Castles of Mad King Ludwig
Oooh mon châteauuuu… Qu’il est beau mon châteauuu… |
L’actu ludique belge est encore assez calme en ce moment, j’en profite donc pour vous présenter un [Coups de cœur] commun à Valda et moi-même : Castles of Mad King Ludwig.
Ce jeu ne dira certainement pas grand-chose à bon nombre d’entre vous et pour cause, le jeu est uniquement en anglais et n’est pas sorti dans nos contrées. Il y a bien moyen de se le procurer via le net mais à des prix totalement déraisonnables.
Non, pour se le procurer, il fallait se déplacer jusque Essen, en Allemagne, là où la plus grande supérette du jeu ouvre ses portes une fois dans l’année.
Sorti en 2014 chez Bezier Games, cela fait maintenant bientôt 2 ans que ce jeu est celui auquel je joue le plus. Il s’explique en +/- 10 min, assez rapide (1h30 à 3 joueurs) et est diablement bien fichu, ce jeu mériterait bien une petite traduction et pourtant, à ce jour, ce n’est toujours pas prévu.
Ted Alspach, son papa, est pourtant loin d’être un inconnu dans le monde du jeu : auteur du non moins célèbre Suburbia (qui lui a bien été traduit) et d’un nombre incalculable d’extensions pour Age Of Steam. Je trouve étonnant qu’aucun éditeur ne se soit encore intéressé à la traduction de ce jeu.
On fait quoi dans ce Castle ?
Un château aux formes improbables |
King Ludwig, ou Louis II de Bavière pour nous, a réellement existé et est surtout connu pour son excentricité et son obsession pour les châteaux gigantesques et extravagants.
Dans ce jeu, nous allons donc simplement construire un château, mais un château fou, fou, fou, aux formes assez improbables.
Chaque joueur dispose d’un hall d’entrée auquel nous allons ajouter tour à tour une pièce que nous aurons au préalable achetée.
Ces pièces nous rapportent, évidemment, des points de victoire.
Le joueur ayant le plus de PV en fin de partie est déclaré vainqueur.
Mouais, rien d’excitant à tout cela, me direz-vous. Mais, ça, c’était juste le pitch d’introduction.
Sur le plateau principal, on place un certain nombre d’objectifs dépendant du nombre de joueurs.
Ces objectifs seront valables pour tous et en général, il s’agira d’avoir la majorité dans un type de pièce, d’avoir une configuration précise ou encore d’être le plus riche en fin de partie. Ensuite, chaque joueur va devoir sélectionner 2 objectifs secrets parmi ceux qu’on lui aura distribués.
La partie peut maintenant commencer.
Le premier joueur (appelé le Master Builder dans le jeu) va tirer un certain nombre de pièces de différentes tailles déterminé par des cartes représentant également le compte-tour du jeu.
Il va ensuite en déterminer le prix, et c’est là que vient toute la subtilité du jeu, car les autres joueurs qui achèteront une pièce devront verser leur paiement non pas à la banque mais au Master Builder…. Mouhahahaha, voilà, une bien belle manière de s’enrichir ^_^
Lorsque vient le tour du Master Builder d’acquérir une pièce, il en versera à la banque. Ensuite, on passe le token du Master Builder au joueur suivant et on entame un nouveau tour.
Le token du Master Builder |
A son tour de jeu, le joueur doit effectuer exactement une des actions suivantes :
– Acheter une tuile aux enchères et la placer dans son château.
– Acheter un corridor ou un escalier (le montant est toujours à payer au Master Builder).
– Passer et recevoir de l’argent de la banque.
Evidemment, on sent la patte de l’auteur de Suburbia car toutes ces jolies pièces que nous allons ajouter à notre château auront des effets divers.
Analysons une tuile :
On y trouve des ouvertures de portes qui permettront de connecter correctement les pièces entre elles
et de profiter de bonus sous forme de points de victoire.
Dans le coin supérieur gauche se trouve le nombre de points de victoire que nous gagnons immédiatement après avoir ajouté cette pièce à notre château.
Dans le coin inférieur gauche, on trouve la catégorie à laquelle notre pièce appartient. Au total, il y a 8 types de pièces.
Dans le coin supérieur droit, on trouve la taille de la pièce exprimée en « square feet », utile pour certains objectifs.
Finalement, le pictogramme au centre de la tuile, nous permettra de « comboter » afin de gagner des points de victoire supplémentaires si on connecte cette pièce avec une des pièces du type indiqué sur la tuile.
Par exemple : Ici, ma tuile jardin me fait gagner 5 PV et me dit que si je connecte une tuile « activité » (représentée par un petit Banjo), je pourrais gagner 1 PV supplémentaire. Au tour suivant, j’achète donc une tuile « activité » qui me rapporte 4 PV + 1 PV conféré par la tuile jardin posée précédemment.
On a évidemment l’effet inverse avec certaines tuiles, les tuiles rouges dites les tuiles « activités », vous feront perdre des PV si jamais un des murs de cette pièce touche la pièce du type indiqué au centre.
L’aide de jeu |
Et on rajoute un dernier effet kiss/cool :
Lorsque vous connectez correctement toutes les entrées d’une pièce, vous gagnez le bonus correspondant au type de cette pièce.
Je ne passerai pas en revue les divers bonus, ils sont relativement bien expliqués sur l’aide de jeu ci-contre.
