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Last Bastion

Amis joueurs obstinés, bonjour.
Oui, je m’adresse directement à vous, vous qui aimez les défis, vous qui pensez que gagner c’est bien mieux quand on a connu la défaite à maintes reprises, vous qui avez envie de relever des défis, vous pour qui « un jeu facile » est à classer avec le Monopoly et le Pictionnary, c’est à dire, dans la pile des jeux « grand public ». Bref, je vais directement m’adresser aux joueurs qui aiment perdre.

Pourquoi je ne m’adresserais qu’à eux ? Simplement parce que je vais vous présenter Last Bastion de chez Repos Production, une fois, et que ce jeu coopératif est juste un défi ludique. Pour tout vous dire, j’ai joué 5 parties à ce jeu, et j’ai perdu 5 fois (3 fois à 3 joueurs, 2 fois à 2 joueurs). Je n’ai vu le boss de fin que 1 seule fois.
Enfin, je vous fais le débriefing complet dans la suite de l’article.

Le concept

Ce jeu est une re-thématisation de Ghost Stories. Je n’ai jamais joué à Ghost Stories, je vais donc vous livrer mon ressenti avec un esprit vierge et sans comparaison avec son grand frère.

Dans Last Bastion, vous incarnez un des héros revenu d’une quête. Vous avez ramené une relique qui appartenait à la reine sinistre, mais elle ne l’entend pas de cette oreille et compte bien la récupérer et pour ce faire, elle va envoyer ses armées contre votre bastion.

Un plateau de jeu à 3 joueurs

Vous voilà donc dans votre bastion de 3 cases sur 3, entouré de 4 murs et assiégé par une horde de monstres attaquant à chaque tour plus nombreux. Et au milieu de tout ça, vous et vos amis (le jeu se jouant de 1 à 4 joueurs).
Il vous faudra résister à l’invasion en attendant l’arrivée du boss et le tuer pour mettre fin à l’attaque.

Chaque joueur a donc 1 personnage, avec une capacité spéciale, 3 points de vie et un équipement. Chaque joueur a également la responsabilité d’un mur avec 3 emplacements pour accueillir l’envahisseur, une couleur spécifique et un malus en cas de surpopulation de l’attaquant.

Chacun à son tour va exécuter les effets des monstres devant son mur, tirer une carte monstre et la placer ou subir le malus en cas de surpopulation. Ensuite, s’il survit à ça, il va pouvoir se déplacer et exécuter une action (selon sa case ou une attaque contre les monstres de l’autre côté du mur).
Les attaques se font à l’aide de dés ou/et d’artefacts.

Pour gagner il faut donc combattre et éliminer tous les boss (si vous jouez en mode difficile ou héroïque, vous avez 2 ou 3 boss).
Pour perdre, il suffit que 3 marques du mal soient présentes dans votre bastion, qu’il n’y ait plus de cartes monstres à piocher, que tous les héros soient morts ou que l’on défausse par inadvertance un boss.

Grosso modo, voici le concept. Le jeu n’est pas compliqué à comprendre, il est juste compliqué à gagner.

Le matériel

Le matériel est vraiment chouette. On a droit à des figurines assez jolies et bien dessinées, un socle ingénieux pour déterminer la couleur de chaque joueur. On a aussi un plateau de jeu modulable pour renouveler l’expérience de jeu. Les cases rentrent pile-poil dans le carré composé par les murs et les plateaux de couleur pour placer les monstres s’ajoutent à l’extérieur de ceux-ci à la façon d’un puzzle.
On notera quand même que ce n’est pas un jeu à jouer sur une trop petite table, l’idéal est une table carrée (ou ronde) pour 4 joueurs, histoire de mettre chaque joueur autour du bastion.

Figurines de personnages


Les illustrations
des cartes et du livre de règles sont également très esthétiques.
Par contre l’iconographie des effets n’est pas toujours instinctive. Question d’habitude ceci dit.

La boite de rangement est pas mal et une protection supplémentaire est apportée aux figurines. Je déplore juste 2 défauts : un manque de sachets pour y ranger les jetons et marqueurs, et je n’ai pas spécialement trouvé où bien placer les morceaux de muraille de mon bastion.

Mon avis

J’ai beaucoup aimé, mais j’ai beaucoup perdu.

En fait, ce jeu joue savamment sur la frustration du joueur à perdre lamentablement mais à vouloir remettre le couvert parce que « la prochaine fois, j’y arriverai ». Et si certaines parties sont réellement frustrantes et rebutantes (quand on n’a pas de chance aux dés), la plupart de mes parties chatouillaient plutôt mon obstination de ludiste.
D’ailleurs, j’ai vécu des parties qui me donnaient l’impression d’avoir super mal joué le coup tout le long, sauf qu’au final, j’étais à 2 cartes du boss, donc pas si loin de la victoire. Ce qui motive à se remettre en selle.

