Oriflamme, l’as d’or 2020
Il m’a enfin été donné l’occasion de tester le fameux Oriflamme, As d’or du jeu de l’année 2020 au FIJ de Cannes.
Pour tout vous avouer, s’il n’avait pas décroché ce prix, je n’aurais peut-être pas fait attention à cette petite boite assez sombre. Pourtant ce jeu est quand même d’une richesse assez conséquente et passer à coté aurait été un tort.
Je vous développe tout cela dans la suite, une fois.
Le concept
Vous êtes membre d’une des grandes familles médiévales et vous visez à étendre votre influence. En posant vos personnages ou en faisant des intrigues, vous pourrez donc accumuler des points d’influence et gagner la partie.
Les règles du jeu sont assez simples, 3 pages + 1 page de description des cartes. Mais les possibilités sont grandes.
On donne un paquet de cartes à chaque joueur. Chaque joueur a donc 10 cartes identiques (mais aux couleurs de son clan). On en retire 3 au hasard et les joueurs démarrent avec 7 cartes en main.
Deux phases de jeu
La première phase de jeu est une phase de pose. On pose une carte face cachée.
On peut poser sa carte soit au début de la file, soit à la fin, soit par dessus une carte de son propre clan.
La deuxième phase de jeu est la phase de révélation. Dans l’ordre de placement (de gauche à droite) le joueur va choisir de révéler sa carte ou non.
Si un joueur ne révèle pas sa carte, il pose un point d’influence par dessus: il temporise.
Si un joueur révèle sa carte, il prend les points d’influence qui sont dessus et exécute l’effet de la carte (si c’est une carte « intrigue » il défausse ensuite la carte, sinon, il la laisse en place).
Si la carte est déjà révélée, le joueur DOIT exécuter l’action, même si elle lui est défavorable. Par exemple, si son soldat est à côté de 2 cartes à lui, il doit détruire une de ses propres cartes.
Les cartes personnages restent donc en place, on change de premier joueur et on continue ainsi durant 6 tours. Nous avons 7 cartes en main au début de la partie, il va donc en rester une inutilisée.
Le gagnant est donc celui qui a le plus de points d’influence.
Mon avis
Un jeu rapide mais qui donne envie de refaire une partie après.
Un coup mal placé, et c’est la cata
Ma première partie a été un désastre : la mauvaise manipulation des effets, les « manques de bol », et tout ça m’ont emmené à un score de 6. Sachant que souvent les scores se placent vers la dizaine.
Quelques parties plus tard, j’ai obtenu non sans fierté le score de 21. J’ai eu un peu de chance et surtout j’ai réussi à placer mon jeu par rapport à mes adversaires.
En bref, on vit des hauts et des bas. Mais clairement une erreur tactique peut nous coûter la victoire. En même temps, on ne joue que 6 coups.
Donc c’est très rageant de voir son combo démoli, mais aussi jouissif de le réussir.
On vit intensément le jeu, en interaction avec les autres joueurs.
Des cartes de toutes sortes
On pourrait se dire qu’on a que 10 cartes différentes et que du coup les parties se ressemblent. Mais que nenni !
Il y a des cartes de toutes sortes d’effets, à la fois pour détruire les cartes de ses adversaires, mais aussi pour pièger ses adversaires en les incitant à détruire cette carte. La carte intrigue, en effet, permet de toucher un bonus de points si un adversaire la détruit.
Bref, comme les coups de poker, on peut jouer de tous les retournements de situation avec toutes sortes de cartes.
Dix cartes, certes, mais qui font le tour de la question.
Chaque partie est différente car outre le fait de ne jamais commencer de la même manière (sinon, on se fait directement griller), on dispose aussi de 3 cartes aléatoires mises de côté; ce qui nous oblige à nous renouveler.
En 5 parties d’affilée, je n’ai jamais eu de sentiment de « déjà vu ».
J’avoue que je redoute les sorties d’extensions qui vont dénaturer le côté simple du jeu, en le rendant plus lourd qu’il ne faudrait qu’il soit. Sa force reste bien dans sa simplicité à mon goût.
D’ailleurs, on me chuchote à l’oreille que l’extension est prévue pour août 2020 et s’appellera « Oriflamme : embrasement« . elle comprendra 10 nouveaux personnages.
Oh, petit détail qui a son importance pour moi : les cartes rentrent parfaitement dans un format de sleeves Mayday, et une fois sleevées, les cartes rentrent encore tout juste dans la boite. J’ignore si cela a été calculé pour, mais moi, j’adore.
Conclusion
Ce jeu est rapide d’explication et de jouabilité, mais il n’est pas fade. Il nous permet de passer par toutes les émotions, de réussite comme d’échec. Les interactions entre joueurs sont fortes, on ne peut pas jouer sans calculer les autres. Ce qui fait qu’on peut aussi perdre des amis en fin de partie, mais c’est ça, les jeux à « sensations et interactions fortes ».
Fiche Technique
Auteur : Adrien & Axel Hesling
Illustrateur : Tomasz Jedruszek
Éditeur : Studio H
Distributeur : Gigamic
Joueurs : 3 à 5
Durée : 15 minutes
Âge : 10 +
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