Coups de Cœur

Finspan

Après Wingspan et Wyrmspan, voici Finspan qui s’ajoute à la trilogie span en nous plongeant dans le monde aquatique. Finspan se veut plus accessible en simplifiant les actions et la gestion de ressources tout en respectant ce qui fait de Finspan, un digne successeur de ses prédécesseurs. Alors : parole tenue ?

Principes de Finspan

Chaque joueur dispose d’un plateau représentant sa zone de jeu divisée en trois sites de plongée (colonne) et chaque zone est subdivisée en trois niveaux de profondeur (photique, dysphotique et aphotique). On devra placer des cartes poissons selon leur habitat (site de plongée et profondeur) et en payant les ressources nécessaires (défausser des oeufs, des juvéniles ou des bancs de poissons, des cartes poissons de ta main ou recouvrir une carte poisson de taille plus petite de ton plateau.

Un plateau qui prend de la place, des jolies cartes et des symboles clairs

Vous gagnerez des points en plaçant des cartes poissons et en collectant un maximum d’oeufs, juvéniles, bancs de poissons et en remplissant les objectifs de manche.

A cette fin, Finspan te propose que 2 actions possibles : placer une carte poisson de ta main vers ton plateau en payant le coût ou envoyer un de tes meeples sur un des sites de plongée de ton plateau pour activer l’effet des cartes poissons qui y sont ainsi que gagner des ressources propres à chaque site. Chaque action nécessite d’utiliser un meeple que tu places à l’endroit dédié à l’action que tu veux faire.

1) Placer une carte poisson

Le choix de placer une carte poisson plutôt qu’une autre dépend de plusieurs facteurs:
– Son coût bien sûr
– le gain en points directs ou en fin de partie en fonction des conditions à remplir pour multiplier les gains .
– son habitat sur le plateau. En effet, placer une carte sur un emplacement permet de gagner un bonus quand tu fais l’action explorer dans cette zone. Tu ne vas pas non plus jouer une carte si tu ne peux pas la placer.
– effet d’activation. La carte te rapporte le bonus en question à chaque fois que ton meeple passe dessus quand tu fais l’action exploration.

Par ailleurs, les cartes poissons utilisées pour placer une carte, ne sont pas défaussées mais mises de côté. Finspan a la particularité de pouvoir récupérer les cartes utilisées via l’effet recyclage. On retrouve cet effet sur certaines cartes mais aussi en explorant le premier site de plongée, la première fois de chaque manche. On peut en effet explorer plusieurs fois le même site mais le bonus de fin d’exploration n’est attribué qu’une fois par manche, lors de la première exploration et pour chaque site.

Le plateau est divisé en 3 sites de plongée et chaque site subdivisé en zone de profondeur

2) Exploration sous-marine

Tu prends un meeple que tu déplaces de haut en bas, sur un des sites de plongée de ton choix en résolvant par étape les différents effets sur les cartes poissons présents sur ce site avec un effet d’activation. Chaque site a 3 niveaux de profondeur avec un effet qui s’active si au moins une carte est présente dans ces zones. Au fond du site de plongée, il y a un dernier effet qui s’applique que pour le premier meeple qui explore le site de plongée.

Les sites de plongées ont un effet propre qui contribuent chacun à un axe de ta stratégie :

  • le site bleu fait piocher des cartes ou récupérer des cartes, nécessaires pour placer des cartes ;
  • le site violet fait pondre des oeufs sur les cartes poissons. Chaque carte ne peut accueillir qu’un oeuf ;
  • quant au dernier (vert), il transforme les oeufs en juvéniles et permet de les déplacer pour qu’ils forment un banc de poissons (3 juvéniles sur une même case).
Ici j’ai fait pondre sur toutes mes cartes poissons qui ne pourront plus accueillir d’autres oeufs. Je dois aller sur le troisième site pour faire éclore ceux-ci

Jouer avec les restrictions

Comme dit avant, pondre des oeufs n’est possible que si des poissons peuvent les accueillir et n’ont pas déjà des oeufs. C’est pourquoi tu dois explorer le troisième site afin de les éclore et de libérer de la place pour les nouveaux oeufs. Quant aux juvéniles, il faut les regrouper par 3 pour faire des bancs de poissons.

Néanmoins, un banc de poissons prend de la place et on ne peut pas avoir deux bancs au même emplacement. Cependant, tu peux avoir un oeuf, un juvénile et un banc sur le même emplacement.

Tout le jeu repose donc sur le bon enchaînement entre poser des cartes et explorer tel ou tel site de plongée afin d’optimiser les bonus de chaque action: ne pas produire d’oeufs si on ne peut pas les placer, ne pas faire éclore si on n’a pas d’oeuf, ne pas déplacer si on n’a rien à déplacer…

Garder un oeil sur les objectifs

Si tu ne sais pas par quoi commencer, oriente ton jeu en fonction des objectifs de fin de manche. Ce sont des points gagnés en plus des points de ton jeu. Par ailleurs, tu gagnes un bonus si tu as la majorité sur l’objectif de manche (dans la version avancée sinon il n’y a pas de bonus dans la version de base).