Les parties sont vraiment différentes les unes des autres, l’expérience de jeu avec une équipe de personnages n’est pas la même qu’avec une autre. Même si le tirage de cartes monstres garde un air de déjà vu, notre comportement vis à vis de ceux-ci change.
Bon, après 5 parties d’affilées (oui, j’ai prévenu que j’étais têtu ?), j’avoue qu’on a un peu de lassitude, mais surtout vis à vis du tirage de monstre: « Quoi ? Encore lui ? Mais non quoi ».

Un des boss du jeu

Parlant des monstres de la horde, ce qui fait la difficulté de ce jeu c’est principalement les malus qu’ils nous imposent. Certains d’entre eux bloquent l’utilisation des artefacts et nous obligent à combattre tous les monstres avec nos seuls dés, d’autres nous retirent un dé sur les 3 habituellement utilisables. Alors je vous laisse imaginer mes larmes de sang quand on tire 2 monstres qui bloquent 1 dé chacun et 1 monstre qui bloque l’utilisation des artefacts. Heureusement les créateurs du jeu ont tout prévu et parmi les actions possibles dans le bastion il y a moyen de tuer instantanément un montre en échange d’un point de vie. Sinon, cette situation aurait été inextricable.

Attention à l’expérience de jeu, il faut bien respecter l’ordre des actions à exécuter. A force de jouer, on finit par les oublier ou les faire dans le désordre. Il est très important de bien penser à faire les effets des montres avant de piocher un nouveau monstre. J’avoue que personnellement j’ai toujours tendance à piocher en premier lieu.

Par contre, j’avoue que jouer à moins de 3 joueurs est beaucoup plus compliqué : il n’est pas facile alors de gérer les combats, le nettoyage des marques du mal ainsi que de se réapprovisionner en équipement.

Les dalles à l’intérieur du bastion modulables permettent de renouveler l’expérience de jeu

En bref, Last bastion est un jeu coopératif gagner est un vrai défi. La chance aux dés et aux cartes fera que vous devrez redoubler d’ingéniosité pour que votre équipe puisse gagner. Plutôt pour 4 joueurs, adapté pour 1, 2 ou 3 joueurs.
Un jeu pour ceux qui aiment perdre plein de fois, et ensuite gagner, une fois.

Je n’ai pas encore trouvé la recette de l’équipe qui me conviendrait pour gagner mais je persiste.
Si vous avez déjà joué, je suis ouvert aux conseils 😊

Jonathan

Fiche technique
Auteur : Antoine Bauza
Illustrateurs : Nastya Lehn et Pierre Lechevalier,
Distributeur : Asmodee
Joueurs : 1 à 4
Durée : 45 minutes
Âge : 14 +

Auteur / autrice

  • Jonathan

    Jeux préférés : Elysium, Seeders – Exodus, Dicium, Euphoria, La Gloire De Rome, Scythe, Colt Express, Smash up Autres centres d’intérêt : mangas, littérature générale, impro, animation, découvrir de nouvelles choses tout simplement Caractéristiques : A toujours trop peu d’étagères pour ranger ses jeux et ses livres. Toujours prêt à s’engager et à se surbooker, mais il veut tout tester.

    Voir toutes les publications Webmaster / Chroniqueur

Commentaires

Psyca
25/01/2023 à 15 h 42 min

Suite à mon passage cherz Orbis, j’ai eu l’occasion de tester également Last Bastion !
Nous avions envie d’un jeu coopératif. Jeremy, l’animateur de chez Orbis, nous a donc conseillé Last Bastion. Apparemment, c’est un énorme coup de cœur pour plusieurs animateurs chez Orbis Liège. Mes 3 compatriotes ont adoré ce jeu. Quant à moi, j’ai beaucoup râlé dessus. Un tel acharnement ne devrait pas exister ! Bon … je vous avoue que j’aurais préféré savoir dès le début qu’il y avait 99% de chance que nous allions perdre notre première partie. Pas que je sois mauvaise perdante, mais cela m’aurait aidé à accepter la défaite plus facilement. J’ignorais qu’il s’agissait de ce genre de jeu punitif ^^
Après discussion avec Nemo, un autre animateur, j’ai vraiment envie de retenter une nouvelle partie. Le choix des personnages est vraiment crucial car sans certains pouvoirs, la victoire me semble impossible. Le côté coopératif est vraiment sympa. Moi, qui adore le travail en équipe, je me suis régalée.



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