
Zenith
Ces temps-ci, je trouve que les jeux pour deux sont vraiment bien conçus. Je prends tout d’abord l’exemple du jeu Cités Rivales qui allie stratégie et tensions. Mais aujourd’hui je vais vous parler d’un autre jeu qui aborde aussi ce principe de tir à la corde. C’est Zenith ! C’est vraiment un jeu où l’interaction est au cœur de la mécanique. A chaque tour, un retournement de situation est possible. Cela vous tente ?
Principes de Zenith
Les duellistes vont jouer à leur tour une carte de leur main pour déplacer les pions planètes de leur côté. Le but est de les sortir du plateau pour les gagner. Il y a 5 planètes de couleur différente. Le premier à obtenir 3 planètes identiques ou 4 planètes différentes ou 5 planètes, gagne la partie.
3 façons de jouer une carte
Les cartes représentent des agents qu’on déploie pour influencer une ou plusieurs planètes. Cette influence se matérialise par le déplacement du pion planète vers soi. Ces cartes agent peuvent être jouées sur un des trois plateaux de jeu: technologie, planète et diplomatie.

Plateau planète
C’est là que tout l’intrigue du jeu se déroule. On jouera notre agent sur la piste planète de la même couleur en payant les Crédits requis. Ces cartes ont un effet qui consiste à avancer vers soi un ou plusieurs jetons planète, notamment celui de la couleur de l’agent. On peut aussi gagner des Crédits, des Zenithium (nécessaires pour le plateau technologie), détruire des cartes chez l’adversaire ou les prendre pour les mettre chez soi.

Jouer plusieurs agents sur la même piste planète est important car chaque carte Agent déjà placée réduit le coût des prochaines de 1. C’est pourquoi les effets de piquer ou détruire les cartes adverses empêchent de faciliter le placement chez l’adversaire.
Plateau technologie
En fonction du type de carte jouée (animal, humain ou robot), tu déplaces ton marqueur techno sur la piste correspondante en payant le Zenithium requis (une des ressources du jeu avec les Crédits). Les cases des trois pistes rapportent des bonus importants : déplacer un ou plusieurs pions planètes, piocher une carte pour le placer sur la piste planète correspondante, etc…

Ce plateau est complémentaire à celui des planètes car ici il faut du Zenithium tandis que dans le plateau planètes, ce sont des Crédits. Il y aussi un dilemme entre jouer des cartes ici ou sur les planètes. En effet, tu dois jouer le bon type d’agent pour évoluer dans la piste techno souhaitée et gagner le bonus visé. Par ailleurs, tu gagnes un autre bonus si tu avances les trois marqueurs au même niveau. Ce sont des coups « surprise » contre ton adversaire !
Plateau diplomatie
Je l’aurais plutôt appelé le plateau du dernier choix… En effet, tu joues une carte ici car tu n’as pas assez de Crédits ou de Zenithium pour agir sur les deux autres plateaux. En fonction du type de carte jouée, tu récupères le badge leader et des ressources ou piocher deux cartes que tu places directement sur le plateau planète.

Le badge leader permet d’avoir plus de cartes en main (5 ou 6 au lieu de 4). Cela te permet entre autres d’avoir plus de choix dans le placement, ce n’est pas du tout négligeable pour créer des combos en plusieurs tours.
Des tuiles bonus
Sur les plateaux techno et planète, il y a des tuiles bonus qui récompensent le joueur qui récupère en premier le pion planète ou avance le marqueur techno en premier sur la case en question. Il faut ne pas négliger ces tuiles qui nous donnent un avantage.
Des effets qui ne pardonnent pas
Dans Zenith, on ne joue pas dans son coin en laissant tranquille l’adversaire. En plus d’un tir à la corde sur chaque planète, on détruit et on pique les cartes adverses pour réduire le coût de nos cartes. On se vole mutuellement le badge leader pour avoir plus de cartes en main. Le jeu ne fait pas de cadeau, et il a raison !

Verdict
Zenith est vraiment très simple à comprendre dans l’idée globale. Il y a cependant une finesse à saisir qui est liée à tous les effets et possibilités qu’offre le jeu. J’apprécie d’ailleurs la fiche aide-mémoire qui rappelle tous les effets du jeu.
Quant à mon ressenti comme joueur, j’ai adoré y jouer. Le jeu est agressif et on doit bien gérer ses ressources. Il faut toujours veiller à gagner des Zenithium ou des Crédits. Sinon, on perd des tours pour récupérer ceux-ci. Après quelques parties, c’est vraiment le manque de ressources qui fait défaut à celui qui perd.

Un jeu équilibré
Les parties sont très tendues et ça finit souvent à quelques tours près. S’il y a un fort déséquilibre entre les joueurs, le jeu prévoit d’avancer 2 pions planètes du côté du joueur moins expérimenté dès le départ. Effectivement, ça rend les parties plus tendues pour le deuxième joueur et c’est excitant !

Une grande rejouabilité
Il y a 90 cartes agent avec des effets variés et qui se combinent bien en fonction du jeu des adversaires et de la situation du moment. Par exemple, l’agent qui remet un pion planète sur la ligne du milieu alors que l’adversaire ne devait faire qu’un seul déplacement pour gagner le pion, ça fait mal ! Tout comme une partie d’Echecs, rien n’est joué avant le dernier coup. Par contre, il faut bien préparer le terrain pour optimiser l’effet d’une carte. Jouer par exemple un agent qui fait avancer le pion planète d’une case supplémentaire par paire de cartes défaussée alors qu’on en a aucune, l’effet est nul …

Du beau matériel
Le matériel de Zenith est à la hauteur de la mécanique. Les cartes sont de bonne qualité et bien illustrées et j’aime aussi manipuler les pions planètes !

Conclusion
Zenith est un jeu agressif, riche en rebondissements, de gestion de main et de ressources qui plaira aux amateurs du genre? En tous cas moi, j’adore !
Auteur(s) : Mathieu Roussel, Grégory GRARD
Edition : Playpunk
Illustration : Naïade
Distribution : Asmodee Belgium
Nombre de joueurs : 2 ou 4
Durée : 30-60 min
Âge : 10+