spécifiquement choisies pour être aisément reconnaissables par les joueurs daltoniens, ça mérite d’être souligné. Dans sa seconde édition de 2021, les marqueurs de construction cylindriques ont été remplacés par des meeples grues du plus bel effet.
Le mot de la fin
Un jeu de gestion de ce calibre, jouable de 1 à 5 joueurs avec autant de plaisir, avec de l’interaction et des choix déchirant à chaque tour, c’est évidemment un gros coup de cœur à la maison ! En 10 ans, il n’a pas pris une ride le bougre !
A noter que le jeu a une extension “Les Experts”, qui contient différents modules qui peuvent être ajoutés ensemble ou séparément au jeu de base pour encore plus de renouvellement.
Fiche technique
Auteur : Xavier Georges
Illustrateur : Gaël Lannurien
Editeur : Pearl Games
Distributeur : Asmodée
Joueurs : 1 à 5
Durée : 45 minutes
Age : 13+