Enfin de partie, on fait les différents décomptes de majorités pour les objectifs communs. On gagne quelques points grâce à l’argent. Si une pile de pièces a été complètement vidée, les joueurs en possédant gagnent des PV suivant leur nombre présent dans leur édifice. Ceci représente d’ailleurs une vraie stratégie viable.
Ensuite, chaque joueur révèle ses objectifs secrets, prend les PV qui lui reviennent et voilà, c’est fini.
Pourquoi ai-je décidé d’en faire un coup de cœur ?
Plateau « Enchères » |
Ce jeu n’est pas spécialement beau, on peut même dire que le plateau « enchères » est très laid.
Voyez l’image ci-contre… Quand je vous dis que c’est moche.
Les illustrations des pièces sont assez basiques et le système de jeu assez simple mais force est de constater que c’est le jeu auquel j’ai le plus joué ces 2 dernières années, avec environ 40 parties par an, est vraiment très loin devant les autres jeux. Il est vraiment ultra accessible à tous (hormis 2-3 points de règles) que ce soit un néophyte ou un joueur aguerri, tout le monde y trouvera son compte. Autre point en sa faveur, c’est toujours grisant de construire quelque chose et spécialement ici où on s’amuse à construire des châteaux de plus en plus bizarres.
Ces fameuses formes improbables |
C’est un jeu très tendu où il y a une bonne part de bluff :
Pour le Master Builder, il faudra essayer de cacher la tuile qui l’intéresse parmi les autres tuiles afin de ne pas payer trop cher et il faudra qu’il juge quelles sont les tuiles les plus intéressantes pour les autres joueurs.
Mais en même temps, il ne faudra pas être trop gourmand sous peine de ne rien soutirer à ses adversaires.
Il y a plusieurs manières de gagner et pas mal de fois, on est surpris par la remontée spectaculaire de certains joueurs lors du décompte.
Finalement, je terminerais simplement par dire que bien qu’on puisse lui trouver des défauts, je n’ai JAMAIS trouvé personne qui refusait catégoriquement d’y jouer, bien au contraire.
D’ailleurs, parmi ces défauts, je spotterais principalement :
– Un manque d’exemples dans la règle.
Ok, c’est pas super compliqué mais tout résumer sur un seul dessin, c’est un peu exagéré. Ceci entraîne quelques confusions à la compréhension de la règle et les forums anglais ne sont pas souvent d’une grande aide.
– Un temps de jeu un peu long à quatre joueurs.
– La case 1.000 deutschemarks à 4 joueurs, autant donner gratuitement une tuile, aucun intérêt et rageant de devoir « donner » une tuile à un adversaire.
– La piste de score peu lisible.
– Un gros risque d’analysis-paralysis mais qui, en général, s’estompe avec le temps.
– Un temps de mise en place un peu long. Je me suis d’ailleurs amusé à réaliser un insert spécifique pour ce jeu, je vous en reparlerai bientôt dans un autre article.
C’est donc un excellent jeu que je vous conseille fortement si vous aimez les jeux de tuiles.
Vous aurez du mal à le trouver dans le commerce mais si jamais vous tombez dessus en occasion, n’hésitez pas, foncez une fois !
Et si jamais vous avez la chance d’aller à Essen, ruez-vous sur le stand Bezier Games.
L’année passée, le premier jour, à midi, il n’y avait plus de boîtes de disponibles alors que ce n’était même pas le titre phare du stand.
D’ailleurs, je suis toujours disponible pour faire la mule et ramener quelques boîtes d’Essen… Je commence à avoir l’habitude.
Bon Jeu.
Al
Update… Castles of Mad King Ludwig en application !
L’écran d’accueil |
Dans la vie, les choses sont parfois bien faites, j’écris un article sur ce formidable jeu et voilà que « Oh, surprise, une application (ibidule/android) pour le jeu Castle Of Mad King Ludwig est sortie la semaine passée.
Vendue 7,5€, mais est-ce que cela les vaut ?
Disons juste que c’est dans la gamme de prix de tous les jeux de société qui sortent une version numérique.
Donc, je trouve que c’est un peu cher mais quand on aime, on ne compte pas. L’application est assez basique, on a accès uniquement à 2 modes : campagne et match unique.
Une campagne riche en idées |
Le mode campagne est clairement le mode le plus intéressant car il nous proposera une série de défis à relever sous certaines conditions comme ne pas acheter de jardins ou de construire dans un terrain délimité ou encore de ne pas pouvoir pivoter les tuiles.
Les défis sont assez variés, malins et me donnent plein d’idées pour inventer des variantes maisons pour le jeu sur table.
Chose très sympathique également : la possibilité de sauver une partie en cours.
Une configuration de départ |
Evidemment, j’ai des choses négatives à dire ;o)
– Il n’y a qu’une seule campagne, une fois terminée, on peut la remettre à zéro et la recommencer. Ce qui ne présente aucun intérêt pour moi. Si l’application rencontre un certain succès, j’espère qu’ils penseront à faire une mise à jour.
– Second bémol, l’IA : même si elle est très correcte et propose un petit challenge, elle subit encore quelques bugs comme par exemple, passer pour amasser de l’argent jusqu’à atteindre 90.000 deutschemarks… bizarre ;o)
Voilà, pour 7,5€, vous pouvez donc vous essayer à la construction de châteaux pendant vos longues pauses.
Al