Objectifs de fin de manche

Fin de partie

Après 4 manches, on passe au décompte. On ajoute aux points de manches, les poins suivants :

  • nos cartes
  • les points de fin de partie de certaines cartes
  • les oeufs et juvéniles rapportent un point chacun
  • 6 points par tuile banc de poisson
  • un point par carte recouverte par une carte poisson.
Les bancs de poissons rapportent 6 points chacun mais constituent des obstacles pour le regroupement des juvéniles pour former des nouveaux bancs de poissons.

Celui ayant le plus de points, gagne la partie de Finspan !

Verdict

Finspan e,st en effet, plus accessible que Wingspan et Wyrmspan. Tout d’abord, il y a moins de ressources à gérer. La plupart des cartes poissons demande de défausser des cartes, des oeufs ou des juvéniles. Ce sont des ressources facile à récupérer grâce aux explorations. Comme il y a des poissons déjà imprimés sur le plateau, les explorations dans les sites de plongées en début de partie sont déjà intéressantes.

Exemple de décompte

Par ailleurs, j’aime beaucoup l’action de recyclage qui permet de récupérer une carte défaussée. C’est très malin vu que défausser des cartes compte comme coût pour poser une carte, ce qui n’était pas le cas dans les deux autres opus. J’aime aussi le fait que le plateau est orienté à la verticale. Cela colle parfaitement au thème où tu plonges de plus en plus profond.

Simple mais pas trop

On apprend vite à jouer à Finspan mais le jeu demande tout de même à réfléchir pour bien optimiser les tours. A première vue, on va surtout placer des cartes qui rapportent beaucoup de points tout en créant des bancs de poissons et en respectant les objectifs de fin de manche. Cependant, tu dois tenir compte du nombre de tours que cela prendre pour mener ta stratégie. Par exemple, un banc de poissons rapporte points mais tu as dû pondre 3 oeufs, les transformer en juvéniles et les regrouper par 3. Cela coûte pas mal d’actions vu que 1 oeuf rapporte 1 point et 1 juvénile aussi…

Tu dois donc bien adapter ton jeu en fonction de ta main et de ce que tu pioches. Il y a beaucoup de cartes poissons avec des effets différents qui sont intéressants et c’est à toi de bien les combiner : bonus immédiat, d’activation ou de fin de partie. Il faut bien une partie pour comprendre tous les effets et leur utilité. J’aime d’ailleurs l’aide-mémoire recto-verso pour chaque joueur où tous les effets sont repris. C’est très claire. Il y a peu de texte et les symboles sont très compréhensibles !

Même héritage

Il y a cependant 2 caractéristiques qui sont communes aux deux autres jeux : les plateaux individuels prennent de la place et le manque d’interactions entre les joueurs. Si tu as reproché ces deux points aux autres, Finspan n’échappe pas à la règle. Perso, cela ne me pose pas trop de problème mais c’est vrai que tu ne peux pas jouer n’importe où avec n’importe quelle configuration.

Alors Finspan, un familial indispensable ?

Oui c’est plus facile que Wingspan et tu as des sensations différentes. Tu as des bonus de zones en explorant si tu places des cartes dessus et tu peux récupérer des cartes défaussées. Le nombre de meeples par manche reste fixe tandis qu’il diminue dans Wingspan et peut augmenter dans Wyrmspan avec plein de combos à gogo. Dans Finspan, on reste dans le simple et direct. Il n’y a pas trop d’éléments à retenir mais requiert de bien analyser chaque combinaison d’effets entre les poses de cartes et les explorations.

Gabriel étant habitué à Wyrmspan, a trouvé Finspan plus simple à comprendre. Il n’a pas cependant pas encore maîtrisé la stratégie d’optimalisaton. Il se concentre surtout sur les bancs de poissons…

Finspan ne fait pas trop doublon si vous aimez collectionner mais n’est pas non plus nécessaire si vous avez Wyrmspan, qui est mon préféré des trois.

Fiche technique

Auteur(s) : Elizabeth HARGRAVE
Edition : Matagot
Illustration
:Ana Maria Martinez Jaramillo. Mesa Schumacher
Distribution
: Asmodee Belgium
Nombre de joueurs : 1 à 5
Durée : 60-120 minutes
Âge : 10+

Auteur / autrice

  • Jeux préférés : Bruxelles 1893, Les aventures de Robin des Bois, Dice Forge, Ninjato, tous les jeux de Shem Philips, Path of Civilization, Watergate, Parks, Riversides, Wingspan

    Voir toutes les publications Rédacteur en chef et graphiste ad interim

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *